À mi-chemin entre les compacts et les intermédiaires, le Kia Sorento compte plusieurs adeptes dans ses rangs, d’autant plus que la nouvelle génération a apporté un style plus affirmé et un habitacle mieux conçu. La venue d’une variante hybride rechargeable devait être une bonne idée, mais un essai d’une semaine m’a montré que l’exécution n’est pas à la hauteur des attentes.
Nouveau pour 2022, le Kia Sorento hybride rechargeable se rapproche sans surprise du Kia Sorento lancé en 2021. Ses lignes franches et son format idéal sont parmi les caractéristiques que j’apprécie du modèle, agrémenté en plus d’éclairage à DEL d’une grande qualité partout à l’extérieur.
La version hybride rechargeable, tout comme la version hybride, n’offre que quelques changements d’ordre esthétique à l’extérieur en comparaison avec les versions à moteur thermique. Les jantes de 19 pouces sont exclusives à ce modèle et il y a un écusson « plug-in » à l’arrière. Les plus observateurs remarqueront également la présence d’une porte pour le port de recharge située sur l’aile arrière droite du véhicule.
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Trois déclinaisons sont proposées de ce véhicule enfichable : EX, EX+ et SX. La version mise à l’essai était évidemment la plus équipée SX. Son prix culminait à 57 210 $, un prix qui est abaissé de 6 500 $ (en fonction de la taille de la batterie) au Québec en raison des rabais gouvernementaux applicables après taxes. Malheureusement, il n'est pas admissible au plein rabais, mais au moins, le prix devient à peine plus élevé la version régulière à essence.
L’habitacle du Kia Sorento continue de surprendre par sa bonne qualité de finition et son apparence recherchée. Je ne suis pas amateur des huit bouches de ventilation qui ornent le tableau de bord mais j’apprécie les agencements de matériaux et de textures proposés. L’aluminium brossé, le cuir et les appliqués noir laqué contribuent à l’apparence haut de gamme, d’autant plus que notre véhicule d’essai avait une teinte bleu marine de très bon goût à bord.
La visibilité est excellente, tout comme le confort des sièges et l’ergonomie. Toutes les commandes sont remontées et l’écran de 10,25 pouces au centre rend facile l’accès à l’information. J’ai toutefois été déçu de constater que la connexion Apple CarPlay sans fil n’est pas proposée alors qu’elle l’est dans une Kia Carnival LX+. L’instrumentation numérique est également une force du produit puisqu’elle est facile à lire et bien détaillée, quoiqu’il n’y ait pas beaucoup de possibilités de personnalisation.
À l’arrière, la seconde rangée n’est proposée qu’avec deux sièges baquets, une configuration obligatoire qui plaira à certains mais que je trouve contraignante puisqu’il n’y a aucune option de banquette pleine, qui m’aurait plu davantage. Au moins, les accessoires sont nombreux avec les rideaux latéraux, les sièges chauffants, les prises USB et le toit panoramique. Pour faire monter plus de gens à bord, il faut se rabattre sur la troisième rangée qui n’offre pas beaucoup d’espace.
Le cœur du Kia Sorento PHEV se trouve sous le capot : Un 4-cylindres turbocompressé de 1,6 litre de 177 chevaux et 195 lb-pi de couple auquel on a lié un moteur électrique de 90 chevaux et 224 lb-pi de couple. Les deux moteurs travaillent de concert pour donner une puissance totale de 261 chevaux et 258 lb-pi de couple. Ils transmettent la puissance aux quatre roues par l’entremise d’une boîte automatique à six rapports.
Une batterie lithium-ion polymère de 13,8 kilowattheures se trouve aussi dans le plancher, permettant au véhicule d’obtenir une autonomie électrique annoncée par le constructeur à 51 km.
Au volant d’un véhicule hybride rechargeable, ce qu’on souhaite, c’est de rouler en mode électrique. Bonne nouvelle, il m’a été possible de parcourir près de 50 km en mode électrique même en période automnale alors que la température extérieure oscillait entre 8 et 14 degrés.
Sachez cependant que pendant ce 50 km parcouru en mode électrique, le moteur thermique est venu troubler la quiétude à quelques reprises. Premièrement, en voulant de la chaleur dans l’habitacle, j’ai déclenché le démarrage le moteur thermique! En effet, il n’y a pas de système de chauffage par résistance électrique ou par pompe à chaleur, comme on trouve traditionnellement dans les véhicules électriques ou hybrides rechargeables, ce qui oblige à consommer de l’essence pour se réchauffer.
Deuxièmement, le moteur électrique est si peu puissant qu’il faut être poli en accélération. En m’insérant sur une route secondaire, j’ai demandé une certaine puissance, ce qui a provoqué le démarrage du moteur thermique pour me donner l’accélération que je voulais. Pourtant, il me restait du courant dans la batterie; c’est carrément que le moteur électrique est trop peu puissant.
Ceci se traduit donc par un parcours de 50 km électrique, mais une consommation d’essence qui s’élève tout de même à 2,0 ou 3,0 litres/100 km. Pourtant, avec un hybride rechargeable, on souhaite rouler en électrique, surtout lors des courts trajets quotidiens. Hélas, avec le Sorento, on doit malgré tout payer pour l’essence.
Je me dois néanmoins d’accorder de bons points au fonctionnement de la mécanique. Le moteur thermique, lorsque sollicité, s’active en douceur et vient s’harmoniser imperceptiblement avec la puissance électrique. Le fonctionnement de la boîte de vitesse – qui n’a que six rapports – est bon également.
Pour le reste, le comportement routier du Sorento est toujours aussi agréable. La suspension est plus ferme sur la version hybride rechargeable, notamment en raison de la batterie qui pèse à elle seule plus de 150 kilos, mais n’est jamais inconfortable. Au contraire, elle permet un comportement routier solide et dynamique très agréable. La direction est aussi plaisante.
Au terme de ma semaine d’essai, j’ai obtenu une consommation de 5,6 litres/100 km. C’est raisonnable, mais elle aurait pu être plus basse, n’eut été de l’activation inopinée du moteur thermique.
Même si le Kia Sorento hybride rechargeable continue de plaire pour ses qualités d’ensemble telles que son format, son espace et sa convivialité, sa motorisation déçoit.
Dans un marché où les meilleurs hybrides rechargeables ont plus de puissance électrique qu’auparavant et un système de chauffage performant, il fait pâle figure. On se retrouve avec un produit de compromis, limité par un groupe motopropulseur qui n’exploite pas le plein potentiel que peut livrer un hybride rechargeable. D’accord, il abaisse la consommation en comparaison avec un Sorento à moteur thermique, mais il aurait pu l’abaisser encore plus avec une technologie mieux développée, et c’est là que se situe la déception.
Avant de nous prononcer, laissons arriver ce produit tout nouveau pour valider sa fiabilité et sa durabilité. Nous vous recommandons donc d’attendre avant de vous le procurer. Et qui sait, peut-être que Kia rajustera le tir d’ici là.