La Honda Civic est la compacte la plus vendue au Québec depuis de nombreuses années. Il n’y a rien de surprenant là-dedans : la multiplicité des versions, ses qualités d’ensemble, de même que sa réputation sont des arguments forts pour attirer les acheteurs.
La plus vendue des versions demeure toutefois la berline. C’est celle qui est la moins chère et la plus personnalisable de toutes les configurations proposées. Il y a aussi la Coupé, qui quitte pour 2021 et la version à hayon, qui attire quand même environ 12 % des d’acheteurs.
Légèrement retravaillée pour 2020, cette version à hayon diffère de la berline non seulement en raison de sa carrosserie, mais aussi en raison de son équipement et de son offre mécanique. On a une stratégie plus sportive avec la hatchback.
Histoire de voir si cette configuration est toujours intéressante, et dans un sens plus large si la Civic est toujours dans le coup, j’ai mis à l’essai la Honda Civic Sport Touring à hayon 2020.
La Honda Civic berline a créé toute une onde de choc à son arrivée en 2015 en tant que modèle 2016, en raison de son style qui n’avait absolument aucun lien avec celui de la voiture qu’elle remplaçait.
Ce n’était toutefois rien en comparaison avec la vague qu’a causée la Honda Civic à hayon lors de son arrivée en 2017. Oui, les lignes générales de la berline étaient conservées, mais on a ajouté des artifices clinquants tels que trappes d’air non-fonctionnelle (!), faux diffuseurs, ensemble de bas de caisse et aileron au sommet de la lunette. Le résultat était, pour ainsi dire, flamboyant. J’en suis personnellement venu à la trouver jolie avec le temps, particulièrement dans sa couleur gris sonique perlé, même si elle me rebutait au départ.
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2020 apporte quelques changements pour la Civic à hayon, notamment avec des retouches partielles (et assez légères) de la devanture et par l’installation de nouvelles roues. Loin d’être un changement radical, ces retouches permettent de conserver l’apparence moderne et distinctive de la Civic à hayon. Dommage toutefois que les superbes roues de l’année 2019 ne soient plus disponibles; elles ont été remplacées par des roues plus ordinaires.
L’intérieur d’une Civic est immédiatement reconnaissable et ce n’est pas 2020 qui va y changer quoi que ce soit. Instrumentation entièrement numérique facile à consulter et bien présentée, tableau de bord bas et ergonomique et volant ergonomique sont des éléments que j’ai toujours apprécié de la Civic actuelle, et cette version à hayon n’y fait pas exception.
Je me questionne toutefois à savoir pourquoi Honda n’a pas profité du renouveau de 2020 pour remplacer le système d’info-divertissement de 7 pouces, qui montre son âge dès qu’on le regarde. Qui plus est, une unité de 8 pouces beaucoup plus fonctionnelle, plus rapide et plus jolie est disponible au sein même du constructeur. Décidément, ça manque à la Civic, particulièrement dans une catégorie où la connectivité et les écrans sont souvent des arguments de vente.
Je ne peux toutefois pester contre les sièges. Oui, ils sont bas, mais offrent un bon support pour le dos, pour les jambes, et maintiennent très bien le conducteur en place quand on s’énerve au volant. De plus, ils sont bien rembourrés et donnent un bon confort, ce qui est un bon point.
La qualité de finition de l’habitacle en général est correcte, sans plus, et on se surprend à trouver des plastiques bon marché fixés lâchement à quelques endroits. Dommage.
Le point que j’aime le plus cependant avec la Honda Civic à hayon, est son côté pratique. Les espaces de rangement sont nombreux et ingénieux, sans parler de l’habitabilité générale. La banquette permet de bons dégagements pour les occupants, autant pour la tête que pour les jambes. C’est encore mieux quand on regarde l’espace de coffre, très grand, surtout en comparaison avec la Mazda 3 Sport ou la Toyota Corolla à hayon. Ici, on a compris que côté pratique ça rime très bien avec espace, deux aspects primordiaux d’une voiture compacte.
Contrairement à la berline ou encore à la version Coupé, la Civic à hayon ne peut être équipée que du 4-cylindres 1,5 litres turbocompressé, dont la puissance varie en fonction de la version choisie.
La version LX d’entrée de gamme crache 174 chevaux, alors que la version Sport et la version Sport Touring (testée) ont plutôt une puissance de 180 chevaux, en raison d’un système d’échappement moins restrictif. Le couple, pour la version à l’essai, est de 162 lb-pi entre 1 700 et 5 000 tr/min.
Comme la voiture testée en est une toute équipée, elle est dotée d’une boîte automatique à variation continue, qui permet à l’engin d’entrainer les roues avant.
Bonne nouvelle cependant pour les amateurs de conduite : la boîte manuelle est offerte sur toutes les versions de la Honda Civic à hayon, de la version d’entrée de gamme à la toute équipée. Voilà une caractéristique de plus en plus rare sur le marché, et je salue l’initiative de Honda en la matière!
La première belle surprise qu’on a au volant de la Honda Civic à hayon est la direction. Précise, rapide, tout juste bien ajustée; c’est le jour et la nuit en comparaison avec la direction qu’on avait dans les Honda il y a tout juste 5 ou 6 ans.
L’autre belle surprise est la livraison de la puissance du 4-cylindres. La présence du turbocompresseur permet d’avoir beaucoup de couple à bas régime et donne beaucoup d’entrain à l’engin, qui n’a pas besoin de tourner à haut régime pour donner sa puissance. Il est par ailleurs bien appuyé pas une boîte CVT bien programmée, qui maximise la performance du moteur et maintient le ronronnement du moteur à un niveau acceptable. Par contre, n’espérez pas avoir quelque plaisir que ce soit avec les palettes de changement de vitesse au volant; c’est de la frime.
La Civic est également très compétente en matière de tenue de route. La caisse basse, les suspensions fermes et les roues de 18 pouces font que la compacte s’accroche au bitume en transmettant beaucoup d’information au conducteur. Ceci, combiné à la direction agréable et au moteur performant, font qu’on retire beaucoup de plaisir à conduire la Civic.
On a aussi beaucoup de plaisir quand vient le temps de passer à la station-service. Sur autoroute, la consommation de la Civic à hayon s’est maintenue à 6,5 litres/100 km alors qu’en conduite combinée, elle est montée à 7,2 litres/100 km. C’est franchement bon pour une voiture de ce gabarit conduite par un journaliste automobile qui en demande toujours plus.
Même après cinq ans sur le marché, la Honda Civic est toujours dans le coup. Ça démontre donc qu’une voiture bien conçue à la base a tout en sa possession pour passer à travers le temps.
Par contre, là où la Honda Civic n’est pas tellement dans le coup, c’est en matière de prix. À 34 360 $ (transport et préparation inclus), elle est plus chère de quelques milliers de dollars qu’une Mazda 3 Sport GT avec ensemble Premium, qu’une Kia Forte5 GT, qu’une Volkswagen Golf ou encore qu’une Toyota Corolla à hayon. Pourquoi? J’ai beau chercher, je ne trouve pas ce qui justifie cette facture.
Malgré tout, la Civic demeure recommandable. Mon conseil : contentez-vous toutefois d’une version moins équipée, comme la Sport, pour avoir un rapport qualité-prix optimal.