Chaque année, les constructeurs d’automobiles font le ménage dans leurs gammes de véhicules. On se débarrasse des modèles en fin de carrière, de ceux qui ne se vendent plus ou qui ne correspondent plus à la stratégie commerciale du fabricant. Pour les autres, vous ne saviez peut-être pas qu’ils étaient encore produits ou, pire encore, qu’ils existaient !
Acura RLX (2014-2020)
Après les Legend et RL, Acura a, une fois de plus en 2014, effectué un passage dans le segment des berlines intermédiaires de luxe avec la RLX. Pour attirer les acheteurs, elle proposait une foule de caractéristiques techniques toutes plus intéressantes et impressionnantes les unes que les autres dont l’exceptionnel rouage intégral SH-AWD et une puissante version SportHybrid. Malheureusement, ce segment est en déclin, et la RLX affichait un style parmi les plus banals de l’industrie, rien pour l’aider.
Alfa Romeo 4C Coupé (2015-2020)
Cette petite italienne en avait lourd sur les épaules. Il s’agit de la voiture qui marquait le « grand » retour de la légendaire Alfa Romeo en Amérique du Nord après des années d’absence. Certainement l’une des plus belles voitures de son époque, la 4C se voulait une sportive pour les vrais puristes de la conduite. Elle avait beau être un chef-d’œuvre de design, sa conduite sans assistance et son prix de 90 000 $ ont tenu les acheteurs à l’écart.
BMW i8 (2015-2020)
On pourra dire que BMW a joué d’une extrême audace avec le coupé i8. Le design est, encore aujourd’hui, l’un des plus spectaculaires de l’histoire de l’automobile. En plus d’une conception quasi entièrement en fibre de carbone, derrière cet exotique se cachait aussi une motorisation hybride rechargeable de haute performance. Le Roadster s’est joint à la gamme en 2019 pour une carrière qui s’est révélé très brève. Vous avez là deux pièces de collection en devenir.
Cadillac CT6 (2016-2020)
On se souviendra de la CT6 comme étant la dernière d’une très longue lignée, celle des grandes berlines de prestige Cadillac. Malgré le fait qu’il s’agissait sans l’ombre d’un doute de l’une des meilleures Cadillac de tous les temps, elle était vouée à l’échec avant même ses premiers tours de roues. Les allemandes ont la mainmise sur le marché, et les Américains n’ont d’intérêt que pour les VUS. Fort heureusement, Cadillac nous a fait un cadeau pour 2020 avec la CT6-V à 550 chevaux. D’ici 40 ou 50 ans, la rareté de cette version en fera une voiture de collection.
Dodge Grand Caravan (1984-2020)
S’il y a bien un véhicule qu’on croyait éternel, c’est la Dodge Grand Caravan. Et plus particulièrement dans sa forme actuelle que nous connaissons depuis 2011. Elle se veut marquante pour l’ensemble de ses innovations et les innombrables souvenirs de famille où elle a tenu la vedette. La Grand Caravan survivra en 2021, mais passe de la division Dodge à la division Chrysler. En gros, il s’agit d’une version dépouillée de la Pacifica.
Dodge Journey (2009-2020)
Douze ans sur le marché sans un rafraîchissement majeur, c’est plutôt rare, mais le Journey l’a fait ! Il y a bien eu 2011 qui lui a donné un coup de main avec le V6 Pentastar ; depuis, absolument rien. Il est très étrange que Dodge n’ait pas porté une plus grande attention au Journey, car il y avait plusieurs arguments en sa faveur surtout dans un monde où les VUS ont la cote. Pour FCA, un VUS doit être un Jeep. Parions que le Durango est aussi en sursis, surtout avec l’arrivée prochaine du Grand Wagoneer.
Fiat 124 Spider (2017-2020)
La Fiat 124 Spider a fait un grand retour en 2017 après quelques décennies d’absence. Pour cette réincarnation, on s’appuie sur la base du roadster le plus vendu de l’histoire, la Mazda MX-5. Même si la 124 avait tout pour séduire, une version Abarth de performance, notamment, elle n’a jamais intéressé les acheteurs. Pour tout dire, il reste même des 2017 neuves dans certaines concessions.
Fiat 500L (2014-2020)
La Fiat 500L est possiblement l’un des pires produits venus d’Europe de l’histoire. Le problème, ce n’était pas son style, pour le moins particulier, c’était plutôt tout le reste : ses mécaniques, son ergonomie, son comportement routier et sa fiabilité qui ne correspondaient pas du tout aux exigences nord-américaines. Dans son cas, on ne peut pas dire que sa disparition est une perte.
Ford Fusion (2006-2020)
Après deux générations, la Fusion sera la dernière berline de Ford. Toutes les autres sont tombées au combat devant la multiplication des VUS. Malgré son retrait, la Fusion restera une voiture particulièrement efficace à bien des égards. Sa fiabilité s’est constamment améliorée, et l’on a compté sur un vaste choix de motorisations, dont des hybrides. Sa disparition marque un jalon dans l’histoire de Ford ; une page est tournée.
Ford Shelby GT350/GT350R (2016-2020)
Nous n’avions pas vu une vraie GT350 sortir des ateliers de Ford et de Shelby depuis 1969. Son retour en 2016 a marqué l’histoire. Le constructeur a même fait un plaisir fou aux amateurs de haute performance en dévoilant une version orientée pour la piste, la GT350R. Malheureusement, l’histoire se répète, les GT350 ont généralement eu de la difficulté à coexister avec la GT500. Elles ne l’auront fait qu’une seule année. La GT500 se pointe, les deux GT350 quittent. Ainsi va la vie avec Shelby.
Honda Civic Coupé (1972-2020)
Les temps changent. À preuve, en 1972, la toute première Honda Civic qui a foulé le sol nord-américain n’avait que deux portières. Voiture fétiche des préparateurs et des « kids à calotte à l’envers », la Civic coupé est retirée du catalogue en 2020. Plus sérieuse, Honda se rationalise et ne regarde maintenant que les chiffres de ventes. Le coupé ne pouvait survivre. Avec son retrait, on perd aussi une icône du plaisir de conduire à bas prix, le coupé Civic Si. C’est la triste fin d’une époque.
Honda Fit (2007-2020)
La Fit a toujours représenté une bonne valeur. Oui, elle était plus chère que ses concurrentes, mais elle offrait une foule d’astuces comme les « Magic Seat » à l’arrière pour plus de polyvalence. Tristement, même si elle demeure populaire chez nous, elle ne l’a jamais été auprès des autres Canadiens et des Étatsuniens. Nous sommes encore chanceux d’avoir eu droit à trois générations. Elle ne « fit » plus dans la gamme nord-américaine du constructeur.
Hyundai Accent (1995-2020)
Cette sous-compacte aura eu une brillante carrière de 25 ans et sera surtout reconnue comme étant la première voiture Hyundai à afficher une excellente fiabilité. Malgré sa très grande popularité, ses ventes ont fléchi avec le temps. Suivant la mode des pseudo-VUS, le Venue prend la place de l’Accent dans la gamme Hyundai comme véhicule de base. Pour le constructeur sud-coréen, c’est très certainement la fin d’une époque importante.
Hyundai Elantra GT (2001-2020)
On pourra aussi dire que Hyundai aura essayé de percer le marché des compactes à hayon et à plus d’une reprise. Malheureusement, encore une fois en raison de la mode des VUS, cette configuration ne semble plus avoir sa place chez nous. C’est particulièrement dommage considérant le fait qu’elle avait atteint sa maturité avec la N-Line. On se permettait même d’espérer la N à 276 chevaux, mais non, tout est fini.
Hyundai Veloster (2012-2020)
La Veloster a toujours été une voiture étonnante. Hyundai a joué d’audace en prenant initialement une Accent et en lui apposant une carrosserie de coupé à trois portières avec un hayon. La Veloster a toujours eu le design avec un grand D comme carte de visite. En 2019, on lui a donna des motorisations excitantes et puissantes. La Veloster de base disparaît, mais, fort heureusement, Hyundai oublie de nous enlever la version N à 275 chevaux.
Jaguar XE (2016-2020)
Jaguar aura essayé une fois de plus d’offrir une berline compacte, mais elle a échoué. On se souvient de la première tentative avec la X-Type : une catastrophe. La XE était intéressante, mais la mauvaise réputation de fiabilité du constructeur, une cabine exiguë, des motorisations décevantes et un prix supérieur aux allemandes ont poussé les clients vers la concurrence. Jaguar jette encore une fois la serviette en Amérique dans ce segment. Jamais deux sans trois ? On espère que non.
Kia Rio berline (2000-2020)
La Kia Rio est arrivée sur le marché canadien en même temps que la Magentis en 2000. Après une carrière de 20 ans, la berline quitte le marché canadien. Contre toute attente, Kia nous laisse la version à hayon, la seule survivante du segment. Kia fait le pari qu’elle récoltera les clients orphelins des autres produits de la catégorie qui ont tous disparu en 2020. Qu’on se le dise, la Rio, même à hayon, est en sursis.
Lexus GS (1993-2020)
Parions que vous ne saviez pas que la Lexus GS était toujours en production ! Sur notre marché depuis 1993, elle est initialement arrivée avec un design signé Giugiaro. Lexus voulait s’imposer devant les Allemands, mais n’y est jamais parvenu malgré des tentatives sur quatre générations. On a essayé le 4-cylindres, le V6, le V8, l’hybride, la version F de performance, rien à faire ! Les acheteurs ne l’ont jamais regardée. La GS-F a même tenté de se frotter aux BMW M5 et Mercedes-AMG E63, toujours sans succès. C’est fini les intermédiaires pour Lexus !
Lincoln Continental (1939-2020)
Sur le marché depuis 1939, le nom Continental quitte le monde de l’automobile pour la cinquième fois. On ne pourra pas accuser Lincoln de ne pas avoir essayé. Cette génération de Continental était la meilleure (à l’exception de la 1956-1957). Malheureusement, elle est arrivée 15 ans trop tard ; les acheteurs s’intéressent aux VUS Aviator et Navigator et non à la berline. De cette génération de 2017 à 2020, il faut retenir l’édition 80e anniversaire de 2019 avec ses portes inversées.
Lincoln MKZ (2006-2020)
Initialement connue sous l’appellation Zephir, elle est vite devenue la MKZ (2007) pour respecter la nomenclature alphanumérique de Lincoln. Copie redessinée de la Ford Fusion, elle quitte en même temps que la berline prolétaire. Elle ne marquera pas l’histoire, mais représente malgré tout une bonne valeur considérant sa fiabilité et son prix de revente à la baisse.
Mercedes-AMG GT R (2017-2020)
Avec nous depuis 2015, l’AMG GT, dans sa forme actuelle, est en fin de carrière. En 2017, AMG nous a proposé un dérivé issu de la piste, la GT R. Au sommet de la gamme, elle était mue par un puissant V8 de 577 chevaux bon pour un 0 à 100 kilomètres/heure en 3,6 secondes. L’introduction de la Black Series a signé son arrêt de mort.
Mercedes-Benz Classe SLC (1997-2020)
BMW renouvelle la Z4. Audi se questionne sur la TT. Mercedes-Benz abandonne le roadster SLC, mieux connu sous l’appellation SLK. À son honneur, la renaissance des roadsters de luxe lui est entièrement imputable avec son arrivée en 1997. Malheureusement pour la SLC, Mercedes-Benz veut réduire l’ampleur de sa gamme ; la mouvance du marché a évolué. La SL 2022 sera passablement plus petite. La SLC n’avait tout simplement plus sa place.
Toyota Yaris (2006-2020)
Difficile de croire que l’héritière de la Tercel, la Yaris, quitte le marché. Grosso modo, la Yaris a été livrable autant en hayon à 3 ou à 5 portières qu’en berline. Reconnue à l’échelle de la planète pour sa fiabilité, elle constitue l’une des valeurs les plus sûres sur le marché. La conversion à la Mazda2 ne lui aura pas permis de survivre au raz-de-marée qui a avalé le segment des sous-compacts en 2020. Fait étrange, la Yaris à hayon 2020 n’aura connue qu’une seule année de production !