Malgré un violent assaut de la part des marques américaines, Nissan persiste avec son VUS pleine grandeur. Pour 2021, l’Armada reçoit donc une foule de nouveautés qui lui permettront de demeurer pertinent face à une concurrence qui n’a jamais été aussi sophistiquée. Mais cette mise à jour est-elle suffisante pour éviter à l’Armada de subir le même sort que le Titan, son jumeau mécanique qui est retiré du marché canadien après 2020 ?
Nous nous sommes entretenus avec les gens de Nissan Canada sur le sujet afin de trouver réponse à nos questions.
Le plus gros problème de l’Armada n’a jamais été sa qualité, bien au contraire. Il s’agit d’ailleurs d’un VUS capable, proposant une intéressante capacité de remorquage, et, surtout, c’est un produit fiable.
Sa faiblesse a toujours été l’absence quasi totale de modernité et un manque flagrant de souplesse dans les versions, ce que les constructeurs américains, surtout Ford et GM, maîtrisent avec brio. Et disons que, depuis l’arrivée du Ford Expedition et des Chevrolet Tahoe/Suburban/GMC Yukon de nouvelle génération, il reste très peu d’arguments en faveur de l’Armada.
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Pour résister, Nissan se concentre donc sur les détails. On commence par une légère retouche des parties avant et arrière, permettant à ce gros bonhomme de mieux s’harmoniser avec les récents modèles du constructeur, dont le Rogue de nouvelle génération ou, encore, le Kicks qui reçoit, lui aussi, une bonne mise à jour pour 2021.
On y remarque aussi une calandre beaucoup plus imposante intégrant une nouvelle grille et d’énormes phares à DEL comptant pas moins de 50 diodes chacun. Même son de cloche pour la partie arrière : pare-chocs redessiné et nouveaux feux, également à DEL. Nissan en profite également pour revoir les couleurs de la carrosserie et les jantes.
Un habitacle moderne ?
C’est surtout dans l’habitacle que l’Armada avait vraiment besoin de nouveautés. Nissan laisse donc tomber la planche de bord qui semblait dater du début des années 2000 et la remplace par un composant beaucoup plus à jour et fonctionnel. Et ça fait du bien !
En plus de recevoir des commandes de climatisation/chauffage simplifiées, ce VUS hérite d’une nouvelle console centrale qui intègre mieux les modes de conduite, les ports USB, la recharge du téléphone par induction (une nouveauté pour ce modèle) et les commandes physiques du nouveau système multimédia. Celui-ci intègre la plus récente interface du constructeur, celle qui fait des pas de géants en matière d’ergonomie et d’expérience utilisateur, sans compter l’ajout d’une borne Wifi (avec abonnement) et la connexion Apple CarPlay sans fil. En outre, il comporte un écran de 12,3 pouces, soit le plus gros jamais offert dans cette catégorie.
Bien qu’il s’agisse grosso modo du même véhicule que son prédécesseur, Nissan injecte plusieurs nouveautés novatrices dans l’habitacle comme deux systèmes d’infodivertissement indépendants avec écran de 8 pouces intégré dans les appuie-têtes des sièges avant. À l’instar de ses concurrents de General Motors, l’Armada intègre, lui aussi, un rétroviseur intelligent.
Nissan nous a expliqué que la qualité des cuirs, les matériaux utilisés, les agencements de couleurs et, même, l’insonorisation de l’habitacle ont tous été revus afin de rehausser le degré de luxe du véhicule, ce que nous devrons évaluer nous-mêmes lors de notre essai.
Même mécanique éprouvée
Outre cette nouvelle cabine bardée de nouvelles technologies, on retrouve sensiblement la même recette mécanique simpliste qui a permis à l’Armada de triompher sur sa concurrence en matière de fiabilité. Il s’agit donc de la même configuration de cadre en acier avec suspension à double bras triangulé à l’avant et à l’arrière que son prédécesseur.
Le moteur V8 de 5,6 litres fait l’objet d’une modeste augmentation en puissance et en couple, passant de 390 à 400 chevaux et de 394 à 413 livres-pieds. Il est toutefois important de souligner que ce moteur développe sa puissance maximale à un régime moteur de 5 200 tours/minute au lieu de 5 800. La boîte de vitesses automatique à 7 rapports demeure inchangée. Idem pour la capacité de remorquage, toujours chiffrée à 3 855 kilos (8 500 livres) à condition de faire installer l’ensemble de remorquage livrable en option.
Pour ce qui est de la consommation de carburant, les chiffres du constructeur sont de 17,5 litres/100 kilomètres en ville et de 12,9 litres/100 kilomètres sur la route, pour une moyenne combinée de 15,4 litres/100 kilomètres. Autrement dit, l’Armada est encore un glouton !
Assez pour résister ?
Pour répondre à la question posée en introduction, Scott Pak, directeur de la planification des produits chez Nissan Canada, se dit beaucoup plus confiant avec l’Armada qu’avec le Titan en raison d’une solide base d’adeptes du modèle qui ne jurent que par ce véhicule. Étrange comme affirmation, surtout si l’on tient compte de son volume de ventes chez nous. À titre de référence, Nissan n’a vendu que 593 exemplaires de l’Armada au pays l’an dernier contre 4 381 Ford Expedition et 3 562 Chevrolet Tahoe.
Ce qui aiderait sans doute l’Armada serait un prix d’entrée plus alléchant que ce que propose la concurrence. Rappelons que la génération actuelle se détaille à partir de 69 163 $, un prix qui ne constitue pas nécessairement une aubaine si on le compare à un Chevrolet Tahoe de base à 62 643 $. Nissan confirmera les prix canadiens pour la mouture 2021 quelques semaines avant son arrivée en concession en janvier.