S’il y a un segment que Cadillac a toujours su maîtriser, c’est celui des VUS de luxe pleine grandeur, un créneau qu’elle domine grâce à son Escalade. S’il peut faire la leçon aux allemands dans la catégorie des gros VUS, il n’a jamais réellement réussi à s’imposer chez les modèles intermédiaires, rivalisant principalement de peine et de misère avec les marques de luxe japonaises. En lançant son XT6 à sept places l’an dernier, Cadillac voulait changer les choses, et le constructeur s’est dit confiant d’être à la hauteur des modèles allemands.
Cadillac a adopté une stratégie intéressante dans son approche stylistique. Plutôt que de trancher entre un design luxueux et sportif, il a adopté une stratégie en Y comprenant une branche de modèles d’inspiration luxe et une autre branche au design sport. Tout comme le Cadillac Escalade, le XT6 adopte cette stratégie.
La branche Luxe comprend donc deux versions cette année, y compris une nouvelle déclinaison plus abordable, destinée à rendre le modèle un peu plus accessible. Vendue à 60 248 $, elle fait du XT6 l’un des véhicules les moins chers de son segment, plus dispendieux que l’Infiniti QX60, en ligne avec le prix de base du Acura MDX 2022. De mon côté, j’ai mis à l’essai la plus cossue des deux versions Luxe, la haut de gamme, elle est offerte au même prix que l’unique version de la branche Sport.
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Le Cadillac XT6 2021 s’adresse à ceux qui recherchent un VUS de luxe plus spacieux et capable d’accueillir jusqu’à sept personnes. Même s’il vise à accaparer les parts de marché des allemands, la concurrence vient de toutes parts avec l’Acura MDX (58 595 $), notamment, de nouvelle génération cette année. Lancé au même moment que le Cadillac XT6, le Lincoln Aviator (67 500 $) dispose aussi de solides arguments, même si son prix de base est beaucoup plus élevé.
Je dois l’avouer, le Cadillac XT6 est très réussi en termes de style, il a d’ailleurs attiré l’attention de plusieurs personnes plus âgées de mon entourage. Malgré son design fluide et sophistiqué, j’ai une préférence pour sa déclinaison Sport qui touche un peu plus mes cordes sensibles, surtout avec ses jantes de 20 pouces, sa calandre sport et ses garnitures en fibre de carbone à bord.
L’habitacle dispose d’une présentation riche et luxueuse, c’est certainement à la hauteur de ce qu’on retrouve chez les allemands. Cuirs de qualité, aménagement deux tons, surpiqûres et revêtement d’alcantara procurent une bonne impression de qualité à bord. Cependant, si l’on appuie sur les joints de panneaux, on les voit s’enfoncer, ce qui réduit l’impression de solidité.
L’instrumentation est assez classique avec un large compte-tours et un indicateur de vitesse classique ; on retrouve simplement un affichage numérique au centre qui présente l’information selon vos goûts. On est loin d’une instrumentation aussi impressionnante que celle du nouvel Escalade. Le système d’infodivertissement CUE avec son écran de 8 pouces n’a rien non plus de trop impressionnant, mais il est convivial, et sa compatibilité avec Apple CarPlay et Android Auto compense certaines de ses lacunes.
On retrouve de bons dégagements pour les passagers de première et de deuxième rangée, vous serez plus à l’étroit à l’arrière là où les VUS intermédiaires vous pénalisent par rapport aux modèles pleine grandeur. Malgré sa vocation familiale, j’avais l’impression de manquer de compartiment de rangement, surtout à l’avant. Le XT6 est sexy, mais pas très fonctionnel.
On peut aisément moduler l’espace de chargement, et j’ai apprécié les commandes électriques qui permettent de rabattre ou de relever les sièges de la troisième rangée. On obtient jusqu’à 2 228 litres d’espace une fois toutes les banquettes rabaissées, c’est excellent.
Pour ce qui est de la mécanique, on obtient un peu plus de choix cette année, puisque la version de base Luxe reçoit un nouveau moteur à 4 cylindres turbocompressé livrant une puissance de 237 chevaux jumelé à une boîte de vitesses automatique à 9 rapports. C’est une mécanique bien connue chez Cadillac, elle ne devrait pas être trop problématique, mais je n’ai pas eu la chance de la mettre à l’épreuve afin de déterminer si sa puissance moindre pénalise les performances.
Les deux autres versions héritent du V6 de 3,6 litres qui développe une puissance de 310 chevaux et produit un couple de 271 livres-pieds ; et la bonne nouvelle, c’est que le rouage intégral est de série pour tous les XT6. La version Sport se distingue par un système plus évolué comprenant une transmission intégrale Sport Control à double embrayage.
Malheureusement, pas de motorisation hybride comme c’est le cas de certains concurrents, notamment le Lincoln Aviator. Il faudra attendre l’arrivée du Cadillac Lyriq, un modèle tout électrique.
Dès les premiers kilomètres parcourus, j’ai été agréablement surpris du comportement du XT6. Sans être aussi dynamique que les modèles allemands, il dispose d’une conduite engageante, j’ai bien aimé sa direction précise et sa suspension active qui assurent un comportement idéal selon les conditions.
Avec ses 310 chevaux, le moteur livre une puissance plus que décente. Les accélérations sont franches, et j’ai bien apprécié la réactivité de l’accélérateur électronique. On sent qu’on dispose d’un bon niveau de puissance, c’est apprécié lorsque vient le temps de s’insérer dans la circulation de l’autoroute ou pour effectuer un dépassement. On n’a pas l’impression d’être au volant d’un gros VUS lourdaud et peu agile. Le 0 à 100 kilomètres/heure se boucle en 7 secondes environ, preuve qu’il n’est pas sous-motorisé.
La boîte à 9 rapports aide à maintenir le moteur dans sa plage de régimes idéale, les changements sont peu perceptibles. Bon point aussi pour l’insonorisation de l’habitacle qui filtre bien les bruits extérieurs. La forme plus carrée du modèle apporte une bonne vision pour le conducteur, surtout à l’arrière, c’est très apprécié en manœuvre de stationnement.
Lorsqu’il n’est pas trop sollicité, le moteur peut désactiver 2 cylindres afin de favoriser l’économie de carburant. Son système d’arrêt-démarrage permet aussi de retrancher quelques centilitres en consommation ; au final, j’ai obtenu une consommation moyenne d’un peu plus de 12 litres/100 kilomètres, ce n’est pas si mal, mais il aurait été possible de faire mieux hors de la saison froide.
Malgré un prix de base attrayant, les options peuvent rapidement faire grimper la facture. Vendu à 61 080 $, mon véhicule d’essai se détaillait à un peu plus de 80 000 $ si l’on inclut les frais de livraison. Il semble que Cadillac ait adopté la stratégie des allemands. Vous devrez éviter de devenir trop enthousiaste lorsqu’on vous présentera le catalogue d’options.
Le Cadillac XT6 2021 fait bien à plusieurs chapitres, il n’a toutefois rien qui le distingue réellement des autres, que ce soit ses motorisations ou son prix. Même s’il s’agit d’un jeune modèle, sa première année de commercialisation ne s’est pas révélée trop problématique, on peut donc vous le recommander.