« Bonjour, une concession a-t-elle le droit de vendre un véhicule plus cher que le PDSF ? »
- Jeanne
Bonjour Jeanne,
La réponse courte à votre question est non. Selon le code d’éthique installé entre les constructeurs d’automobiles et les concessionnaires, ainsi que l’article 224 de l’Office de la protection du consommateur, une concession n’a pas le droit de vendre un véhicule à un prix plus élevé que le prix de détail suggéré par le fabricant (PDSF). Toutefois, certaines concessions le font quand même ; pire, elles contournent le règlement d’une autre manière. Voici quelques explications.
Après avoir parlé avec quelques représentants de concessions québécoises et de constructeurs d’automobiles qui préfèrent garder l’anonymat, RPM en a appris davantage sur le sujet.
Un constructeur d’automobiles interdit à l’un de ses concessionnaires de manipuler le PDSF d’un véhicule neuf. Si cela se produit, il y a avertissement, et des sanctions peuvent être imposées à la concession. « Si l’on remarque qu’une concession a utilisé ce genre de pratique à plusieurs reprises, nous pouvons prendre la décision de réduire son approvisionnement en véhicules » - nous a dit l’un des représentants d’un constructeur d’automobiles.
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Maintenant, plus que jamais
De nos jours, avec l’état du marché de l’automobile qui vit des manques flagrants d’inventaires, nous observons un phénomène de surenchère auprès des concessions. À titre d’exemple, le consommateur s’intéresse à un modèle de camionnette précis. Le vendeur de sa concession l’informe que le seul exemplaire qu’il tient en stock est déjà réservé à un autre client. Le consommateur lui offre donc de payer un supplément. Le vendeur accepte, et la concession empoche le surplus d’argent. Cette pratique se révèle de plus en plus courante, mais elle n’est pas conforme pour autant.
Manipuler la situation
Les concessions sont toutefois bien conscientes de cette réglementation et savent qu’il existe une loi à l’Office de la protection du consommateur à cet égard. Désirant ne pas enfreindre la loi, dans la plupart des cas, elles manipuleront d’une autre manière le prix suggéré d’un véhicule.
Par exemple, la concession pourrait vendre un véhicule presque neuf affichant 2 000 kilomètres au compteur. Elle le considère comme un véhicule d’occasion, même s’il s’agit en réalité d’un véhicule tout neuf qui n’a presque pas roulé. La concession pourrait ensuite utiliser l’argument de l’offre et de la demande pour faire gonfler le prix du modèle. Même si les constructeurs d’automobiles déconseillent cette pratique, il n’existe actuellement aucune loi qui empêche une concession de le faire.
Une concession pourrait également utiliser le rachat de votre véhicule afin d’enregistrer des profits supplémentaires. Par exemple, il pourrait vous offrir un montant inférieur à la juste valeur de votre véhicule. Ainsi, la concession vous vend une auto neuve au PDSF annoncé, mais il empoche un montant d’argent supplémentaire au moment de la revente de votre ancien véhicule.
Bien s’informer avant d’acheter
L’Office de la protection du consommateur stipule que tout véhicule neuf vendu dans une concession doit être orné d’une étiquette expliquant le prix annoncé. Ce prix doit absolument contenir le PDSF, les frais de transport et de préparation, les frais pour la taxe d’accise sur les climatiseurs et les frais d’administration. Ces montants doivent être clairement identifiés et bien expliqués sur l’étiquette.
Si vous doutez du PDSF qu’annonce votre concession, une simple recherche sur le site internet du constructeur vous permettra d’obtenir l’heure juste. N’hésitez pas à signaler cette pratique auprès du constructeur ainsi que l’Office de la protection du consommateur.
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