Mon essai du Volkswagen ID. Buzz s’est fait dans un contexte unique. En l’espace de quelques minutes, je suis passé du volant d’un Volkswagen Type 2 Microbus « 21 Windows » 1967 à celui du prototype européen de l’ID. Buzz 2024, la réincarnation moderne du premier. Le modèle à l’essai n’est pas celui que nous aurons chez nous en 2024. Cet essai est primaire, il demeure beaucoup de points et de données inconnues qui ne nous permettent pas de faire une analyse catégorique. Cependant, le cœur et l’essence de la version européenne sont suffisamment proches de la version nord-américaine pour nous permettre d’avoir une bonne idée de ce que nous aurons. En revanche, maintenant, je sais que je veux une fourgonnette, pas une autre, celle-là.
Pas si rétro
Évidemment, quand on regarde l’ID. Buzz on sait d’où il vient, il n’y a pas de doute. Toutefois, contrairement à la réincarnation de la Beetle en 1998, Volkswagen ne joue pas complètement la carte rétro. En réalité, le lien le plus fort vient de la possibilité d’une peinture à deux tons et de l’aménagement de la fenestration qui fait réellement le tour de la carrosserie. Pour le reste, le Buzz est résolument moderne. L’une de ses principales cartes de visite sera le choix de couleurs. Par exemple, en Europe, on en compte 11 dont 4 formules à 2 tons avec le toit blanc. Pour la partie inférieure, il sera possible d’avoir vert, bleu, orange ou jaune comme le modèle à l’essai. L’autre point d’intérêt, la configuration du court capot qui n’est pas un coffre avant, « frunk », mais l’endroit où l’on a accès au réservoir de lave-glace. Une bande de DEL couvre la largeur de la partie avant et structure la forme des phares, l’approche fidèle aux ID.
La carrosserie est presque verticale sur les côtés et à l’arrière. Pour maintenir l’esprit du Type 2, la fenestration est très généreuse et cercle le pare-brise. On est loin des 21 fenêtres, mais on en compte quand même 10. Le modèle à l’essai était équipé de jantes de 20 pouces, elles aussi à 2 tons. L’arrière est ce qui s’éloigne le plus du Microbus. On suit plutôt une affiliation forte avec le reste de la gamme ID. Le feu unique se veut mince et entièrement à DEL avec la technologie IQ Light. Même s’il s’agit d’un prototype, la qualité de la fabrication est sérieuse.
- À LIRE : Le Volkswagen I.D. Buzz Cargo, un couteau suisse électrique
- À LIRE : Volkswagen ID. Buzz 2024 : notre version pourrait être plus longue qu'en Europe
Un autre « wow »
Premier constat, en comparaison avec le Type 2, l’accès à bord n’est plus au-dessus des roues, mais bien derrière. L’ouverture est grande et nous fait découvrir un environnement sympa comme j’en ai rarement vu. Le modèle à l’essai venait avec un recouvrement en tissu jaune poussin et blanc tout à fait original dont les matériaux sont véganes. Je ne recommande certainement pas cette configuration aux familles, ce sera extrêmement salissant. On retrouve une position de conduite unique avec une très grande fenestration, cette dernière est même enveloppante. Les sièges confortables et leur position haute encouragent cette réalité. Avec le tableau de bord très bas, il n’y a pas d’entrave visuelle sous tous les angles.
On reconnaît des airs de famille avec l’ID.4. L’instrumentation numérique est identique et suit le volant durant le réglage. Même critique qu’avec son frère, la quantité d’information est limitée, et sa lecture demande une période d’adaptation. Même chose pour le système d’infodivertissement d’une lenteur exceptionnelle et aux icônes sans distinction. Fort heureusement, sans l’avouer officiellement, d’ici à la production, ce système aura été amélioré par le constructeur. L’ergonomie des commandes de climatisation demeure un problème à l’utilisation. Là encore, Volkswagen en est maintenant pleinement consciente. On retrouve une collection d’espaces de rangement fort pratiques un peu partout qui contribueront à rendre l’expérience encore plus intéressante pour les familles.
L’accès l’arrière se fait par des portes coulissantes latérales de petite taille. Ce point sera réglé avec la version nord-américaine dont les portes seront allongées de 250 millimètres. En Amérique, « Bigger Is Better ». Dans l’optique d’une grande famille, je comprends l’idée, mais je pense que Volkswagen devrait malgré tout offrir la version courte à 2 988 millimètres d’empattement, ce n’est pas tout le monde qui a besoin des trois rangées de sièges. D’ailleurs, le modèle à l’essai offrait 5 places, alors que le modèle américain pourra aller jusqu’à 7 places. L’accès au coffre est facilité par une ouverture très grande, presque carrée. De plus, le seuil du coffre est bas, ce qui permet de mettre sans effort des objets à bord. On compte sur la présence d’une tablette amovible qui harmonise la hauteur du plancher aux dossiers une fois ces derniers rabattus. C’est pratique et simple. Là encore, les mesures officielles de la version de chez nous demeurent inconnues, mais une chose est certaine, il y a de la place.
Grand frère de l’ID. 4
Déjà, voir un Buzz donne le sourire, le conduire rend de bonne humeur. Il suffit d’activer le sélecteur de vitesses du type levier-molette à la colonne direction, et c’est parti. Première constatation avec la version à 2 roues motrices à l’essai, la puissance est limitée. Les 150 kilowatts (201 chevaux) et les 229 livres-pieds du moteur arrière sont très justes pour déplacer cette masse. Les accélérations sont progressives et sans grande vigueur. À ce chapitre, on espère fortement que le rouage intégral permettra de gagner en vélocité. La calibration de la direction s’inscrit dans la continuité de l’électrification, avec un sentiment légèrement déconnecté, mais avec une bonne précision. Là où j’ai connu une déception, tout comme l’ID.4, la conduite à une pédale n’entraîne pas une immobilisation complète. Volkswagen est consciente du problème, entend les commentaires et analyse la situation. Sachant que c’est une simple question de programmation, on risque fort de voir un correctif pour le modèle américain.
Le Buzz avec son empattement de près de 3 mètres offre une très grande stabilité sur la route. Sa batterie de 82 kilowattheures dont 77 sont utilisables permet d’avoir un centre de gravité bas. En Amérique, elle sera vraisemblablement plus grosse pour offrir une meilleure autonomie. Le modèle à l’essai venait avec un chargeur embarqué d’une capacité de 11 kilowatts et est en mesure d’accepter une borne de recharge rapide jusqu’à 170 kilowatts. Là encore, aucune confirmation pour nous sur les composants techniques de notre modèle.
Conclusion
Rares sont les produits qui causent autant d’engouement. Il est vrai qu’on l’attend depuis 2017 et qu’il n’arrivera pas chez nous avant l’été 2024, mais le Buzz offrira un véhicule avec une personnalité inégalée. Contrairement aux autres véhicules « rétros » comme la Beetle, les MINI ou, encore, les « Muscle Cars » américains, le Buzz est un produit pratique et fonctionnel pour une très large tranche de la société. En plus de son style ravageur, il est pratique, spacieux, électrique et fort possiblement à rouage intégral, voilà une formule qui saura plaire. Vos enfants seront les plus en vogue de l’école lorsque vous les reconduire le matin! Il reste cependant plusieurs gros points d’interrogation, dont celui du prix. Tout comme vous, nous devrons attendre avant d’avoir ces confirmations. On espère bien avoir plus de détails au moment du dévoilement nord-américain prévu pour cet été. Une chose est certainement, ce Buzz est vraiment cool, électro-cool.