« Salut les gars, je dois acheter une camionnette pour mon travail et je considère le moteur Diesel car je roule beaucoup. Cependant, vous semblez avoir une aversion pour ces moteurs. Pourquoi ? »
- Samuel Fortin
Bonjour. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles nous ne recommandons plus les motorisations Diesel. Ce n’est certainement pas en raison de leur rendement. Dans la majorité des cas, elles représentent même un avantage certain face à des mécaniques à essence. Le couple est disponible à plus bas régime, et, d’une manière générale, leur consommation de carburant est nettement plus basse. Par conséquent, ça semble être la recette idéale pour une mécanique de camionnette, petite ou grande.
100 ans de pollution
Malheureusement, il n’y a pas que la puissance et la consommation à considérer dans le processus d’achat. Le premier point négatif est l’entretien. À une certaine époque, les moteurs Diesel étaient très fiables mais aussi extrêmement polluants. Avec les normes d’émissions d’aujourd’hui, les constructeurs ont été contraints d’ajouter plusieurs composants complexes pour favoriser une meilleure combustion et limiter les émissions d’azote nitreux (N2O) notamment. Pourquoi limiter les émanations de ce gaz ? Il contribue aux émissions de gaz à effet de serre et se veut 300 fois plus polluant que le CO2 tout en prenant plus de 100 ans avant de se dissiper dans l’atmosphère. Par conséquent, les constructeurs sont contraints d’intégrer des systèmes d’antipollution qui absorbent une partie de ce gaz.
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L’entretien
De plus, il y a l’oxyde d’azote (NOx) qui sont produits par les moteurs Diesel. Dans leur cas, il faut tout un système qui mélange les gaz d’échappement à l’urée, le liquide AdBlue. Ce système entraîne également des frais d’entretien constants. En fonction du modèle, on parle d’une consommation entre 1 et 2 litres aux 1 000 kilomètres. Vous devez ajouter ces frais à l’entretien traditionnel de la mécanique. Maintenant plus fragile, il faut régulièrement faire des entretiens approfondis sur le véhicule en portant une attention particulière aux filtres à carburant (2) et à l’air. Le radiateur est aussi mis à rude épreuve, surtout dans un climat comme celui du Québec où il peut faire très froid. Là encore une surveillance régulière est de mise pour assurer son bon fonctionnement. Conséquemment, il faut s’assurer de l’état et de la qualité du liquide de refroidissement.
L’huile
Les vidanges d’huile doivent aussi être faites au kilomètre près selon la recommandation du constructeur. L’huile dans les moteurs Diesel est soumise à des conditions extrêmes de température qui en altèrent la constitution chimique après un certain temps. Il est donc essentiel de suivre la feuille d’entretien. Par le fait même, il est extrêmement important de s’assurer que les niveaux de fluides sont bons pour assurer un bon fonctionnement et éviter que le moteur ne saisisse.
Complexité
L’entretien doit être fait par une personne qualifiée car les risques de complications sont élevés. On peut se retrouver avec un mauvais mélange air-carburant qui augmente la consommation et la pollution. De plus, si l’on ne roule pas suffisamment avec le véhicule, l’huile s’oxyde plus facilement, ce qui peut entraîner une foule d’autres accrocs. La liste se poursuit avec plusieurs autres caprices. À cela, ajoutez que la conception même des moteurs Diesel est plus complexe avec la turbocompression, un plus grand nombre de composants, plus de probabilités de problèmes.
Soudainement moins rationnel
Donc, quand on considère l’ensemble de l’œuvre, les risques et les coûts que le choix d’une motorisation Diesel entraîne, il est préférable d’y aller avec une mécanique à essence traditionnelle. De plus, à l’achat, les diesels sont plus coûteux car leur fabrication est passablement plus chère.
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