Le Ford Escape fait partie du paysage automobile depuis des lunes, lui qui a été introduit sur le marché il y a maintenant 20 ans. Qui ne se souvient pas du duo Ford Escape et Mazda Tribute, deux véhicules qui ont connu leurs heures de gloire au milieu des années 2000. Si le Mazda Tribute a disparu du marché en 2011, l’Escape a poursuivi sa route et nous arrive cette année dans sa quatrième génération. Nous avons fait l’essai de la version Titanium dont le prix de base se situe à 42 159 $.
Pas facile de rivaliser dans le segment des VUS compacts, surtout face à une concurrence aussi féroce que celle du Honda CR-V et, surtout, du nouveau Toyota RAV4. Malgré tout, le Ford Escape tire bien son épingle du jeu, il est le troisième modèle le plus vendu du segment derrière Toyota et Honda, surpassant même les modèles sud-coréens.
Le secret de sa popularité ? Une panoplie de versions et de motorisations, mais aussi, de généreux incitatifs financiers qui font souvent pencher la balance chez plusieurs acheteurs. En termes de style, le Ford Escape 2020 n’a rien de très éclatant. Il se fond dans la masse, on cherche la passion qui anime d’autres modèles de la marque. On a pourtant fait du beau boulot avec le Mach E et le duo Bronco et Bronco Sport, l’Escape est sans véritable personnalité, comme beaucoup de VUS de ce segment d’ailleurs. À sa défense, il est un peu plus aérodynamique et, grâce à l’utilisation plus marquée de l’aluminium, il a perdu environ 90 kilos (200 livres) à la pesée.
Au total, ce sont huit versions qui seront offertes. Nous vous conseillons les versions SE et SEL dont le prix se situe tout juste au-dessus de la barre des 30 000 $ ; elles offrent un bon dégré d’équipement pour le prix, et ce sont d’ailleurs les deux plus vendues au Canada. À plus de 40 000 $, notre version Titanium est chère pour ce qu’elle offre de plus. Tant qu’à payer ce montant, nous vous suggérons d’opter pour l’hybride rechargeable sont les livraisons commencent le mois prochain et qui vous permettra, en prime, de profiter des rabais gouvernementaux, pourquoi s’en priver.
À bord, les gains en dimension par cette nouvelle plateforme se traduisent par un habitacle plus spacieux pour les passagers, ; on retrouve plus d’espace pour la tête à l’avant et pour les jambes des passagers à l’arrière. Fonctionnalité intéressante, dans certaines versions, il est aussi possible de glisser la banquette vers l’arrière afin d’augmenter le dégagement pour les jambes ou de la glisser d’un peu plus de 15 centimètres vers l’avant afin de gagner plus d’espace en volume de chargement.
Le tableau de bord est beaucoup plus moderne et représente certainement une bonne évolution par rapport à l’ancienne génération. L’instrumentation est présentée dans un écran numérique de 12,3 pouces dans le cas des versions plus cossues, c’est chic et efficace. Ford a compris que les gadgets attirent les acheteurs ; on retrouve une série de technologies de connectivité et l’écran tactile de 8 pouces meuble non seulement bien le tableau de bord, mais il nous permet de contrôler efficacement un peu tout à bord.
La sensation de qualité est aussi en hausse avec l’arrivée de cette nouvelle génération. Toutefois, on note un assemblage inégal, certains panneaux sont mal emboîtés. Même constat dans le cas du modèle hybride mis à L’essai récemment et que vous pourrez voir à l’émission RPM.
L’un des attraits du Ford Escape 2020, c’est le nombre de motorisations offertes. De série, on retrouve un moteur à 3 cylindres de 1,5 litre qui, grâce à un turbocompresseur, développe une puissance de 180 chevaux et produit un couple de 177 livres-pieds. On comprend que cette mécanique s’adresse à ceux qui circulent principalement en région urbaine ou pour qui les performances sont littéralement au bas de la liste de leur priorité.
Nous vous recommandons donc d’opter pour le moteur à 4 cylindres de 2,0 litres, également de la famille des moteurs turbocompressés EcoBoost, qui livre une puissance de 250 chevaux et un couple de 275 livres-pieds, et ce, même s’il vous pénalise légèrement au chapitre de la consommation. Ford annonce 8,3 litres/100 kilomètres pour le moteur de 1,5 litre et 9,1 litres/100 kilomètres pour le moteur de 2,0 litres. Si vous devez remorquer, on passe du simple au double en termes de capacité entre les deux mécaniques avec un maximum de 1 587 kilos.
Ce moteur est jumelé à la même boîte de vitesses automatique à 8 rapports que le 3-cylindres, mais elle vous offre la possibilité de changer manuellement les rapports grâce à des leviers de sélection dernière le volant. Nous vous recommandons fortement aussi d’opter pour le rouage intégral offert en option, pour 1 500 $, dans les versions de base. Vous l'apprécierez en de nombreuses occasions, surtout l’hiver dans la neige. Il procure aussi un bien meilleur aplomb au véhicule.
Ford a été l’un des premiers à proposer en 2005 une version hybride dans ce segment. L’Escape hybride est de retour en deux versions, hybride et hybride rechargeable. Toutes les deux utilisent un moteur à 4 cylindres de 2,5 litres atmosphérique à cycle Atkinson et proposent un bon mariage de performance et d’économie.
L’hybride profite d’un moteur électrique alimenté par une batterie de 1,1 kilowattheure positionnée sous le plancher, alors que la version rechargeable hérite plutôt d’un ensemble doté d’une capacité de 14,4 kilowattheures, ce qui lui permet de parcourir environ 50 kilomètres sur le mode tout électrique avant de se comporter comme un hybride traditionnel. Ce n’est pas énorme comme autonomie, surtout en hiver, mais il sera possible pour plusieurs de faire des aller-retour sans dépenser de carburant.
Notre modèle d’essai était équipé du moteur à 4 cylindres de 2,0 litres, une mécanique qui s’est révélée fort efficace dans plusieurs conditions. Même avec quatre adultes à bord et le coffre rempli d’emplettes – on veut éviter les nombreuses visites aux magasins durant cette pandémie – nous nous sommes sentis confiants avec de bonnes accélérations quand venait le temps d’enfiler sur l’autoroute ou devant d’autres véhicules. L’accélérateur offre une bonne réponse, et la direction est assez précise pour nous procurer une bonne sensation de contrôle.
La transmission n’a jamais raté son coup, et son comportement est beaucoup plus agréable que les infâmes boîtes à variation continue CVT que beaucoup de constructeurs ont adoptées. Si Ford a adopté massivement la turbocompression dans le cas de ses moteurs, il a fait preuve de retenue dans le cas des transmissions CVT, et c’est tant mieux.
Une commande nous permet de personnaliser un peu le comportement du véhicule grâce à des modes comme Normal, Eco, Sport, Slippery ainsi que Snow/Sand. Le mode Sport est bien entendu notre favori, mais on se retrouve bien souvent à laisser le mode par défaut en fonction, soit Normal.
Nous apprécions les efforts d’insonorisation, même si nous entendions les pierres frapper l’intérieur des ailes à certaines occasions. Le Ford Escape 2020 est plus raffiné, mais il n’est toujours pas au même niveau que ses deux principaux concurrents nippons.
Avec l’arrivée du Ford Bronco Sport, qui partage la même plateforme que l’Escape, les acheteurs de VUS plus classiques y trouveront un peu mieux leur compte avec le Bronco alors que ceux qui préfèrent le comportement d’une voiture verront dans l’Escape une alternative intéressante.
Quant au choix de la version, même si les modèles à essence ont certains attraits, l’hybride représente un excellent choix, et il y a fort à parier que l’hybride rechargeable brouillera les cartes lors de son arrivée. Contrairement au Toyota RAV4 Prime, Ford nous affirme qu’elle pourra suffire à la demande.
Puisqu’il s’agit d’une nouvelle génération, on vous suggère d’attendre un peu avant d’en faire l’achat.