Le Toyota Tacoma jouit d’une réputation plutôt enviable. Cette forte réputation est basée sur des éléments clés qui ont fait du Toyota Tacoma le choix préféré des amateurs de camionnettes. Il est durable et plutôt compétent, ce qui l’a placé au sommet des ventes au Québec, et de loin. Pour vous donner une idée, 2 737 Tacoma de 3e génération ont trouvé preneur en 2023 au Québec, ce qui représente une large avance sur le 2e joueur le plus vendue, le Chevrolet Colorado à 1 305 exemplaires.
Toyota avait donc une énorme pression sur les épaules lors du lancement du modèle de 4e génération. Son modèle chouchou, le favori des gens cool qui ne vivent que pour le plein air, était dû pour une nouvelle génération. Le constructeur se devait donc de sortir une nouvelle mouture de son Tacoma sans froisser les amateurs et en tentant de poursuivre son ascension. Cette quête de la popularité est d’ailleurs bien enclenchée, et selon moi, le Toyota Tacoma 2024 possède de bons ingrédients pour rester au sommet.

Une solide carrière
Le Toyota Tacoma navigue dans la catégorie des camionnettes compactes/intermédiaires comme un poisson dans l’eau! Lorsqu’il est entré dans le marché, en 1995, le Tacoma était, en réalité, le remplaçant du Toyota Pickup (surnommé Hilux ailleurs qu’en Amérique du Nord). L’audace de Toyota à l’époque était de clamer que le constructeur était en mesure de construire une camionnette plus solide et plus durable que ses rivaux américains, comme le Ford Ranger.
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Il faut croire que Toyota était alors visionnaire, car, au fil des années, le Tacoma a su évoluer et conserver son ADN de robustesse et de durabilité. Le véhicule a su conquérir le cœur des amateurs de plein air grâce à ses capacités hors route et à sa polyvalence. Une véritable communauté s’est bâtie autour du véhicule, et la 4e génération était alors attendue avec impatience. Présenté en 2023 comme modèle 2024, le nouveau Tacoma est arrivé sur le marché afin de convaincre les fanatiques qu’il était toujours le choix idéal.

Un nouveau style
Le Toyota Tacoma 2024 est donc fraîchement redessiné, et ça fait du bien à mon avis. Facilement reconnaissable, le Tacoma 2024 a droit à de nouvelles lignes qui lui vont bien. La partie avant est carrée, et j’aime l’intégration des phares antibrouillards positionnés au cœur du pare-chocs. Cependant, je dois vous avouer que je trouve hideuse la petite bavette de plastique sous le pare-chocs, mais Toyota nous explique qu’elle est là pour améliorer l’aérodynamisme du véhicule. Je comprends, mais disons que l’intégration est cavalière.
De profil, le véhicule conserve son apparence avec l’écusson Tacoma dans le bas des portières avant. On a greffé de nouveaux feux de route au véhicule qui rappellent ceux du Toyota Tundra, et franchement, c’est réussi. D’ailleurs, il est toujours possible d’opter pour une caisse de 182 centimètres (6 pieds), ce qui n’est plus le cas de la plupart des concurrents. C’est d’ailleurs la grandeur de caisse que j’avais à l’essai, et bien que je reste en ville, je trouve toujours pratique cette longueur qui permet facilement d’embarquer des véhicules récréatifs à l’arrière.

Visuellement, le véhicule est bien proportionné, et je trouve le travail réussi au chapitre du design. J’ai trouvé que ma version d’essai, une mouture TRD Sport Premium, était greffés d’éléments esthétiques très jolis et exclusifs comme une prise d’air sur le capot, des jantes de 18 pouces TRD, une calandre différente et des marchepieds.
La variante TRD Sport Premium, ajoute aussi une suspension à calibrage sport avec des ressorts hélicoïdaux arrières et un contrôleur de freins de remorque. C’est une version plus axée pour la route et pour les propriétaires en quête de confort.

Confortable, mais restreint
Je ne vous cacherai pas que j’ai toujours eu une réticence concernant l’habitacle du Tacoma. La position de conduite, les matériaux choisis et l’apparence générale ne me semblaient pas des éléments vendeurs.
Cette 4e génération vient régler le tout à mon humble avis. Beaucoup plus jolis à l’intérieur, les sièges de ma variante TRD étaient aussi bien confortables. Ils étaient réglables à tous les niveaux, chauffés/ventilés et, franchement, je trouve que la Tacoma offre un habitacle beaucoup plus intéressant.
J’ai utilisé le Tacoma durant une semaine, et j’ai remarqué que l’espace à l’arrière n’est pas très généreux. De fait, c’était limite à l’arrière pour mon fils qui doit toujours utiliser un siège d’appoint. Toutefois, et je tiens à le préciser, le Tacoma demeure dans la moyenne du segment. Il se positionne entre le Nissan Frontier et le Ford Ranger en termes d’espace à l’arrière, sans toutefois impressionner. L’espace est limite, et c’est donc dire que le Tacoma n’excelle pas en la matière, mais qu’il n’est pas non plus complètement à la remorque de la catégorie.

Technologiquement plus avancé
Le Tacoma est officiellement arrivé à l’air du temps, et c’est une bonne nouvelle. Un écran de 12,3 pouces s’occupe de l’instrumentation, et un écran d’infodivertissement de 14 pouces règne au centre du tableau de bord. Les deux sont facilement navigables et bien intégrés, mais je tiens à soulever à quel point j’ai de la difficulté avec le système multimédia de Toyota.
J’ai eu l’occasion de conduire plusieurs véhicules munis du dispositif, et à chaque fois, j’ai eu des problèmes de connexion avec mon téléphone intelligent. J’ai dû, et ce, à plusieurs reprises, apparier manuellement mon appareil (et ce, à l’arrêt), car le système était incapable de le faire et, objectivement, ça devient fâchant à la longue.
Le Toyota Tacoma TRD Sport Premium 2024 est aussi garni d’un toit ouvrant et d’une chaîne audio de marque JBL à 10 haut-parleurs, y compris une enceinte portative rangée sur le dessus du tableau de bord. Il s’agit d’un système honnête, et je salue l’idée d’un haut-parleur détachable!

Un moteur à 4 cylindres puissant
Comme plusieurs concurrents, Toyota a abandonné son moteur V6 sous le capot du Tacoma de cette nouvelle génération. Je ne vous cacherai pas que je suis déçu de cette décision. Le Nissan Frontier a démontré que le V6 est toujours le bienvenu dans le segment, mais bon, c’est fait, le Tacoma n’est proposé qu’avec 2 choix de groupe motopropulseur à 4 cylindres.
Ma variante TRD Sport Premium était d’ailleurs équipé du groupe motopropulseur surnommé i-Force. Il est composé d’un moteur à 4 cylindres turbocompressé de 2,4 litres qui promet 278 chevaux et un couple de 317 livres-pieds. Mon Tacoma d’essai était muni d’une boîte de vitesses automatique à 8 rapports, mais sachez que Toyota offre encore l’option d’une manuelle à 6 rapports avec ce moteur et une déclinaison TRD Sport ou TRD Off-Road, ce que je trouve franchement plaisant!
Il y a également une motorisation hybride de proposer, mais dans les deux cas, le Toyota Tacoma 2024 n’impressionne pas en termes de capacité de remorquage. En effet, ma variante affichait une capacité de remorquage de 2 905 kilos (6 400 livres), ce qui est inférieur au 2 993 kilos (6 600 livres) du Nissan Frontier ou des solides 3 400 kilos (7 500 livres) du Ford Ranger. Toyota précise toutefois que le Tacoma peut recevoir une charge utile maximale de 775 kilos (1 709 livres), ce qui est plutôt aligné avec la moyenne du marché.

Conduite beaucoup plus convaincante
J’ai trouvé le moteur à 4 cylindres turbocompressé de 2,4 litres suffisamment puissant! À l’accélération, le couple se fait rapidement sentir, et je n’ai honnêtement pas trouvé que le Toyota Tacoma 2024 manquait de puissance. Bon, un moteur à 4 cylindres n’arrivera pas à reproduire une sonorité aussi éloquente que celle d’un V6 classique, mais la turbine permet au groupe motopropulseur de ne pas manquer de souffle.
Sur la route, le Tacoma de 4e génération offre un comportement beaucoup plus convaincant que l’ancienne mouture. La direction est plus précise qu’auparavant, la suspension hélicoïdale à l’arrière rend l’expérience plus douce, le freinage à du mordant, bref, le nouveau Tacoma est plus agréable sur la route.
Je dois toutefois noter que la consommation de carburant me semble exagérée étant donné la petitesse de la cylindrée. J’ai enregistré une consommation moyenne de 13,7 litres aux 100 kilomètres en conduite principalement urbaine, mais mixant quelques sorties sur l’autoroute. En toute franchise, c’est plus élevé que les 9,2 litres que j’ai obtenus en conduite très semblable avec le Nissan Frontier muni d’un moteur V6 de 3,8 litres!

Toujours un leader
Je crois tout de même que Toyota a trouvé une recette gagnante avec son Tacoma. Les problèmes de fiabilité soulevés par certains propriétaires d’une variante munie de la mécanique hybride resteront à être élucidés, mais ma version non hybride devrait, en théorie, se montrer solide à long terme.
Vendu à un prix de 60 468 $, y compris les frais de transport et de préparation, le Toyota Tacoma TRD Sport Premium 2024 n’est toutefois pas donné. Certes, il est bien équipé, et ses améliorations intérieures ainsi que son raffinement général en font un choix intéressant, mais il demeure plutôt coûteux. Cet argument arrêtera-t-il les fanatiques? Je ne crois pas, d’autant plus que sa valeur de revente risque de demeurer très élevée.

Pour les gens qui magasinent le segment en quête de stabilité et d’efficacité à bon prix, je ne crois cependant pas que le Tacoma réussira à les convaincre. Des modèles comme le Nissan Frontier offrent une expérience générale plus sûre et classique à un prix plus attrayant. Il faut aussi noter que la consommation de carburant du Tacoma n’impressionne pas, surtout en comparaison avec le moteur V6 proposé chez Nissan. La communauté sera néanmoins au rendez-vous, et c’est probablement pour cela que le Tacoma maintiendra son titre d’enfant populaire de la cour d’école!
Nous demeurons prudents avant de le recommander étant donné que le Toyota Tacoma de nouvelle génération vient d’arriver sur le marché. Il reste donc en évaluation par l’équipe de RPM.
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