De nos jours, si l’on désire une camionnette qui a un peu d’allure, on doit débourser bien au-delà des 35 000 $. Mais où est passée la camionnette abordable ? Ford tente de remédier au problème avec le Maverick, son petit dernier placé en dessous du Ranger au sein de la gamme. A-t-il ce qu’il faut pour mériter le célèbre slogan Built Ford Tough ? On l’a essayé pour en avoir le cœur net.
Le Ford Maverick arrive à un moment où la popularité des camionnettes bat son plein mais aussi en même temps que le Hyundai Santa Cruz.
Commercialisé dans la catégorie des pickups compacts, le Maverick est certes minuscule. Il est d’ailleurs moins haut de 127 et de 178 millimètres que le Ranger et le F-150, respectivement.
En termes de design, Ford a tenté de lui donner une allure utilitaire et sportive. La partie avant calque celle du F-150 avec ses énormes phares en forme de C. Tout est toutefois exagéré pour lui conférer une allure enjouée. On dirait d’ailleurs une caricature. J’irais même jusqu’à dire que le Maverick ressemble à l’emoji de la camionnette classique tellement il est mignon. Personnellement, j’adore, surtout quand il est équipé de jantes d’acier comme mon modèle d’essai.
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Ces jantes correspondent à la déclinaison de base XL. Dans un monde où les véhicules sont désormais bien garnis d’accessoires et de technologies, il fait bon de revenir à la source avec une camionnette dépourvue de superflu. C’est cette approche minimaliste qui permet au Maverick de demeurer accessible. À un prix de départ de 27 895 $, y compris les frais de transport et de préparation, il s’agit donc du modèle le moins cher chez Ford.
L’exemplaire à l’essai comportait quelques options dont le moteur de 2,0 litres (2 800 $) et une attache de remorque (140 $), notamment, pour un grand total de 33 125 $.
Bien que les portières du Maverick soient étroites, celles-ci sont hautes, ce qui facilite ainsi l’accès dans l’habitacle, surtout pour les grandes personnes.
À l’intérieur, on constate des motifs agréables qui confèrent à l’habitacle une touche de jeunesse et de sportivité. Il est même possible d’assortir cette cabine d’agencements de couleurs plus vibrants. Mon exemplaire y allait d’un thème bleu classique attrayant.
La position de conduite est agréable ; on profite d’une belle visibilité tant à l’avant qu’à l’arrière. Les sièges en tissu avec réglages manuels n’offrent rien de particulier, mais ils ne sont pas inconfortables pour autant.
À l’arrière, c’est étriqué. On est assis à la verticale, et le dégagement pour les jambes est perfectible. Considérant la petite taille du véhicule, c’est néanmoins acceptable. Le dégagement pour la tête est toutefois sans reproche. Je note également beaucoup de compartiments de rangement agréables, dont l’énorme compartiment situé sous la banquette arrière.
On comprendra Ford d’avoir coupé les coins ronds en matière de finition pour maintenir le prix au plus bas possible, mais dans le cas-ci, c’est plutôt pitoyable. On retrouve des plastiques bon marché et des surfaces dures.
Parlons maintenant de l’étrange liste d’équipements de série. Ford offre les connectivités Android Auto et Apple Carplay, ainsi qu'un système d'arrêt démarrage, mais oublie complètement d'intégrer un régulateur de vitesse et les sièges chauffants. Il faut passer à la version XLT pour plus d’équipements.
Le Maverick est une camionnette du type monocoque, c'est-à-dire qu’il s’agit en réalité d’une voiture qu’on a modifiée pour lui conférer l’allure d’une camionnette.
Il s’agit d’ailleurs de l’architecture C2 de Ford, celle qui supporte également le Ford Escape, le Bronco Sport et le Lincoln Corsair, mais aussi la Ford Focus commercialisée en Europe. C’est ce qui explique le manque de souplesse dans les configurations cabine/caisse. Seule une caisse de 4,5 pieds (1,2 mètre) est offerte.
Deux motorisations montées transversalement sont proposées. De base, le Maverick est mû par une motorisation hybride composée d’un moteur à 4 cylindres de 2,5 litres et d’un moteur électrique dont la puissance totale combinée se chiffre à 191 chevaux. Ce moteur est jumelé à une transmission à variation continue. Dans cette configuration, le Maverick n’est offert qu’en traction et peut remorquer jusqu’à 907 kilos (2 000 livres).
Le moteur turbocompressé est clairement plus intéressant avec sa puissance de 250 chevaux et son couple de 277 livres-pieds. Il est jumelé à une boîte de vitesses automatique à 8 rapports. Dans cette configuration, le Maverick est offert en 4 roues motrices. De cette manière, la capacité de remorquage grimpe à 1 814 kilos (4 000 livres) si, et seulement si, vous avez opté pour un ensemble de remorquage à 800 $.
La capacité de charge utile, quant à elle, est chiffrée à 680 kilos (1 500 livres), et ce, peu importe la motorisation choisie.
Le fait que le Maverick soit construit comme une voiture constitue une partie de son charme. Certes, les amateurs de camionnettes lui reprocheront de ne pas être suffisamment costaud pour endurer le dur labeur, mais sachez qu’il s’agit d’une camionnette à vocation urbaine plutôt qu’ouvrière.
Avec cette optique en tête, le Maverick est très plaisant à conduire. On constate une tenue de route presque sportive et, même, une facilité à faire valser légèrement son train arrière sur une surface enneigée. C’est plutôt amusant.
Je n’ai absolument rien à dire de négatif sur la livrée de puissance et de couple de cette motorisation. Ce moteur se révèle plus que suffisant pour la tâche, octroyant au Maverick des accélérations franches et de très bonnes reprises. Nous devrons toutefois proprement la mettre à l’essai durant une épreuve de remorquage pour en brosser un portrait complet.
Ce bloc n’émet cependant aucune sonorité enivrante. On a plutôt l’impression qu’il râle quand on le sollicite. C’est encore pire quand on règle la boîte de vitesses sur le mode Sport. Outre quelques délais irritants de la boîte de vitesses, c’est sur le mode Normal que la motorisation fonctionne à son meilleur.
Enfin, les suspensions du Maverick sont sèches, surtout par températures très froides. On se retrouve donc avec un comportement routier sautillant et aucunement raffiné.
Pour ce qui est de la consommation de carburant, une moyenne combinée de 10,4 litres/100 kilomètres en plein mois de janvier me semble tout à fait raisonnable.
Outre ses quelques défauts, le Ford Maverick est absolument adorable, amusant à conduire et tout de même capable, à condition de choisir le moteur turbocompressé et l’ensemble de remorquage. Certes, on est loin d’un Ranger 2011 affiché neuf à 11 999 $ dans la circulaire hebdomadaire, mais ça fait tout de même du bien de retrouver une camionnette simple et abordable.
Pour la recommandation, vous connaissez la chanson : le Maverick est encore trop nouveau pour que nous puissions statuer. Laissons-lui le temps de faire ses preuves.