Introduite en 2012, l’Acura ILX s’est amenée dans la gamme avec la mission d’attirer les amateurs de voitures de luxe d’entrée de gamme chez Acura, la marque de luxe de Honda. Si elle n’a pas véritablement rempli ses promesses depuis son introduction, sa refonte l’an dernier lui aura apporté de bien meilleurs atouts et, surtout, un nouveau design beaucoup plus accrocheur. Son prix attrayant et sa grande fiabilité font aussi partie de ses armes de choix, mais elle doit convaincre les acheteurs qu’elle n’est pas simplement un Civic en smoking.
L’Acura ILX a donc reçu une refonte esthétique l’an dernier, la seconde depuis son introduction sur le marché. Cette fois, la chirurgie est un succès, la voiture est beaucoup mieux réussie en termes d’esthétique. Il était temps, après toutes ces années. Les stylistes se sont inspirés du véhicule concept Precision d’où émane la calandre pentagonale diamantée et les fameux phares du type Jewel Eye. En fait, elle reprend les lignes de sa grande sœur la TLX 2020 ; on pourrait même se méprendre si on regarde trop rapidement.
Malgré le subterfuge, l’Acura ILX repose toujours sur la plateforme de l’ancienne Honda Civic, il ne faut donc pas vous attendre à un exemple de modernisme, ni à une voiture qui repousse les limites au chapitre de l’espace intérieur.
Les choix sont assez simples, il faudra débourser 32 680 $ pour l’obtenir en version de base, ce qui est inférieur à toutes ses rivales, et un peu plus de 38 000 $ pour la version haut de gamme. Comme elle profite d’un taux d’intérêt attrayant, vous obtenez une mensualité fort intéressante pour un modèle de luxe d’entrée de gamme.
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Au centre de la gamme, on vous recommande fortement la version Premium A-Spec qui, non seulement ajoute quelques équipements très intéressants, mais profite aussi d’un traitement visuel rehaussant son style et son dynamisme. Du lot, des jupes latérales, un béquet arrière, une grille avant en chrome noirci et des jantes exclusives de 18 pouces, également au fini foncé. Non seulement les roues sont fort jolies, mais 18 pouces, c’est une dimension très raisonnable qui vous assurera de trouver une grande variété de pneus à bon prix.
Le plus intéressant surtout avec l’A-Spec, c’est le choix de couleurs de carrosserie supplémentaires comprenant le bleu nacré et le rouge performance. Les deux versions de base ne sont offertes qu’en quatre couleurs sans véritable éclat.
L’habitacle trahit beaucoup plus rapidement l’âge du modèle avec une présentation beaucoup plus classique, surtout dans le cas de l’instrumentation. Rien à voir avec les tableaux de bord entièrement numériques composés d’écrans à haute résolution, l’ILX semble sortir d’une autre époque. On a ajouté de nouvelles garnitures et un bouton de démarrage rouge, c’est apprécié. Notre modèle A-Spec ajoutait un peu plus de vie avec ses sièges rouges, son volant gainé de cuir avec surpiqûres et son pédalier métallisé. Voilà pourquoi nous vous recommandons cette livrée, ce sont tous ces petits détails qui rendent l’ILX plus intéressante, et ce, à un prix raisonnable.
Acura veut attirer les milléniaux avec son ILX, pourtant, elle n’offre pas tous les gadgets et éléments technos qui les intéressent. Elle se contente de la base, un système d’infodivertissement décent mais qui n’a rien de très extraordinaire, surtout que son écran principal n’est pas tactile. Heureusement, il est doté d’une prise USB et il est compatible avec Apple CarPlay et Android Auto. Les espaces de rangement ne sont pas très nombreux, le frein à main manuel ampute également beaucoup d’espace.
Le volume de chargement est supérieur à celui de l’Audi A3, il concède toutefois quelques litres par rapport à la Mercedes-Benz de Classe A ou la BMW de Série 2. Du côté des éléments positifs, les sièges offrent un bon mariage entre confort et soutien, nous avons effectué un voyage aller-retour Montréal-Québec sans souffrir.
Sous le capot, l’Acura ILX 2020 dispose d’un seul moteur, un 4-cylindres atmosphérique de 2,4 litres développant une puissance de 202 chevaux. C’est plus de puissance que la mécanique de base d’une Audi A3, un peu moins que ses autres concurrentes, mais c’est amplement de puissance pour procurer à l’ILX une conduite agréable et emballante.
Le moteur est fougueux, il faut le faire monter en régime afin d’en extirper toute la puissance, surtout que sa puissance maximale est atteinte à 6 800 tours/minute, un niveau très élevé qui me rappelle pratiquement la défunte Honda S2000.
Pas de rouage intégral dans le cas de l'ILX, un autre inconvénient du modèle, la puissance est envoyée aux roues avant uniquement.
Bien entendu, la puissance est bien exploitée par la boîte de vitesses automatique à 8 rapports à double embrayage. Elle procure au conducteur un bon degré de contrôle tout en favorisant l’économie de carburant. Heureusement, Acura dispose d’une fiche de fiabilité impressionnante, car les coûts de remplacement ou la réparation de ce type de boîte sont beaucoup plus élevés que dans le cas d’une boîte automatique traditionnelle.
J’aurais bien aimé que la version A-Spec profite d’une mécanique un peu plus puissante afin de souligner ses aspirations sportives, ce n’est pas le cas. Toutes les Acura ILX sont nées égales ; pourtant, Honda ne manque pas de mécaniques qui s’y prêteraient dans son catalogue !
Sur la route, l’Acura ILX 2020 propose un profil intéressant, surtout pour son prix. Son équilibre général, elle n’est pas bestiale, mais elle offre juste la dose nécessaire pour la rendre plaisante et engageante à conduire. L’effet s’est rehaussé lorsque une fois que j’ai décidé de passer manuellement les rapports de la boîte de vitesses grâce aux leviers de sélection situés derrière le volant. Le tout peut pratiquement faire pardonner l’absence d’une boîte manuelle, c’est le genre de voiture qui s’y prêterait très bien, dommage qu’Acura l’ait retirée du catalogue.
Comme elle est plus légère que ses concurrentes, elle est plus nerveuse et maniable. J’avais l’impression de conduire une Civic Si dans un habillage plus huppé, et, cette fois, ce n’est pas péjoratif. Le moteur atmosphérique offre une puissance accessible rapidement, le couple est disponible à une plage de régimes plus bas que la puissance. On apprécie surtout la verve du moteur à vitesse de croisière, il ne manque jamais d’haleine, un avantage des moteurs atmosphériques par rapport aux petites cylindrées turbocompressées.
J’ai vu plus efficace en matière de boîte de vitesses, le double embrayage à 8 rapports n’est pas aussi réactif que la DSG de Volkswagen, à titre d’exemple, mais elle est certainement plus agréable que les boîtes CVT de Honda, elle sauve heureusement l’honneur de l’ILX à ce chapitre.
Malgré l’âge de cette génération, l’Acura ILX représente un modèle intéressant. Son nouveau design lui va à ravir, elle est agréable à conduire et elle permet de vous balader au volant d’une voiture de luxe d’entrée de gamme sans vous ruiner. Il y a mieux, mais elle sera assurément fiable.
Il y a fort à parier que la prochaine génération sera calquée sur la nouvelle Acura TLX 2021 qui vient tout juste de débarquer, cette fois l’ILX pourrait bien avoir des arguments supplémentaires.