Si vous lisez mes derniers textes sur les récents produits Volkswagen, vous verrez mon mécontentement par rapport à l’américanisation des véhicules et du fait qu’ils ont perdu cette flamme germanique qui a longtemps permis au constructeur de se démarquer. Je reprochais aussi aux récentes Volks d’être dépourvues d’une finition de bonne qualité. Tout cela vient de changer avec le Taos.
Volkswagen avoue être en retard dans le segment des VUS sous-compacts. Après avoir tenté de convaincre les consommateurs nord-américains qu’une Golf SportWagen peut amplement faire l’affaire, les consommateurs – surtout américains – n’écoutaient tout simplement pas. Volks jette donc l’éponge et suit la tendance. Le Taos remplace donc la Golf sur notre marché.
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Se positionnant entre une Jetta et un Tiguan dans l’échelle de prix des véhicules Volkswagen, le Taos propose des dimensions extérieures comparables au Tiguan de première génération. Il s’agit d’un mignon petit VUS au design carré, simpliste, mais raffiné, qui a fière allure tout en demeurant assez imposant pour satisfaire les besoins des acheteurs d’ici.
Il faut payer 28 645 $ pour être propriétaire d’un Taos Trendline à traction, et 31 145 $ si on désire l’intégrale. L’exemplaire à l’essai est un Highline vendu au prix de 38 645 $.
À l’intérieur d’un Taos, on remarque un bon mélange de Golf, de Jetta et de Tiguan, c'est-à-dire que la planche de bord incorpore un design angulaire ; l’instrumentation numérique est claire et facile à saisir, et les boutons physiques de climatisation et du système multimédia sont ergonomiques et répondent bien. La qualité de la finition est également sans reproche. Enfin, on peut dire que l’habitacle d’une Volkswagen est aussi bien assemblé que celui d’une Kia.
Le Taos fait preuve d’une excellente ergonomie par la simplicité de ses commandes et leur emplacement. Contrairement à son frère électrique, l’ID.4, qui tente constamment de réinventer la roue, le Taos y va d’une approche conservatrice qui rappelle les anciens produits de la marque, et ça, ça fait du bien.
Le système multimédia MIB3 demeure l’un des mieux aboutis de l’industrie en raison de sa rapidité d’exécution, de la convivialité de son interface et de sa vitesse de connexion à Android Auto (dans mon cas). Le Taos offre d’ailleurs ces connexions sans fil dans ses déclinaisons Comfortline et Highline.
La position de conduite est sans reproche, et le degré de confort des sièges d’un Comfortline est excellent. J’aime aussi comment le volant a été coupé à son centre, nous permettant de mieux apercevoir l’instrumentation numérique.
Là où le Taos surprend davantage, c’est au chapitre de ses places arrière. Le segment des VUS sous-compacts étant reconnu pour des places arrière étriquées, le Taos relève la barre en offrant un excellent dégagement pour les jambes et la tête, même pour les grandes personnes. Le dossier du siège ne peut toutefois pas être incliné.
Enfin, le Taos surpasse tous ses concurrents au chapitre de l’espace de chargement total, mais seulement dans le cas des modèles à traction. En effet, on obtient jusqu’à 1 866 litres quand le dossier des sièges est replié, ce qui surpasse le Kia Seltos (1 778 litres) et le Nissan Qashqai (1 764 litres). Toutefois, quand on ajoute la transmission intégrale, l’espace de chargement total du Taos baisse à 1 705 litres.
Le Taos repose sur la plateforme MQB classique de Volkswagen, c'est-à-dire celle qui supportait la Golf de septième génération. Les variantes à traction sont équipées d’une suspension arrière à essieu rigide, tandis que le rouage intégral apporte une suspension arrière à roues indépendantes.
Un seul moteur anime toute la gamme, soit un 4-cylindres turbocompressé de 1,5 litre d’une puissance de 158 chevaux et d’un couple de 184 livres-pieds. Ce moteur est jumelé à une boîte de vitesses automatique à 8 rapports avec la traction et à une automatique à double embrayage à 7 rapports (DSG) avec l’intégrale.
Hélas, Volkswagen ne propose aucun autre choix de moteur pour le Taos, ce qui est un peu déconcertant considérant le fait que la déclinaison Highline se vend sensiblement le même prix qu’un Mazda CX-30 Turbo qui propose presque 100 chevaux de plus. Volkswagen Canada n’a pas voulu se prononcer sur une potentielle déclinaison GTI pour le Taos.
Bien qu’il ait été conçu principalement pour charmer les consommateurs américains du fait qu’il soit plus spacieux et logeable, le Taos demeure hautement agréable à conduire sur une belle route de campagne.
Le Taos démontre un comportement routier enjoué, sa structure est solide, et il répond rapidement au moindre coup de volant. Certes, sa suspension est plus molasse, et l’effet de roulis est plus ressenti que dans les anciens modèles du constructeur, mais on ressent tout de même une excellente calibration du châssis et de la suspension dans la façon du Taos de négocier une courbe. On note également une bonne insonorisation de l’habitacle et une consommation de carburant plus qu’acceptable.
Durant mon essai, qui s’est déroulé sur un parcours d’environ 100 kilomètres en été, j’ai enregistré une consommation moyenne combinée de 8,8 litres/100 kilomètres, ce qui est dans la norme pour cette catégorie de véhicule.
Le petit moteur turbocompressé n’est pas très puissant, mais son couple, qui s’active bas dans les tours, permet néanmoins à ce petit bonhomme de présenter des accélérations raisonnables considérant sa vocation. Je n’ai également rien à redire sur la boîte DSG qui enfile les rapports à une vitesse éclair et qui semble presque deviner notre prochaine manœuvre.
Il y a cependant un délai fâcheux dans le temps de réaction de ce groupe motopropulseur. Il faut attendre quelques secondes une fois qu’on enfonce l’accélérateur.
Étant donné que Volkswagen ne disposait pas d’un Taos à traction au moment de faire cet essai, il a été impossible pour moi d’évaluer le comportement de la boîte automatique et de la suspension arrière à essieu rigide.
Le Volkswagen Taos 2022 apporte un vent de fraîcheur dans le segment fort bouillonnant des VUS sous-compacts. Le véhicule est bien conçu, son design est accrocheur, et son comportement routier est agréable, même si l’on aimerait voir un moteur plus puissant sous le capot à l’avenir.
On apprécie également le degré de polyvalence que ce petit utilitaire apporte à la catégorie, sans en affecter la dynamique de conduite qui est propre aux véhicules Volkswagen.
Nous vous suggérons d’éviter la déclinaison Highline car, à ce prix, vous obtiendrez plus de performance d’un CX-30 Turbo, et plus de polyvalence d’un Tiguan. Pour ce qui de le recommander, laissons le temps au Taos de faire ses preuves.