Les VUS, tout le monde se les arrache. Évidemment, dans une optique de marketing les constructeurs apposent ces trois lettres magiques, garantes de vente, à n’importe quel véhicule. Le Venue 2020, bien qu’il ait des « airs » de VUS n’est ni plus ni moins qu’une Accent avec une carrosserie surélevée.
Hyundai a trouvé sa ligne directrice en matière de design. Même si le Venue se présente comme le plus petit de la famille, il intègre des éléments distinctifs propres à la marque. À l’avant, ça débute avec la forme de la calandre cintrée vers le pare-chocs. À l’intérieur du cadre, j’aime bien la finition avec les multiples croix chromées. Argentées avec l’Ultimate, les autres versions opteront pour un banal plastique noir. Tout comme le Santa Fe et le Palisade, les projecteurs sont déstructurés en deux sections. On retrouve les feux de signal perché à la base du capot alors que les blocs optiques se situent plus bas. Ces derniers sont cerclés d’une bande de DEL qui lui accorde une signature visuelle unique. Bonne note à la puissance de l’éclairage le soir et la nuit.
De profil, Hyundai joue la carte des angles avec un air de bottine. S’il y a un endroit où le Venue essaie de passer pour un VUS, c’est bien de ce côté. En bas de caisse, une protection de plastique s’assure que le sel, le gravier et autre n’endommageront pas les panneaux extérieurs. J’aime bien le design des jantes de 17 pouces. Elles sont de taille respectable, mais semblent étrangement petites sur le Venue. On le voit maintenant presque partout, et Hyundai ne fait pas exception, le toit donne l’impression de flotter. C’est d’autant plus vrai que l’on peut exacerber cet effet en optant pour une couleur contrastante avec le reste de la carrosserie. D’ailleurs, je tiens à souligner que Hyundai a exactement la même approche que Nissan avec le Kicks puisque l’on peut ajouter plusieurs accents de couleurs sur différentes composantes extérieures du Venue. Hyundai suggère 8 coloris sur le véhicule et, bonne nouvelle pour les consommateurs, seulement 2 de la liste demandent un supplément de 200 $.
À l’arrière, c’est très simple. Les feux se résument à deux rectangles. La structure interne offre toutefois une belle présentation dynamique. Je dois mentionner que l’on retrouve une galerie de toit sur la version à l’essai, une caractéristique pertinente pour le segment. Comme pour tous les produits Hyundai récemment testés, la qualité de la peinture et de la finition est sans reproche. Sur ce point, le Venue gifle le Nissan Kicks.
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Ce n’est plus un secret : Hyundai sait comment ficeler agréablement une cabine. Même si le Venue figure dans le bas de la gamme, il affiche une qualité sérieuse d’assemblage des différentes composantes. Bien que l’on retrouve beaucoup de plastiques, on jouit malgré tout de plusieurs accents sympathiques comme les appliques en cuir avec surpiqûres aux accoudoirs des portières et un tissu reprenant l’esprit du denim sur les sièges (option). S’asseoir est un jeu d’enfant. Étant un peu plus haut, on se laisser glisser dans l’habitacle. J’ai rapidement constaté que la visibilité se veut l’un des points forts du véhicule. Les piliers sont minces et la fenestration généreuse, pratiquement sans aucune entrave à la vue.
Le confort des assises doit être mentionné. Elles offrent un bon soutien pour toutes les parties du corps. Pour leur ajustement, ça se fait manuellement, rien d’électrique. Par contre, on obtient de série sur toutes les versions trois niveaux de puissance pour les sièges chauffants. Même le volant peut nous réchauffer les mitaines à partir du modèle Preferred. À l’instrumentation, deux cadrans conventionnels sont supportés par un ordinateur de bord de 3,5 pouces qui fournit un nombre intéressant d’informations pour le conducteur. Il n’y a rien d’excentrique ou de très innovant, mais c’est efficace et surtout simple d’usage. Il en va de même pour la gestion de l’écran au sommet de la planche de bord. Les commandes de la climatisation sont un peu basses, mais la dimension généreuse des molettes compense. À la base, fidèle à ses habitudes, Hyundai intègre des ports USB pour le branchement d’appareil mobile. Bien sûr, le Venue est compatible avec Apple CarPlay et Android Auto. Bémol pour les espaces de rangement : peu nombreux et de petite taille. Le Venue mériterait que l’on revoie cet aspect pratique.
À l’arrière, les choses se corsent, particulièrement au niveau des dégagements. Pour la tête, les épaules et les hanches, ça se passe bien. Par contre, pour les genoux, on rencontre vite un problème. Avec le siège avant laissé dans ma position de conduite, j’étais incapable de m’asseoir sur la banquette. Donc, à moins d’être de petite taille, il sera difficile d’avoir des passagers en deuxième ligne. Notez aussi que l’étroitesse du Venue n’autorise pas la présence d’une troisième personne à l’arrière. Il y a bien une cinquième ceinture, mais elle ne pourra être utilisée qu’en cas de nécessité absolue.
Hyundai a fait ses devoirs concernant le coffre : l’accès est facile avec une grande ouverture et un seuil assez bas. On jouit d’un double fond qui permet d’optimiser le volume intérieur. De base, on annonce 528 litres et lorsque les dossiers sont rabattus, le Venue passe à 902 litres. Fait intéressant, le cache-bagages peut se glisser derrière le dossier en un tour de main. La comparaison est inévitable avec le Kicks, on fait mieux à 716/915 litres.
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Si vous doutez toujours que le Venue vise directement le Nissan Kicks, regardez bien ces chiffres. Le Kicks abrite un quatre cylindres de 1,6 litre de 125 chevaux avec un couple de 115 lb-pi. Le Venue : un quatre cylindres de 1,6 litre de 121 chevaux et 113 lb-pi de couple. Tous les deux sont proposés avec une boîte CVT (IVT dans le cas du Venue) et ne sont livrables qu’en traction, pas d’intégrale. La IVT simule d’ailleurs assez maladroitement 7 rapports. Sérieusement, vous ne les sentirez pas. Fait rassurant, le Venue utilise exactement le même moteur que l’Accent et la Kia Rio. Voilà une bonne nouvelle quant à la question de la fiabilité. En ce qui a trait aux suspensions, on y va de simplicité : jambes de force MacPherson à l’avant et poutre de torsion à l’arrière. Avec sa vocation, on se doute bien que l’on n’aura pas droit à des disques en céramique carbone. On plafonne à 11 pouces à l’avant et 10,3 à l’arrière. Avec sa masse de 1 239 kg, c’est suffisant. Bien sûr, le Venue n’a aucune capacité de remorquage.
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J’ai deux opinions complètement différentes quant aux aptitudes routières du Venue. Je vais commencer avec son côté positif : en ville, il brille de tous ses feux. Le couple se fait bien sentir en accélération modérée, permettant de facilement circuler d’une intersection à l’autre. Il faut toutefois jouer de délicatesse, car à la moindre sollicitation vive, on ressent un effet de couple qui tord la direction dans tous les sens. Son faible diamètre de braquage de 10,2 mètres le rend très maniable. On jouit aussi d’une panoplie d’aides et d’assistance à la conduite, dont la détection d’angles morts, toujours très pratique en ville.
Ses qualités urbaines nous quittent dès que l’on excède 90 km/h. Le moteur se met à hurler à un niveau que je n’ai que rarement entendu dans l’industrie. Il souffre, le pauvre! Pour vous donner une idée, à vitesse tolérée sur l’autoroute, il « vire » entre 4 500 et 5 100 tr/min. L’entendre « râler » entre Québec et Sherbrooke, c’est long longtemps! Ajoutez à cela le fait que son insonorisation est carrément déficiente. Curieux de connaître la raison pour laquelle je pouvais littéralement compter les petits graviers qui percutaient les dessous du véhicule. J’ai remarqué une chose surprenante : seule la moitié des arches de roue du train arrière sont recouvertes. Vers l’avant, on est directement sur le métal. Pas étonnant que le Venue devienne une caisse de résonance! Autre aspect déroutant, c’est le cas de le dire, il est extrêmement sensible aux vents latéraux. Cette réalité force constamment une correction de la trajectoire. Fort heureusement, sans être communicative d’aucune manière, la direction se montre assez précise. Manifestement, il n’est pas fait pour l’autoroute, l’expérience s’est même avérée désagréable. Quant à la consommation de carburant, là aussi, j’ai eu une mauvaise surprise. Sur les quelque 600 kilomètres parcourus, incapable de passer sous les 9,5 litres. Je veux bien croire que c’est la saison morte, mais c’est beaucoup trop haut, froid ou pas, pneus d’hiver ou pas.
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J’ai rarement vu un véhicule aussi tranchant dans ses aptitudes. Autant il m’apparait agréable en ville, dès que l’on excède les 90 km/h, il irrite. À l’exception de l’insonorisation et du régime moteur trop élevé, il fait tout bien. C’est un produit que l’on recommande puisque l’on connaît les composantes mécaniques et elles ont prouvé leur fiabilité. Par contre, faites vous plaisir, évitez l’autoroute.