Cette semaine, RPM a été invitée à un événement privé en ligne où Toyota a mis sur la table ses futurs modèles, mais, surtout, ses projets pour réduire l’empreinte écologique de son parc de véhicules. Elle en a également profité pour nous confirmer que son premier VUS électrique, soit le bZ4X, arrivera sur notre marché dès l’année prochaine. Nous avions toutefois des questions.
Toyota n’a pas encore partagé les données techniques et d’autonomie, ni de prix pour son premier VUS électrique, le bZ4X, mais elle nous a tout de même permis de discuter de son avenir électrifié en profondeur.
S’il y a un constructeur que les grandes marques d’automobiles n’aiment pas mentionner durant de telles présentations, c’est bien Tesla. La plupart agissent même comme si le constructeur californien n’existait pas.
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Toyota s’est toutefois montrée ouverte à en parler. Lorsqu’on lui demandé si elle voyait Tesla comme une menace dans le marché de l’électrification, et si le constructeur était prêt à lui faire face, Stephen Beatty, le vice-président de Toyota Canada, a rapidement pris le micro et nous a donné une réponse plutôt intéressante.
Il a d’abord avoué que Tesla mérite tout le succès qu’elle vit actuellement et lui a même levé son chapeau pour avoir perturbé l’industrie de l’automobile, tout en stimulant l’évolution de la voiture électrique. Il a également pris le temps de souligner que si un constructeur veut survivre dans un avenir où le pétrole ne sera plus prioritaire, celui-ci doit pouvoir être en mesure d’offrir plusieurs formes d’énergies renouvelables. Donc non, il a avoué que Toyota n’a aucunement peur de l’entreprise d’Elon Musk.
« L’électrique (à batterie), comme ce que Tesla propose, est une voie qui peut fonctionner pour un futur carboneutre, mais tôt ou tard, la production des batteries nous mènera vers d’autres problèmes de ressources. De plus, afin de satisfaire tous les besoins et tous les budgets, les constructeurs d’automobiles doivent continuer à développer de nouvelles technologies afin de diversifier l’offre des énergies utilisés » - a-t-il dit.
Il a ensuite pris le temps de souligner l’importance du développement des véhicules à pile à combustible à hydrogène, comme la Mirai, car pour certaines régions de la planète, l’obtention d’une électricité propre, renouvelable et, surtout, abordable – comme ce que nous avons ici au Québec – n’est pas toujours réaliste.
« Ce sont ces limitations dans certaines régions qui freinent actuellement les ventes de véhicules électriques, d’où la raison pour notre obsession avec l’hybride et l’hydrogène. À mon avis la prochaine étape sera les carburants synthétiques. Ce sont eux, en partenariat avec d’autres technologies, qui nous permettront d’atteindre notre objectif de carboneutralité. »
Tout cela est fort intéressant, mais, dans l’immédiat, Toyota n’aura pas le choix de faire face la dure réalité que Tesla vend, en moyenne, 10 000 Model Y par mois au Canada et aux États-Unis. Pour la détrôner, le bZ4X n’aura pas le choix d’offrir une forme quelconque d’incitatif pour encourager les consommateurs à acheter une Toyota au lieu d’une Tesla. Une bonne autonomie, un produit bien assemblé et des prix agressifs seront les seuls moyens d’y arriver.