Ferdinand Piëch doit se retourner dans sa tombe. Volkswagen serait sur le point de céder sa marque chouchou Bugatti à l’entreprise croate Rimac en échange d’actions. La Direction passerait par Porsche pour obtenir 49 % des parts de l’entreprise dédiée aux super sportives tout électriques.
Le monde de l’automobile change vite. Tous les acquis connus depuis plus de 100 ans sont maintenant remis en question d’un point de vue technologique. Les entreprises qui s’attardent encore aux motorisations thermiques pour leur avenir sont vouées à une disparition certaine. On ne peut pas le cacher, le Groupe Volkswagen, malgré l’intégration dans sa gamme des électriques ID et, même, de la Porsche Taycan, ne parvient pas à tenir tête à Tesla en matière d’innovations et de rendement.
Étant incapable de percer les mystères de l’électrification, le Groupe Volkswagen cherche un plan B qui assurera sa survie à moyen et à long termes. Il existe en Croatie une toute petite entreprise, Rimac, qui est en mesure de résoudre bien des maux de tête pour la Direction du géant allemand. Pour être en mesure de clore le dossier, selon la publication anglaise Car, Volkswagen accepterait de carrément céder la prestigieuse marque Bugatti à Rimac en échange d’actions supplémentaires et d’un « libre » accès à ses technologies.
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On sait que Porsche possède déjà quelques 15,5 % des parts de Rimac. Avec cette transaction, on vise rien de moins que 49 % des parts. De cette manière, Volkswagen, par l’entremise de sa division de performance Porsche, aurait à toutes fins utiles la mainmise sur Rimac. Selon Car, l’entente serait sur la table et sur le point d’être ratifiée, mais elle doit aussi passer entre les mains de la famille Piëch qui détient 50 % des parts de Volkswagen. On se souvient que la marque Bugatti était le chouchou du patriarche Ferdinand Piëch. Pour que le projet de cession soit accepté, il semble que la Direction de Volkswagen insiste beaucoup sur le fait que Bugatti reste dans le giron de Volkswagen, en partie du moins, en possédant tout près de la moitié de Rimac.
Porsche viendrait aussi asseoir son hégémonie sur les autres actionnaires présents au sein de Rimac. Dans la liste des autres constructeurs qui ont des intérêts dans Rimac, on compte Hyundai, Koenigsegg, Jaguar et le géant industriel Magna. Personne ne sait si Porsche ne va pas tout simplement avaler ces actions également. Quoi qu’il en soit, cette décision est hautement stratégique pour le Groupe Volkswagen.
Rimac a été fondée en 2009 et n’a presque jamais produit de véhicules. En fait, on ne compte que 8 Concept One assemblées dans le temps. Nous verrons aussi en production le C Two dans un avenir plus ou moins rapproché. Ce n’est certainement pas la capacité de production qui intéresse Porsche. C’est la technologie et les innovations électriques du constructeur qui attirent les autres fabricants d’automobiles.
Rimac compte maintenant sur plus de 600 employés en banlieue de Zagreb, la capitale croate. En acceptant l’offre de Porsche, elle reçoit aussi les installations de Bugatti à Molsheim, en France. La capacité de production demeure très limitée, moins d’une centaine de véhicules annuellement, mais permet de faire un pas de plus dans l’expansion de l’entreprise.
Pour l’avenir de Bugatti, des rumeurs avancent que le spectaculaire concept Bugatti Vision Le Mans pourrait être construit, mais en seul exemplaire et pour la piste seulement. Toutefois, l’intégration dans Rimac permettrait très certainement un passage à la modernité pour le constructeur français. Considérant le fait que Rimac peut produire des véhicules qui affichent une puissance de près de 2 000 chevaux, l’électrification est plus qu’évidente pour les futures Bugatti. On délaisserait ainsi le W16 pour une approche nettement plus écologique. De plus, cette avenue permettrait à Bugatti de retrouver ses lettres de noblesse en matière d’innovation et d’avances technologiques sans faire de compromis sur la puissance et sur sa légendaire vélocité.
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