(SAN ANTONIO) – Texas – Deux-millions-deux-cent-quatre-vingt-dix-mille. C’est le nombre de Toyota Highlander qui s’est vendu en Amérique du Nord depuis que la toute première déclinaison hybride a été commercialisée en 2005. D’année en année, ce gros vendeur figure parmi les VUS intermédiaires les plus achetés au pays, uniquement détrôné par le Ford Explorer. D’ailleurs, en 2019, le Highlander était le VUS de sa catégorie le plus vendu sur notre continent.
Son secret? Une polyvalence agréable, un niveau de confort épatant, une bonne capacité de remorquage et, sans surprise, une cote de fiabilité intouchable.
Alors, comment fait-on pour surclasser un succès de vente? C’est simple, on conserve intact ce qu’il fait bien, tout en améliorant ce qui compte le plus aux yeux des consommateurs. L’équipe de RPM s’est rendue jusqu’à San Antonio, au Texas, pour mettre à l’essai la quatrième génération du modèle.
Pour 2020, Toyota pousse davantage sur la déclinaison hybride, introduisant une toute nouvelle motorisation tirée de son petit frère, le RAV4 hybride. Le moteur V6, quant à lui, demeure identique à la génération précédente.
Ce Highlander repose sur l’architecture TNGA-K du constructeur, qui est aussi celle de la Camry, de l’Avalon, de la Lexus ES et du RAV4. Cette mouture est visiblement plus moderne que sa devancière, mais aussi plus raffinée, proposant une pléthore de nouvelles technologies au goût du jour. Enfin, ce Toyota est équipé de la connectivité Android Auto de série, et dispose même de gadgets pratiques comme un dégivreur d’essuie-glace et un système de nettoyage pour la caméra de recul, sans frais supplémentaires. Bref, Toyota a mis le paquet.
Ce gros VUS s’offre en neuf variantes, partant d’une déclinaison L à roues motrices avant (39 990 $), jusqu’à la mouture Platinum à traction intégrale, alimentée soit par le moteur V6 (53 990 $), soit par la motorisation hybride (55 990 $). Fait intéressant : un Highlander LE AWD - le moins cher - équipé du rouage intégral se détaille 43 490 $, soit 250 $ de moins que le modèle de génération précédente.
Notre période d’essai s’est divisée en trois parties. Nous avons d’abord pris le volant d’une déclinaison Platinum hybride en ville afin de bien évaluer sa consommation d’essence et son niveau de confort. Ensuite, nous avons conduit un Highlander LE avec moteur V6 pour vérifier si les variantes d’entrées de gamme en valent la peine. L’exercice s’est terminé à bord d’un Highlander Platinum V6.
En somme, le Toyota Highlander 2020 est nettement plus sophistiqué et frugal que son prédécesseur, et ce, toutes déclinaisons confondues.
Même en format LE, ce VUS arbore une qualité d’assemblage supérieure à presque tout ce qu’il se fait dans cette catégorie. Les matériaux utilisés sont relevés et le design de la planche de bord, bien qu’un peu « flyé », est moderne et somme tout attrayant. En d’autres mots, on en a beaucoup pour notre argent.
En version Platinum, le Highlander vient empiéter sur les plates-bandes des VUS de luxe tellement son habitacle est bien fini et confortable. Les agencements de couleurs – comme le brun et le caramel de notre modèle d’essai -, accompagnés d’une finition en faux bois fort convaincante, nous donnaient l’impression de rouler en Lexus. Et l’insonorisation de l’habitacle, en partie causée par les vitres à épaisseur double, est dans la même veine que certains produits européens.
Nous n’avons toutefois pas été très enchantés par le système multimédia. Certes, l’arrivée d’Android Auto est la bienvenue, et l’écran de 12,3 pouces est le plus grand du créneau, mais ce système est d’une complexité irritante, s’affichant sous une interface pas très moderne lorsqu’on la compare à la concurrence.
On le manipule principalement par l’écran tactile, mais Toyota a tout de même placé des commandes physiques sous l’écran pour les fonctions les plus importantes. Le plus grand défaut du système, c’est qu’il affiche beaucoup trop d’information à la fois, le rendant distrayant lors de la conduite. De plus, la navigation entre les menus, et l’accès à l’information s’avèrent compliqués, nous décourageant tout simplement de nous en servir.
Nos modèles d’essai étaient tous des variantes à sept passagers avec sièges capitaines. Il est toutefois possible d’opter pour une deuxième rangée à trois places. Celle-ci laisse un excellent dégagement pour les jambes, et le fait qu’elle soit ajustable facilite l’accès à la troisième rangée, laquelle est néanmoins étriquée pour les grandes personnes. Nous vous suggérons de la réserver aux jeunes enfants.
Concernant l’espace de chargement, le Highlander permet de loger jusqu’à 2 075 litres de marchandise une fois ses sièges rabaissés au plancher. Certes, c’est nettement supérieur à son prédécesseur (2 010 litres), et franchement, ce volume est énorme.
Hélas, le Highlander déçoit lorsqu’on le compare à ses principaux concurrents. À titre de référence, le Honda Pilot de génération actuelle, un véhicule qui est sur le marché depuis 2016, est le plus logeable de la catégorie avec 3 092 litres d’espace. Même les Ford Explorer (2 486 litres), Kia Telluride / Hyundai Palisade (2 455 / 2 447 litres) et Subaru Ascent (2 449 litres) sont plus polyvalents.
En observant les changements techniques de ce nouveau Highlander, on constate assez rapidement que Toyota veut vendre des hybrides. Le constructeur avoue avoir été victime de son propre succès avec le RAV4 hybride, un produit qui s’est montré beaucoup plus populaire que ce que Toyota Canada avait anticipé, causant un manque flagrant de stocks, surtout au Québec.
Toyota prétend que le Highlander 2020 ne souffrira pas du même sort. À suivre…
Le moteur V6 ne change pas. Après tout, pourquoi alterner une formule gagnante? Ce 3,5 litres atmosphérique est utilisé à toutes les sauces chez Toyota et Lexus, et sa fiabilité a fait ses preuves à maintes reprises. Il propose une cavalerie de 295 chevaux et 263 lb-pi de couple, associée à une boîte automatique à huit rapports. Lors de notre essai, nous avons enregistré une consommation moyenne de 10,7L/100 km, ce qui est concurrentiel pour le créneau.
La capacité de remorquage est chiffrée à 5 000 lb (2 267 kg), ce qui le place kif-kif avec le Honda Pilot, le Chevrolet Traverse, le Hyundai Palisade / Kia Telluride et le Subaru Ascent. Seuls les Nissan Pathfinder, Dodge Durango et Ford Explorer peuvent en faire plus.
Pour le consommateur désirant tracter une bonne charge, un Highlander V6 demeure une valeur sûre.
Toutefois, si le remorquage n’est pas une priorité, le Highlander hybride est sans contredit le plus intéressant de la gamme. Son moteur thermique est un quatre cylindres de 2,5 litres. Bien qu’il soit emprunté au RAV4, sa puissance totale grimpe à 243 chevaux.
Ce bloc est jumelé à deux minimoteurs électriques. L’un d’entre eux est monté à même le train arrière, permettant un rouage intégral. Cette motorisation est uniquement associée à une boîte automatique à variation continue (CVT). La capacité de remorquage pour l’hybride est de 3 500 lb (1 587 kg). Sachez qu’un Ford Exporer hybride peut remorquer jusqu’à 5 000 lb (2 267 kg).
Ceci dit, Toyota déclare une consommation d’essence combinée de 6,7L/100 km, ce qui n’a jamais été vu dans cette catégorie de véhicules. Lors de notre période d’essai, il nous a été facile d’enregistrer une moyenne de 7,5L/100 km. C’est assez impressionnant!
Terminons avec l’architecture du véhicule. Grâce à sa nouvelle plate-forme modulable, le Highlander est plus long de 60 mm et plus large de 5mm lorsque comparé à son prédécesseur. Toutefois, malgré un gabarit plus imposant, cet utilitaire perd 352 lb (160 kg) grâce à un capot et des ailes en aluminium et à un hayon en résine de carbone. Son centre de gravité est également plus bas que le modèle de génération précédente afin de lui octroyer une dynamique de conduite plus sportive dans les virages.
L’élément le plus flagrant lorsque l’on roule en Highlander 2020, c’est de constater à quel point il est doux et silencieux. La calibration de sa suspension lui permet de bien absorber les imperfections de la route et on le sent lourd, bien ancré au sol dans les virages, démontrant très peu d’effet de roulis compte tenu de sa taille. C’est un des nombreux avantages de sa nouvelle architecture.
Le moteur V6 livre des accélérations franches tout en émettant une sonorité agréable, et lorsque l’on règle la boîte automatique en mode Sport, celle-ci répond étonnamment vite pour un véhicule à vocation familiale. Ne vous attendez toutefois pas aux performances d’un BMW X5!
Nous avons cependant été un peu déçus par le bruit de roulement des pneus du Highlander hybride, probablement en raison d’une gomme à faible résistance pour une meilleure consommation d’essence.
Et pour finir, bien que la mécanique hybride soit de loin notre préférée du duo en raison de sa très faible consommation d’essence, celle-ci s’est montrée bruyante, surtout quand le moteur thermique était sollicité. Lorsque l’on enfonce l’accélérateur pour dépasser, par exemple, le petit quatre cylindres se lamente et l’effet élastique traditionnel de la boîte CVT se fait instantanément ressentir.
Il est toutefois important de souligner que malgré sa sonorité désagréable, l’hybride peut tout de même accomplir le sprint 0-100 km/h en 7,7 secondes, ce qui est suffisamment rapide pour la clientèle cible.
Il est difficile de ne pas recommander un Toyota Highlander. C’est le genre de véhicule que l’on peut acheter les yeux fermés en raison de son excellent coût de revient et de sa valeur de revente à la hausse.
Notez toutefois qu’un Highlander bien équipé risque fort bien de vous coûter plus cher qu’une alternative coréenne, qui vous en offrira autant à prix moindre. Autre détail : à plus de 50 000 $ pour les Highlander Limited et Platinum, on y pense deux fois, même si c’est du Toyota.
Le juste-milieu réside dans les variantes LE et XLE.
Le Toyota Highlander 2020 est peut-être plus onéreux et moins logeable que ses principaux concurrents, mais sa réputation de fiabilité intouchable, son habitacle relevé et sa déclinaison hybride hyper frugale feront de lui un autre succès au chapitre des ventes, assurant une fois de plus sa dominance.