En 2017, cette génération de Hyundai Elantra GT arrivait sur notre marché en tant que modèle 2018. La compacte m’a d’abord impressionné par la solidité de son comportement routier et par le plaisir qu’elle était en mesure de transmettre au conducteur, deux caractéristiques qu’on retrouvait peu fréquemment chez les coréennes.
Pour 2019, le constructeur change de stratégie avec ses versions les plus équipées. Dites au revoir aux timides livrées Sport; elles sont remplacées par les pimentées « N-Line ». Plus sportives dans leur approche stylistique et mécanique, elles visent à capitaliser sur la vague entourant la Veloster N, un modèle phare également arrivé chez nous cette année.
Il était donc temps pour moi de voir si l’ajout du traitement N-Line fait une réelle différence sur une bagnole déjà bien née. Pour ce faire, j’ai mis à l’essai cette Elantra GT N-Line qui était munie – à mon grand bonheur – d’une boîte manuelle.
Du point de vue esthétique, l’étiquette N-Line apporte quelques artifices salutaires, notamment à l’avant. On retrouve une grille de calandre noircie, avec cerclée de chrome qui est accompagnée de deux prises d’air latérales agrandies. Même chose pour les phares assombris qui se marient bien avec un nouvel ensemble de jantes.
À l’arrière, le seul changement significatif est l’ajout de pots d’échappement plus volumineux (et plus musicaux) pour la différencier de la précédente version Sport.
L’approche stylistique assez classique n’est pas sans rappeler que cette génération a été conçue en Europe. Elle est sobre, sans fla-fla, et son style ne se démodera pas à la vitesse de la lumière – on fait ici référence à certains modèles précédents comme la Hyundai Sonata 2011. Cette retenue dans l’apparence m’a toujours interpellé et l’ensemble N-Line ne fait qu’agrémenter cette ligne mature avec ses touches sportives bien dosées. Très réussi, tout comme la qualité de finition et d’assemblage des différents panneaux d’ailleurs.
L’habitacle de la Hyundai Elantra GT N-Line est impressionnant. D’abord, les sièges sont confortables mais surtout bien dessinés, garantissant un bon support autant pour les jambes que pour le dos. Ils favorisent une position de conduite adéquate valorisant la conduite enjouée. Même chose pour le petit volant qui permet une bonne prise en mains. La visibilité est elle aussi sans reproche.
Rigoureusement assemblé avec des matériaux de qualité, le tableau de bord brille par son ergonomie assez réussie, conséquence directe de la tablette positionnée très haut. Pour le style, on repassera, mais au moins c’est efficace. Bonne note aussi pour l’équipement embarqué qui impressionne compte tenu du prix modeste demandé pour cette voiture. Le système d’infodivertissement est convivial, mais sa rapidité d’exécution n’est pas son point fort.
Le confort obtenu est somme toute très convenable pour une voiture sportive, alors que l’insonorisation est correcte, sans plus.
Un point positif en terminant ce chapitre : l’imposant toit ouvrant panoramique – une caractéristique unique dans la catégorie – fait heureusement entrer beaucoup de lumière dans l’habitacle. C’est une bonne chose compte tenu du caractère assez monochrome de la présentation.
Bien que la défunte version Sport avait toute la quincaillerie nécessaire pour maximiser la performance, la version N-Line passe à une étape supérieure. La suspension à jambes de force MacPherson à l’avant et à bras multiples à l’arrière est raffermie, tout comme les supports de moteur et de transmission. La calibration de la direction subit elle aussi son lot de changements.
Mécaniquement, toutefois, c’est le statu quo. La N-Line est tractée par le même moteur que la Sport : un quatre-cylindres turbocompressé de 1,6 litre de 201 chevaux et 195 lb-pi de couple. Ce petit moulin peut être accouplé à une transmission manuelle à six rapports – comme mon modèle d’essai –, alors qu’une boîte automatique à double embrayage à sept rapports est également offerte, moyennant un supplément.
En matière de freins, l’Elantra GT propose des disques ventilés de 12 pouces à l’avant et des disques pleins de 11,2 pouces sont installés à l’arrière. De ce côté, aucun changement par rapport à la version Sport.
Le petit moteur quatre cylindres a du punch à bas régime même s’il manque un peu de puissance à l’approche de la zone rouge. Il donne de bonnes reprises et sait se manifester avec douceur.
Par contre, pas assez de vivacité à mon goût et le régime moteur redescend trop lentement lorsque les gaz sont lâchés, pour un changement de vitesse, par exemple. La cause exacte de ce comportement m’échappe – peut-être est-ce en lien avec l’inertie de la mécanique, la programmation de l’accélérateur électronique ou la protection du turbo –, mais ça nuit à la conduite inspirée. Heureusement, ce n’est pas pénalisant en conduite quotidienne, seulement quand on veut « brasser » quelque peu la voiture.
La boîte manuelle fait aussi bonne impression, notamment grâce à l’étagement de ses rapports qui est bien fait. Je me dois cependant de lui reprocher le manque de précision de son levier, particulièrement entre le second et le troisième rapport.
Je lève mon chapeau à Hyundai pour le travail effectué quant au comportement routier de cette Elantra GT. La direction rapide à l’assistance bien dosée – merci aux nouveaux ajustements – qui travaille de pair avec une suspension raffermie et bien calibrée sont à l’image de ce qu’on recherche dans une voiture de cette catégorie. Les pneus collent bien à la route et les freins à l’action rapide et directe répondent bien à la demande.
L’ensemble donne quelque chose de facilement exploitable, en tout temps. C’est d’ailleurs ce qui est le plus important : le plaisir au quotidien! Et de ce côté, l’Elantra GT N-Line marque fort.
Au rayon des compactes sportives, la Hyundai Elantra GT fait bonne figure. Et l’ajout de l’écusson N-Line fait une réelle différence se traduisant par une sportivité accrue sur la route et un look plus affirmé. À mon sens, c’est une addition qui la rend plus désirable que la défunte version Sport.
Elle est aussi moins chère que ses concurrentes directes, comme c’est souvent le cas. Ce prix plus bas implique néanmoins un compromis, puisqu’elle n’atteint pas le niveau d’excellence des véhicules dans cette compétition, particulièrement les allemands.
Je pense donc que la Hyundai Elantra GT N-Line est recommandable, compte tenu du prix demandé et aussi du bilan global qui est positif. Par contre, pour une expérience complète et une meilleure valeur de revente, il faudra se tourner vers la Volkswagen Golf GTI.