« Tout dans la vie a récemment vu son prix monter, sauf la Volkswagen Jetta ». C’est ainsi que Thomas Tetzlaff, responsable des Communications de Volkswagen Canada, a ouvert sa présentation de presse lors du lancement de la Volkswagen Jetta 2022. En effet, le prix de cette compacte n’a presque pas bougé depuis la mise à jour. Même que, d’entrée de jeu, elle est se vend 2 080 $ de moins qu’en 2006, une caractéristique rare à une époque où tout coûte de plus en plus cher.
VUE D’ENSEMBLE
Cette mise à jour touche principalement ses parties avant et arrière qui ont été légèrement retouchées : nouvelle grille de calandre, pare-chocs redessinés et phares légèrement altérés. Il y a aussi de nouvelles jantes et de nouvelles couleurs de carrosserie. Les changements affectent également la GLI qui ajoute des contours rouges dans le bas de ses pare-chocs. C’est de bon goût, même si je continue de déplorer la nature très homogène de ce design.
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La grande qualité de la Jetta, c’est son échelle de prix, qui demeure abordable. De base, une Jetta Trendline se détaille 24 645 $. On ajoute 1 400 $ pour une boîte de vitesses automatique. La gamme plafonne à 31 645 $ pour une déclinaison Highline. Un nouvel ensemble sport remplace l’ensemble R-Line. Il est vendu au prix de 1 400 $ et peut être greffé au à la déclinaison Comfortline seulement.
C’est le même son de cloche pour la GLI avec boîte de vitesses manuelle. Elle se vend presque 1 000 $ de moins qu’une Honda Civic Si, à un prix de départ de 33 645 $, et ce, entièrement équipée. La seule option offerte est une boîte de vitesses automatique, encore une fois vendue pour un supplément de 1 400 $.
VIE À BORD
Dans l’habitacle, la nouveauté la plus évidente, c’est l’interface numérique Digital Cockpit qui est désormais offerte de série sur toutes les déclinaisons. Elle permet de personnaliser l’affichage à sa guise, ce qui confère une touche agréable de sophistication au véhicule. Tout est facile à utiliser et à saisir. Volkswagen en profite pour revoir quelques matériaux et éléments de finition, ce qui permet de corriger quelques problèmes de qualité de l’ancien modèle.
C’est donc nettement mieux qu’avant, mais on remarque toujours quelques signes de coupures budgétaires, comme les commandes de climatisation qui semblent fragiles, le bas de l’intérieur des portières qui est recouvert d’un plastique bon marché et un câble électrique visible qui a maladroitement été attaché à la penture du coffre. Nous sommes loin de la qualité de finition d’une Jetta 2006 !
Je déplore aussi l’usage presque excessif de plastique noir lustré qui devient rapidement irritant en raison des reflets, surtout par une belle journée ensoleillée !
Du côté de la GLI, l’habitacle reçoit des touches un peu plus sportives, comme des finitions rouges sur la planche de bord, le volant et les sièges. Ces sièges offrent également un meilleur maintien latéral dans les virages. Hélas, toujours pas de volant chauffant, même pas en option.
La Jetta demeure une compacte spacieuse et confortable. On se retrouve facilement dans son système multimédia qui répond rapidement. Dans mon cas, la connexion Android Auto sans fil s’est complétée sans tracas. J’ai noté un bon maintien de la part des sièges est une excellente visibilité.
À l’arrière, l’accès à bord est facile en raison de larges ouvertures de portières. J’ai observé un énorme dégagement pour la tête et des jambes une fois à bord, au point de se rapprocher d’une berline intermédiaire.
Enfin, la Jetta continue de se situer parmi les plus polyvalentes des berlines compactes. Son coffre peut loger jusqu’à 399 litres de marchandise, ce qui la positionne à égalité avec la Nissan Sentra et un peu derrière la Honda Civic (408 et 428 litres).
TECHNIQUE
Révision technique pour 2022, le moteur à 4 cylindres turbocompressé de 1,4 litre a été remplacé par le bloc de 1,5 litre provenant du Taos. Ç’a permis d’augmenter la puissance de 11 chevaux, à 158. Le couple reste inchangé à 184 livres-pieds.
Les déclinaisons Trendline et Comfortline viennent de série avec une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports, tandis qu’une boîte de vitesses automatique à 8 rapports est offerte en option. Celle-ci vient de série dans une Jetta Highline. La Jetta demeure une traction. Aucune motorisation électrifiée n’est proposée.
Du côté de la GLI, rien ne change. On a donc affaire au même 4-cylindres turbocompressé de 2,0 litres d’une puissance de 228 chevaux et d’un couple de 258 livres-pieds. Ce moteur achemine sa puissance vers le train avant par l’entremise d’un différentiel électronique à glissement limité. Les consommateurs peuvent choisir entre une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports et une automatique à double embrayage à 7 rapports.
Pour ceux qui s’interrogent sur la suspension arrière de cette Jetta, eh bien oui, elle est toujours composée d’une poutre de torsion. Seule la GLI est munie d’une suspension arrière indépendante multibras.
AU VOLANT
Malgré son échelle de prix à la baisse, la Jetta reste une compacte hautement raffinée et dont le comportement routier est propre aux véhicules allemands, c'est-à-dire qu’on la sent solide et très bien insonorisée.
On constate toutefois une certaine lourdeur en raison de la taille du véhicule et de sa suspension arrière, mais considérant sa vocation non sportive, c’est pardonnable. Ce que cette Jetta perd en dynamisme, elle le regagne par le rendement de sa motorisation. Son moteur délivre de franches accélérations. C’est surtout la constance de la plage de puissance et du délai réduit du turbocompresseur qui se font remarquer.
Je n’ai rien à redire sur l’efficacité de la boîte de vitesses automatique à huit rapports. Elle répond rapidement et permet pleinement d’exploiter la puissance du petit moteur.
C’est surtout au chapitre de la consommation de carburant que la Jetta m’a charmé. Durant le programme de conduite que Volkswagen nous avait préparé dans la région de Niagara et qui s’est déroulé sur une distance d’environ 500 kilomètres, j’ai enregistré une moyenne de 6,9 litres/100 kilomètres, ce qui est tout à fait raisonnable pour la catégorie.
Du côté de la GLI, le plaisir de conduite demeure au rendez-vous. Rivale directe d’une Civic Si, elle se révèle l’option un peu plus raffinée par son moteur qui déploie sa puissance et son couple plus bas dans les régimes. Sa plage de puissance est également plus grande que dans une Si qui nécessite de faire grimper les tours pour extraire tout ce qu’elle a dans le ventre. Nul besoin d’en faire ainsi dans une GLI grâce au moteur plus costaud.
Volkswagen n’avait que des exemplaires à boîte de vitesses manuelle à nous faire conduire, ce qui ajoutait au plaisir derrière le volant. Hélas, le levier de vitesses d’une GLI n’a rien d’enivrant. On le sent molasse et déconnecté de l’auto, contrairement au levier court et précis d’une Civic Si. La pédale d’embrayage d’une GLI est toutefois plus commode à utiliser en raison d’un large point de friction qui facilite l’opération.
Dans les courbes, la GLI s’assure de demeurer bien ancrée au sol et de procurer les performances attendues d’une compacte sportive, mais le système anti-patinage intrusif gâche un peu le plaisir par sa tendance à constamment vouloir couper la surdose de puissance. Personnellement, j’aime mieux retirer tous les systèmes d’aide à la conduite quitte à faire crisser les pneus en sortie de virage. C’est très peu efficace, mais ô combien amusant !
CONCLUSION
Dans ce monde de VUS coûteux, il fait bon de conduire une bonne vieille voiture simple et abordable. La Volkswagen Jetta 2022 continue donc de bien remplir sa mission de voiture la moins chère chez Volkswagen, permettant d’être très pertinente dans une réalité où l’inflation affecte tout le monde.
Pour ce qui de la recommander, son nouveau moteur nous force à prendre un pas de recul et à attendre une autre année avant de statuer. Nous continuons toutefois de recommander l’achat d’une GLI.
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