Volvo commence à mettre en branle son plan d’électrification. On a ainsi droit pour 2022 à l’arrivée du premier véhicule Volvo tout électrique. Le constructeur offre certes d’autres modèles électriques dont le XC40 Recharge, mais ce dernier est aussi offert avec un moteur thermique. Le Volvo C40 est exclusivement électrique ; il s’attaque à des modèles dont le Tesla Model Y et l’Audi Q4 e-tron qui arrive prochainement.
Vue d'ensemble
Pour vous situer, le Volvo C40 Recharge 2022 est le frère jumeau du XC40 Recharge avec lequel il partage plateforme et technologies. Il perd le X dans son appellation, car Volvo ne le considère pas comme un VUS mais plutôt comme un multisegment ; le C pourrait qualifier les intentions du styliste, en faire un coupé à 4 portières. En effet, sa plus grande distinction, c’est sa partie arrière qui plonge vers le bas et qui apporte un style épatant. J’aime bien son aileron ainsi que les deux diffuseurs rectangulaires au bout du toit qui me rappelle ceux d’une Lamborghini. Pas d’essuie-glace à l’arrière ! Le styliste du véhicule me mentionnait que son aérodynamisme ne le permettait pas… J’en doute.
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Magnifique le C40 Recharge ? Certainement, c’est sa plus belle qualité, et il l’était encore plus avec ses jantes de 20 pouces à cinq rayons, sa carrosserie peinte en bleu fjord et un toit noir comme celui de mon véhicule d’essai. Puisqu’il est exempt de moteur à essence, plutôt qu’une grille à l’avant, on retrouve un panneau plein placé au centre des feux à DEL dont le design confère toute une touche au véhicule.
Le hic, c'est son prix
Le Volvo C40 Recharge 2022 n’est offert qu’en une seule version, Ultimate, entièrement équipée. Il est vendu au prix de 75 429 $ y compris les frais de transport et de préparation ; c’est environ 2 000 $ de plus que le XC40 Recharge. Le C40 n’est donc pas admissible à la subvention provinciale de 8 000 $, alors que son frère, le XC40 Recharge, l’est puisqu’il offre des versions plus dégarnies et abordables. On arrive donc avec un écart total de plus 10 000 $, voilà qui mine grandement l’intérêt du véhicule au Québec, pour le moment.
Vie à bord
La force de Volvo, ce sont les habitacles. L’impression de qualité est rapidement perceptible, tant au chapitre de la finition que de la qualité d’assemblage. Volvo mise sur les matériaux recyclés ; le tout apporte une touche inédite avec des textures rarement vues dans d’autres véhicules. L’habitacle à deux tons, dépourvu de cuir, était tout aussi réussi.
Le tableau de bord comprend une instrumentation numérique présentée sur un écran de 12,3 pouces ; un autre écran tactile de 9 pouces permet de commander un peu tout du système d’infodivertissement. Volvo a conservé quelques commandes classiques, notamment pour le volume, une bonne chose.
Le constructeur s’est associé à Google Android pour son système d’exploitation, on peut donc profiter de l’efficacité des applications Google avec, en prime, son assistant vocal qui permet même de contrôler plusieurs fonctions du véhicule. Pas de compatibilité avec Apple CarPlay pour le moment, Volvo mentionne que le tout devrait arriver ultérieurement par l’entremise d’une mise à jour en ligne. J’ai rapidement apprécié ce nouveau système d’exploitation, il est très convivial et efficace.
À l’arrière, les sièges offrent un bon degré de confort, mais le design du véhicule ampute le dégagement pour la tête et l’espace de chargement. La vision arrière n’est pas très bonne, une partie du toit se trouvant dans le rétroviseur.
Technique
Le véhicule est équipé d’une paire de moteurs électriques, un à l’avant, l’autre à l’arrière, qui développe une puissance combinée de 402 chevaux et produit un couple de 486 livres-pieds. Ce tandem de moteurs crée donc un rouage intégral ; et ils sont alimentés par un ensemble batterie au lithium de 78 kilowattheures, ce qui permet une autonomie de 364 kilomètres. Ce n’est pas beaucoup, j’aurai bien aimé que Volvo repousse la barre à ce chapitre et vienne s’imposer au Tesla Model Y, ce n’est pas le cas.
Vous pourrez recharger par l’entremise d’une borne rapide à une puissance maximale de 150 kilowatts ; c’est commun de nos jours, mais ce n’est pas des plus rapides. Le nerf de la guerre maintenant, ce n’est plus nécessairement l’autonomie, mais bien la rapidité de recharge. À ce chapitre, le C40 Recharge 2022 n’ébranle pas le marché, certains véhicules autorisent une puissance allant à 350 kilowatts.
Au volant
J’ai pu mettre à l’essai le véhicule lors d’un premier contact sur les routes sinueuses de la Californie. Premier constat, la puissance est au rendez-vous. Le moindre titillement de l’accélérateur cloue le conducteur à son siège. On ne se demande jamais si l’on est en mesure d’effectuer un dépassement sécuritaire. Il ne faut qu’une fraction de seconde pour laisser dans le rétroviseur presque tous les véhicules à moteur thermique. Il faut d’ailleurs apprendre à bien moduler l’accélérateur pour éviter tout inconfort des passagers.
La direction électrique s’est révélée très précise. J’avais l’Impression de contrôler le véhicule du bout des doigts avec une belle rétroaction sur les moindres gestes. Le plus épatant du C40 Recharge, c’est son agilité. Malgré son poids, je n’avais pas l’impression de conduire un véhicule lourd et chancelant, des caractéristiques communes à beaucoup de véhicules électriques. Au contraire, la suspension faisait du très bon boulot afin de minimiser les transferts de poids et procurer un plaisir de conduire rarement aussi présent dans un VUS électrique ; habituellement, au-delà d’accélérer rapidement, ces véhicules n’ont rien de très sportif.
Des deux modes de régénération, j’ai préféré activer le mode plus agressif qui permet de conduire à une pédale. Le plaisir de conduire dans des chemins sinueux en était accentué, car à l’approche d’un virage prononcé, je n’avais qu’à lever le pied pour ralentir suffisamment et ensuite, maintenir la pression tout au long du virage. On découvre une nouvelle manière de conduire en conduite sportive, un vrai plaisir.
Compte tenu de la courte durée et de la conduite sportive lors de l’essai, il m’a été impossible de valider la consommation d’énergie, un point que nous vérifierons au Québec lors d’un essai plus prolongé.
Conclusion
Après discussions avec les gens de Volvo, on comprend que d’autres versions plus abordables proposeront même une motorisation à moteur unique, ce qui entraînera une baisse du prix de base. Il pourrait ainsi devenir admissible aux subventions. La bonne nouvelle, c’est que, contrairement à beaucoup de modèles électriques, le Volvo C40 Recharge est disponible, ce qui pourrait bien compenser son désavantage.
Nous vous recommandons tout de même d’attendre un an avant de l’acheter le temps qu’il puisse surtout démontrer sa fiabilité, un art que Volvo maîtrise moins bien ces dernières années.