Les sœurs BMW M3 et M4 ont fait beaucoup parler d’elles cette année. En effet, cette nouvelle grille ne fait certainement pas l’unanimité, et vous avez été plusieurs à donner votre opinion sur le sujet. Mais ce qu’il faut surtout retenir avec la nouvelle M3, c’est qu’elle satisfait toutes les attentes en matière de performance et de plaisir de conduire. C’est ce qui compte, non ?
À l’instar de la Série 3 qui a été entièrement repensée en 2019, cette BMW M3 est toute nouvelle. Elle se distingue d’une Série 3 ordinaire par sa partie avant entièrement différente en raison de la grille et les phares, mais aussi par ses ailes élargies et l’énorme diffuseur arrière qui intègre quatre gigantesques tuyaux d’échappement.
Pour ce qui est du design, je trouve personnellement que cette grille fonctionne beaucoup mieux sur la M3 que sur la M4. En personne, il s’agit d’une bagnole beaucoup plus imposante, trapue et attrayante que dans les images et les vidéos.
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Son plus gros défaut stylistique n’est toutefois pas sa grille, mais plutôt ses ailes avant qui sont positionnées très haut sur la carrosserie ; cela donne l’impression que les pneus – tout de même d’une largeur de 265 millimètres (275 à l’arrière) – paraissent tout petits. Ces ailes s’étendent jusqu’au haut de la portière et au-dessus du rétroviseur et s’alignent bizarrement avec la portière, conférant au véhicule d’étranges proportions.
BMW en demande la modique somme de 84 300 $. L’exemplaire à l’essai se détaillait 96 150 $.
BMW est actuellement l’un des chefs de file en matière d’ergonomie et de convivialité de ses commandes, et la M3 continue sur cette lancée. Tout est bien positionné et d’accès facile, et l’interface multimédia iDrive est très agréable à utiliser en raison de sa molette centrale, ou de ses commandes tactiles qui répondent vite.
J’ai toutefois éprouvé des difficultés à bien faire fonctionner la connectivité Android Auto. Du type sans fil, le système se déconnectait souvent et refusait même, à certains moments, de synchroniser mon appareil avec le système. Les modes de conduite proposés, ou plutôt, les affichages de performance, sont complexes. On se perd rapidement dans les configurations possibles.
Tout est d’une qualité de finition exemplaire, sans bruits de caisse, de vibrations, ni de bruits de vent à haute vitesse. La position de conduite est excellente, le confort et le maintien des sièges sont exemplaires, et les visibilités arrière et latérale sont sans reproche. Idem pour les places arrière. Elles s’avèrent spacieuses, procurant un bon dégagement pour la tête et les jambes, une qualité qui fut carrément inexistante du côté des générations précédentes.
Impossible de parler de la BMW M3 sans mentionner ce qu’elle a dans le ventre, et cette génération du bolide ne déçoit pas. Il s’agit d’ailleurs de la M3 la plus puissante de l’histoire.
Elle est mue par un 6-cylindres en ligne biturbo de 3,0 litres d’une puissance de 473 chevaux et d’un couple de 406 livres-pieds. Ce moteur n’est pas le même que celui qu’on retrouve sous le capot d’une M340i. Il s’agit du S58 (au lieu de B58 à turbo simple), un moteur dont les composants internes, pour la plupart, ont été remplacés afin qu’ils soient plus solides.
La M3 s’offre uniquement avec le rouage à propulsion et une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports. Aucune boîte automatique ni de transmission intégrale n’est offerte, à moins de passer du côté de la M3 Competition.
Un différentiel à glissement limité électronique est désormais de la partie, permettant au conducteur d’y régler la sensibilité à sa guise. BMW promet un sprint de 0 à 100 kilomètres/heure en 4,2 secondes. Nous devrons toutefois mettre le véhicule à l’essai sur notre circuit afin de confirmer ces dires.
Dès les premiers tours de roues, on sent qu’on a affaire à une berline sport comme il ne s’en fait plus. Ça fait du bien de retrouver un bon vieux levier de vitesses manuel et un rouage à propulsion dans une berline de luxe allemande. Rappelons que cette configuration motrice qui est désormais presque inexistante dans ce segment.
La livrée de puissance que procure ce 6-cylindres est absolument titanesque et d’une ténacité remarquable. Il s’agit ici d’un moteur nerveux et qui fournit une surdose d’adrénaline plus il grimpe en régime. À chaque passage des rapports, on a l’impression qu’il veut sortir du compartiment-moteur tellement il livre ses performances d’une manière énervée.
La boîte de vitesses encaisse bien cette puissance, et on peut la manipuler avec rigueur sans avoir peur de manquer un rapport. En revanche, il s’agit d’un levier dont la sensation est caoutchoutée. Il n’est pas doux ni précis comme ce que propose, par exemple, une Honda Civic Type R. Il faut donc être un peu patient entre les changements de rapports.
La pédale d’embrayage est lourde et elle rebondit rapidement, et l’espacement entre le premier et le deuxième rapport semble avoir été conçu pour les circuits, ce qui rend la conduite urbaine un peu désagréable.
Le degré d’adhérence est toutefois sans reproche, à un point tel qu’il devient même difficile de faire valser le train arrière, même quand on règle le différentiel à son seuil le moins restrictif. La direction est d’une précision impeccable, et la structure est hyper solide, augmentant ainsi notre degré de confiance derrière le volant. La M3 livre ses performances d’une manière chirurgicale, comme les marques allemandes le font si bien, tout en demeurant une berline fort confortable, même sur les routes abîmées du Québec.
Bien entendu, étant donné que mon essai s’est déroulé sur la route, je n’ai que gratté que la surface de ce que peut faire une M3. Il a également été impossible pour moi de mettre à l’essai son système d’analyse du dérapage contrôlé qui octroie au conducteur un score sous forme d’étoiles en fonction de la durée d’un dérapage sur circuit.
Difficile de ne pas adorer la BMW M3 2021 en raison de ses performances, de sa tenue de route et de sa qualité d’assemblage impeccable. Ce n’est pas pour rien que la Série 3 a mérité la première place dans la catégorie des meilleures berlines compactes de luxe. En version M3, ses qualités ne font que s’améliorer. Il s’agit ici de la meilleure exécution d’une berline sport sur le marché.
Étant donné que le modèle est encore trop jeune, nous préférons cependant attendre quelques mois avant de nous prononcer sur une recommandation.