BMW a longtemps été considérée comme le constructeur automobile qui dominait en matière de performances routières. Le slogan de l’entreprise a toujours été sans équivoque à cet égard : « The Ultimate Driving Machine » a-t-on pu lire pendant plus de 40 ans.
Au cours des 10 ou 15 dernières années, on s’est rendu compte que BMW avait perdu de vue sa devise. Les voitures se sont embourgeoisées et plusieurs modèles concurrents, provenant entre autres de Cadillac ou Mercedes-Benz, ont dépassé le constructeur bavarois sur son propre terrain de jeu.
Piquée au vif, BMW a dit vouloir profiter de la venue d’une nouvelle génération d’un des modèles phares de sa gamme, la Série 3, pour revenir aux sources.
Pour savoir si l’intention s’est concrétisée, quoi de mieux qu’un essai complet d’une des berlines les plus en vue de BMW, la M340i xDrive 2020.
Même si la nouvelle Série 3 a été modifiée de fond en comble, avec entre autres l’arrivée de l’architecture modulaire CLAR désormais commune à tous les produits de la marque bavaroise, le style est dans la plus pure tradition BMW. Les lignes sont évolutives en comparaison avec la précédente génération, tel qu’on le remarque avec la grille de calandre typique et les proportions unique et sportives. Quelques détails permettent néanmoins de différencier plus significativement l’actuelle de la précédente : feux arrière avec portion bombée, encoche dans l’aile avant, ceinture de fenestration nouveau genre et phares collés à la calandre.
L’année 2020 amène pour la toute première fois de l’histoire de la Série 3 une version M Performance. À mi-chemin entre la 330i régulière et l’éventuelle M3, la M340i met l’accent sur la sportivité autant en matière de style que de composantes mécaniques. Écusson M sur l’aile avant, léger béquet sur le coffre, ceinture de fenestration noire, roues à cinq branches, calandre fumée et logo M340i à l’arrière, font partie des éléments distinctifs.
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Bien qu’évolutive, cette approche de style sera payante à long terme. Cette M340i restera élégante et racée même avec les années.
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La présentation intérieure tarabiscotée de l’ancienne Série 3 laisse place à une approche plus simple, dominée par un virage numérique complet. Nommé « Live Cockpit Professionnal », cet environnement comprend une instrumentation numérique personnalisable en fonction des modes de conduite de même qu’un nouvel écran de 10,25 pouces placé au centre du tableau de bord et qui renferme la nouvelle interface iDrive 7.
La qualité d’image des deux écrans de même que le raffinement du design graphique sont les aspects qui frappent le plus. On est aussi intimidé par la surcharge d’information qui se trouve dans l’instrumentation de 12,3 pouces. Même si tout y est, ça demande une période d’adaptation afin de retrouver ce qu’on veut. L’écran central, quant à lui, est facile à opérer avec des commandes tactiles ou encore la fameuse molette placée dans la console, grâce à la nouvelle interface simplifiée.
Une excellente position de conduite est possible avec les sièges réglables de 14 manières différentes, alors que les renforts latéraux maintiennent tout le monde bien en place à travers les courbes. L’habitacle du modèle d’essai est par ailleurs très élégant avec ses sièges de couleur cognac et ses boiseries naturelles. Prenez garde aux différentes options, parce que certains agencements rendent l’habitacle particulièrement triste. Malheureusement, les espaces de rangement sont à peu près inexistants à l’avant, amputant la convivialité de l’habitacle.
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En plus du passage à l’architecture modulaire CLAR de BMW, la nouvelle Série 3 subit de nombreuses améliorations lui permettant d’améliorer sa performance routière. Parmi les points auxquels BMW a porté une attention particulière, le poids de la structure de la voiture a été réduit de 55 kg (121 lb) tout en la rendant plus rigide de 25 %, la sensation de la direction – une vive critique issue de la précédente génération – a été améliorée, tout comme la force de freinage.
Le moteur est toujours un 6-cylindres en ligne à simple turbocompresseur produisant une puissance de 382 chevaux et un couple de 369 lb-pi, soit un gain de 62 chevaux et 39 lb-pi de couple en comparaison avec le modèle sortant. Jumelé uniquement à une boîte automatique à huit rapports (la manuelle 6 rapports n’étant plus offerte), il entraine les quatre roues par l’entremise du rouage intégral xDrive favorisant la propulsion pour une sensation de conduite améliorée. Un différentiel arrière M Sport est également de série pour maximiser l’agilité et la traction de la voiture.
La suspension est toujours composée d’une jambe de forme MacPherson à l’avant et d’un arrangement de bras multiples à l’arrière. Les amortisseurs sont adaptatifs, ce qui signifie que leur fermeté change en fonction du mode de conduite dans lequel est placé la voiture.
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Comme vous l’avez sans doute vu dans l’émission RPM l’an dernier lors de l’essai de la berline BMW 330i, Pierre et moi avons été impressionnés par les qualités dynamiques de la petite bavaroise.
Décidément, le constat auquel j’arrive avec celle-ci est identique. Les qualités de rigidité de structure, de compétence de la suspension, de stabilité du comportement routier et d’agrément au volant sont exactement les mêmes, exception faite qu’avec la M340i on a du jus à ne plus savoir quoi en faire sous le pied droit.
C’est précisément ce qui me fascine de ce moteur 6-cylindres en ligne : son souffle inépuisable. Dès les 1 500 tr/min, le turbocompresseur à double volutes extirpe toute la puissance et le couple de l’engin de manière très linéaire, sans jamais montrer quelque signe d’épuisement que ce soit jusqu’à l’atteinte de la zone rouge. La transmission passe alors au rapport supérieur avec rapidité et précision, et l’accélération continue après qu’une pétarade se soit fait entendre. On croirait quasiment un moteur électrique, trame sonore en plus. Décidément, BMW réitère sa compétence dans un domaine ou peu de constructeurs réussissent avec autant de brio.
La sélection du mode Confort plutôt que le mode Sport+ apaise les réflexes de la voiture, allège la direction, adoucit la suspension et tempère l’échappement. On découvre alors un groupe motopropulseur d’une grande douceur et une transmission qui se fait oublier, histoire de bichonner les occupants. On se ramasse donc, à la simple pression d’un bouton, avec un confort insoupçonné pour une telle bombe.
Peu importe le mode de conduite, une chose est claire : BMW a corrigé la direction pratiquement inanimée de la précédente génération. On a maintenant l’impression d’être connecté à la route, ce qui complète la direction autrement précise, rapide et juste assez lourde. La compétence du comportement routier n’est également plus à faire; mouvements de caisse bien contrôlés, tenue de route assurée en toute circonstance et comportement légèrement survireur au grand plaisir de l’amateur de conduite que je suis.
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La tendance des prix est à la hausse chez BMW et le modèle testé n’y fait pas exception : avec quelques options, notre modèle d’essai se détaillait près de 74 000 $. Ouch!
Il faudra aussi surveiller la fiabilité, particulièrement du côté électronique, une tare dont souffrent les plus récents modèles de BMW. J’ai d’ailleurs expérimenté une défaillance soudaine du système d’info-divertissement en pleine conduite avec la M340i.
Néanmoins, à la lumière de cet essai routier, une chose me semble claire : BMW a bel et bien rempli sa promesse de revenir aux sources. La BMW M340i a, à mon avis, repris le titre de « machine de conduite ultime » pour la catégorie des compactes de luxe, rendant hommage à l’histoire du constructeur.
Tout compte fait, nous recommandons le véhicule en conservant une réserve quant à sa fiabilité électronique et au coût d’entretien à long terme qu’elle demandera.