Aston Martin va vivre d’importants changements dans les prochaines années suite à l’arrivée à la tête de l’entreprise du Canadien Lawrence Stroll. Investissements et nouvelle stratégie seront à l’honneur.
Le mandat n’est pas anodin : Aston Martin désire devenir la Ferrari britannique. De facto, cette ambition entraîne une grande variété de changements dans l’organisation et la stratégie de commercialisation de l’entreprise. Pour Andy Palmer, le patron d’Aston Martin, les priorités de Lawrence Stroll modifieront en profondeur ce qu’est Aston Martin.
Avec un investissement de 240 millions de dollars américains, Stroll détient, pour le moment, pas moins de 16,4 % des actions d’Aston Martin. Aussi bien dire qu’il a la main mise sur l’avenir et les orientations que prendra la marque de prestige et de performance anglaise. À cela, on doit souligner qu’il y a de fortes probabilités qu’il augmente ses parts dans un futur rapproché. Pour Stroll, Aston Martin doit être revu. Il désire redonner des lettres de noblesse en diminuant le nombre de véhicules produits afin qu’une Aston Martin soit de nouveau très élitiste. Bien que l’idée soit louable, l’arrivée de l’utilitaire sport DBX risque d’aller dans le sens contraire. Sans l’ombre d’un doute, le DBX entraînera une hausse des ventes annuelles. On peut dire qu’il sera le pain et le beurre d’Aston.
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Toutefois, il y a les autres produits, toutes des voitures sport. On connaît bien la gamme actuelle, mais tous les véhicules ont le pied dans le passé avec des configurations mécaniques traditionnelles, le moteur à l’avant. Toutes les Aston Martin de l’heure viennent avec un V8 ou un V12 atmosphérique, aucune hybridation ou forme d’électrification. Tournés vers l’avenir, les modèles actuels vont compléter leur cycle de vie, mais nous verrons une mouvance significative dans les 3 à 4 prochaines années. L’indécente Valkyrie mettra la table pour le déplacement du moteur vers l’arrière en position centrale. Elle sera aussi la première à jouir d’une hybridation.
Dès les années suivantes, Aston Martin va diversifier sa gamme avec les Valhalla (2022) et Vanquish (2023) qui adopteront une configuration mécanique similaire, le moteur derrière les passagers. Bien que l’on manque encore de détails techniques. Nous verrons un V6 de 3,0 litres hybride et hybride enfichable apparaître dans ces deux gammes. Sur ce point, Andy Palmer est sans équivoque : « Nous devons mettre les modèles à moteur central de l’avant. La Valkyrie cette année, la Valhalla en 2022 et la Vanquish en 2023. Nous devons apporter notre V6 3,0 litres hybrid et hybride enfichable dans toute la gamme le plus tôt possible, de cette manière nous demeurerons du bon côté des régulations d’émissions atmosphériques.
Bien que les choses soient en mouvement, on découvre qu’Aston Martin va y aller de certaines priorités. En premier lieu, s’assurer que la commercialisation du DBX est sur la bonne voie. À cela, même si la première année de production est vendue, Aston Martin doit impérativement s’assurer de la qualité du produit en limitant au maximum les risques de problèmes. Il en va de la réputation du constructeur. Par la suite, l’hypercar Valkyrie servira de vitrine technologique, là aussi, même si la production est restreinte à 150 unités, aucune erreur ne sera permise. Plus « généralistes », les Valhalla et Vanquish seront les fers de lance pour le public avec des prix plus digestes… toute chose étant relative. Finalement, la dernière étape à moyen terme consistera à mettre de l’avant la gamme Lagonda qui n’offrira que des véhicules 100 % électriques. Pour l’instant, Aston Martin met l’électrification en veille comme en témoigne l’annulation de la production des Aston Martin Rapide-E. Il faudra attendre, au mieux 2024, pour que Lagonda renaisse de ses cendres.
Les défis seront très grands pour Aston Martin au cours des prochaines années, d’autant plus que nous verrons le retour de la marque en F1 au cours de la saison 2020-2021. Avec Lawrence Stroll aux commandes de la bourse de l’entreprise, considérant le caractère déterminé de l’homme, on peut croire qu’il mènera à terme ses objectifs de relance d’Aston Martin.
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