Depuis deux ans, l’industrie automobile est en pleine transformation. Une transformation qui est provoquée, certes, par le tournant vers les véhicules électriques mais également une transformation influencée par des phénomènes extérieurs, comme la pénurie de puces électroniques semi-conducteur. Que nous réserve l’année 2022?
L’année 2021 s’est terminée avec un constat clair : si la pénurie de véhicules neufs tend à s’estomper, ne serait-ce que pour quelques modèles précis, on est loin d’être sortis du bois. Plusieurs acheteurs attendent encore leur véhicule neuf qu’ils ont commandé il y a des mois. Le plus marquant et le plus significatif pour les acheteurs est que le prix des véhicules, autant neufs que d’occasion, a grimpé en raison de cette rareté.
Revenons en arrière. Après les aléas de la COVID-19, qui a forcé des arrêts de production en 2020 et la reprise graduelle des activités, 2021 a été marquée par une difficulté d’approvisionnement en puces électroniques, une industrie qui peine à reprendre sa vitesse de croisière. Des lignes complètes de production ont été arrêtées pendant des semaines; c’est notamment le cas de l’usine de fourgonnettes de Stellantis, à Windsor en Ontario, qui a dû fermer complètement pendant plus d’un mois, affectant la disponibilité du modèle.
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Même les constructeurs qui s’en tiraient assez bien depuis le début de cette situation difficile en ont pris pour leur rhume au cours du dernier trimestre. Prenons l’exemple de Toyota qui a réduit la production de plusieurs modèles de plus de 40 % en raison de cette pénurie de pièces mais qui est revenue à sa pleine capacité de production en décembre. C’est dire à quel point la situation évolue rapidement et que même les constructeurs les mieux préparés peuvent avoir du fil à retordre momentanément.
Le passé est garant de l’avenir
Sans vouloir être alarmiste, la première moitié de 2022 ne risque pas d’être plus encourageante. Malgré un rétablissement progressif, la fabrication de puces électroniques n’a toujours pas retrouvé sa capacité de production initiale, ce qui continuera d’avoir un impact sur la production des véhicules neufs. Certains experts pensent qu’il faudra encore plus d’un an avant que la situation se normalise, ce qui signifie que 2022 ne sera vraisemblablement pas plus rose que 2021.
Ce faisant, on n’est pas près de revoir des cours de concessionnaires pleines de véhicules neufs comme c’était la norme depuis plusieurs années.
Alors qu’elle n’a pas réellement changé en janvier, il y a donc fort à parier que la surchauffe des prix des véhicules d’occasion, et même dans une certaine mesure des véhicules neufs, poursuivra son ravage pour plusieurs mois. Pour qu’on puisse espérer une accalmie, il faudra que la production des véhicules neufs reprenne une cadence plus normale et surtout plus collée sur la demande pour que les consommateurs qui veulent en acheter un puisse le faire dans un délai raisonnable. Ce n’est rien de bien sorcier, c’est le principe de l’offre et de la demande qui s’applique.
Même après un retour à la normale, si on peut toujours l’espérer, attendez-vous à ce que certains constructeurs et certains marchands automobiles continuent de peser fort sur le crayon; les consommateurs seront « habitués » à ces tarifs élevés, et il y aura des commerçants pour en profiter.
État des lieux dans les véhicules électriques
S’il y a une catégorie de véhicules qui attirent les consommateurs québécois, c’est bien celle des véhicules électriques. À l’heure actuelle, ceux-ci sont produits en quantité relativement limitée en comparaison avec la demande non seulement québécoise, mais également canadienne et américaine. Les consommateurs devront s’armer de patience pour obtenir le leur malgré l’arrivée « abondante » de modèles sur le marché. Pensons au Hyundai IONIQ 5 dont l’attente est maintenant de plus de huit mois, ou encore du Volkswagen ID.4 qui demande plus d’un an de patience.
Il ne faudra pas espérer de rabais monstres (outre ceux offerts par les deux paliers de gouvernement) pour vous inciter à les acheter, ce qui fait que les prix continueront d’être élevés aussi.
J’aurais aimé vous brosser un portrait plus positif de la situation, mais la réalité du marché ne le permet pas. Soyons attentifs à ce qui se passera parce que nous ne sommes pas au bout de nos surprises, mais sachez que si vous avez l’opportunité de patienter avant de remplacer votre véhicule, faites-le. Le marché actuel appartient aux vendeurs et il est plus difficile que jamais d’en obtenir beaucoup pour son argent.
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