Vancouver (COLOMBIE-BRITANNIQUE) – En 2019, les VUS ont représenté 41 % du volume total des ventes de produits Volkswagen en Amérique du Nord. Il va donc de soi que même si le constructeur demeure fidèle à ses véhicules phares, soit la Golf, la Jetta et plus récemment l’Arteon, la commercialisation des véhicules utilitaires est essentielle à sa survie sur notre continent.
Un Atlas Cross Sport, c’est quoi au juste? C’est carrément un Volkswasgen Atlas (le VUS intermédiaire à trois rangées du constructeur) qu’on a raccourci et dont on a légèrement modifié le design. On recycle donc de vieilles idées afin de faire meilleure figure au palmarès des ventes.
Ainsi, l’Atlas Cross Sport permet enfin à Volkswagen de s’immiscer dans la catégorie fort lucrative des VUS intermédiaires à cinq passagers et faire concurrence à des véhicules comme le Jeep Grand Cherokee, le Ford Edge, le Chevrolet Blazer, le Honda Passport et le Hyundai Santa Fe pour tirer sa part du gâteau dans ce marché en pleine ébullition à l’heure actuelle.
L’équipe de RPM a été invitée à le mettre à l’essai en primeur mondiale à Vancouver, en Colombie-Britannique.
Bien qu’identique à un Atlas standard sur le plan technique, l’Atlas Cross Sport présente un design visiblement plus racé, une ligne de toit fuyante, une partie arrière repensée et une toute nouvelle calandre, laquelle se retrouvera d’ailleurs sur l’Atlas standard en 2021.
L’autre nouveauté, c’est l’ajout du rouage intégral 4MOTION de série, et ce, même pour le moteur quatre cylindres, une caractéristique dont son grand frère héritera également l’année prochaine.
Les prix oscillent entre 38 995 $ et 56 185 $ pour la déclinaison R-Line la plus équipée. De plus, l’Atlas Cross Sport est le premier véhicule Volkswagen à arborer le nouvel écusson du constructeur. L’habitacle du Cross Sport est identique à celui d’un Atlas standard, cependant il peut être embelli au moyen d’agencements d’habitacle uniques au modèle ainsi que de couleurs de carrosserie qui lui sont propres.
Côté dimensions, l’Atlas Cross Sport mesure 64 mm de plus qu’un Jeep Grand Cherokee sur le plan de la longueur, mais demeure de la même largeur qu’un Atlas standard. Il est donc le plus massif de la catégorie, plus long même qu’un Honda Passport. Pour notre essai, nous avons reçu des modèles quatre et six cylindres.
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L’intégration des composantes d’un VUS à trois rangées – technique aussi utilisée du côté du Passport - fait du Cross Sport un utilitaire étonnamment spacieux et confortable dont les places arrière offrent un énorme dégagement pour les jambes et la tête.
Les agencements de couleurs offertes pour le modèle, comme le rouge contre le noir de notre modèle d’essai, confèrent au Cross Sport une allure un peu plus moderne et sportive. Nous avons également apprécié le système multimédia du véhicule et son interface tactile d’une simplicité claire qui répond rapidement à nos commandes. La compatibilité Android Auto et Apple Carplay est bien entendu offerte de série.
Au chapitre de l’espace de chargement, l’Atlas Cross Sport se situe au sommet de sa catégorie. Son coffre peut accueillir jusqu’à 1 141 litres de marchandise, ce qui en fait un VUS dont l’espace cargo surpasse celui du Grand Cherokee et du Ford Edge. Seul le Honda Passport est plus volumineux (1 167 litres).
Toutefois, en rabaissant la banquette arrière au plancher, ce Volkswagen devance quelque peu son rival japonais, avec un espace de chargement total de 2 203 litres contre 2 200 litres pour le Honda.
Dans l’ensemble, l’habitacle de l’Atlas Cross Sport est beau et attrayant, mais comme pour la plupart des produits récents de Volkswagen, nous avons été déçus par la qualité des matériaux utilisés et de la finition en général. Les portières et le hayon sont recouverts de gros plastiques durs et les luminaires d’éclairages ainsi que certaines composantes de finition des portières font bon marché.
Bref, nous avons vu mieux côté finition chez de récents produits américains, voire coréens. Ironique, quand même!
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Sur le plan technique, je pourrais prendre notre texte sur le Volkswagen Atlas et en faire un copier-coller tant ces deux véhicules sont identiques. D’ailleurs, Volkswagen ne s’en cache même pas.
Cependant, le moteur d’entrée de gamme est un quatre cylindres turbo de 2,0 litres d’une puissance de 235 chevaux et 258 lb-pi de couple, tandis que les déclinaisons mieux équipées sont alimentées par un V6 atmosphérique de 3,6 litres crachant 276 chevaux et 266 lb-pi de couple, un moteur bien connu chez Volkswagen. Chaque moteur est jumelé à une boîte automatique à huit rapports.
Lorsqu’on a interrogé Volkswagen au sujet des changements apportés au châssis, aux freins et à la suspension, le constructeur a affirmé catégoriquement que ces deux Atlas sont identiques en tous points, en précisant toutefois que les amortisseurs ont été légèrement recalibrés afin de les adapter au poids réduit du Cross Sport.
Sans surprise, il propose donc la même capacité de remorquage que son confrère, c'est-à-dire jusqu’à 5 000 lb (2 267 kg) pour le V6 (concurrentiel dans le créneau) et 2 000 lb (907 kg) pour le quatre cylindres. Volkswagen précise que cette capacité de remorquage est offerte de série, donc nul besoin d’ajouter des accessoires supplémentaires au véhicule pour atteindre ces chiffres.
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Le Volkswagen Atlas Cross Sport 2020 n’est donc pas plus dynamique ni plus rapide qu’un Atlas ordinaire, même si sa carrosserie paraît visiblement plus sportive.
C’est un véhicule généralement silencieux qui fait preuve d’une bonne solidité sur les surfaces abîmées. Cette qualité est attribuable à la plateforme MQB du constructeur, laquelle, bien que vieillissante, est encore utilisée dans un grand nombre de véhicules chez Volkswagen et Audi.
Là où le Cross Sport nous a énormément déçus, c’est dans son manque d’agilité et ses temps d’accélération lamentables, surtout dans le cas du moteur V6. Celui-ci manque nettement de puissance ne livrant celle-ci qu’à haut régime, une qualité désagréable dans un véhicule qui pèse plus de 4 000 lb (1 814 kg).
Qui plus est, ce moteur affiche une économie d’essence qui n’est absolument pas intéressante. Volkswagen déclare une moyenne combinée de 12,7 L/100 km, mais nous avons eu de la difficulté à nous maintenir sous la barre des 14 L/100 km, c’est-à-dire une consommation presque comparable à celle d’un Dodge Durango SRT alimenté par un V8 de 6,4 litres. Ouf!
Au moins, le Durango est performant!
Idem pour ses réflexes en général. Dans les courbes, le poids du Cross Sport se fait ressentir, l’effet de roulis est très présent, on ne sent aucune tentative de la part du constructeur de l’avoir rendu amusant à conduire. Sa direction est sans vie et ne fournit aucune rétroaction. Bref, il n’éveille en nous aucune envie de le conduire de manière sportive. Il est mollasse, vache et sous-vire de manière frustrante dès le premier tournant venu.
La boîte de vitesses opère bien, sauf quelques hésitations lors des accélérations. En général, elle effectue un excellent travail lorsqu’il est question de répondre à nos commandes et de maximiser le couple disponible. Toutefois, les choses se gâtent lorsqu’on pousse le véhicule, oû les passages de vitesses sont saccadées, ne désirant parfois pas nous livrer le rapport désiré.
Il y a toutefois de l’espoir. Si le remorquage n’est pas une priorité pour vous, nous avons de loin préféré le moteur quatre cylindres malgré sa puissance moindre. Derrière le volant, on sent ce moteur plus nerveux : son couple s’active plus bas dans la plage de puissance et son poids réduit ajoute un brin de dynamisme à un véhicule somme toute aseptisé.
Cela dit, ne vous attendez pas à obtenir une économie d’essence accrue avec ce moteur, qui vous permettra peut-être d’économiser 1 L/100 km en moyenne.
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Le Volkswagen Atlas Cross Sport 2020 est un VUS intermédiaire 100 % américanisé qui a perdu toute la flamme germanique qui avait permis aux produits Volkswagen de se démarquer pendant longtemps.
Il n’y a pas à dire, il est gros, spacieux, confortable, relativement bien équipé et peut tracter une bonne charge. Ça, il le fait merveilleusement bien.
Mais sa qualité de finition discutable, son comportement routier maladroit et sa consommation d’essence médiocre (tous moteurs confondus) font de lui un véhicule ordinaire au lieu d’être excellent. Or, à moins de vraiment vouloir rouler en VW, nous voyons peu d’arguments en sa faveur pour le recommander avant un Passport ou même un Santa Fe.