Le Tesla Model Y 2020 est le premier petit VUS du constructeur californien. Ce qu’il faut surtout retenir avec ce véhicule, c’est qu’avant même que certains de ses concurrents ne soient encore commercialisés, le Model Y semble déjà avoir remporté la course tellement il est en avance en matière de technologie.
À première vue, il est facile de prétendre que le Tesla Model Y 2020 soit carrément une Tesla Model 3 avec un hayon et une suspension légèrement soulevée. Dans les faits, c’est un véhicule entièrement différent.
Par exemple, son empattement a été légèrement allongé de 15 millimètres, faisant de lui un véhicule plus long de 56 millimètres au total. Les voies du Model Y ont également été élargies, ce qui en fait un véhicule plus large qu’une Model 3 de 71 millimètres. Évidemment, son design lui octroie une ligne de toit beaucoup plus haute que la berline dont il est dérivé, laissant place à un coffre assez volumineux. D’ailleurs, quand on additionne le volume des deux coffres, son espace de chargement atteint 1 919 litres, ce qui pulvérise ses deux principaux rivaux : l’Audi e-tron (1 543 litres) et le Jaguar I-Pace (1 444 litres).
Pour l’heure, le rouage intégral Dual Motor est offert en équipement de série. Tesla n’exclut toutefois pas la possibilité qu’un modèle à propulsion soit commercialisé chez nous prochainement. Et bien que ce VUS de taille compacte soit conçu pour asseoir cinq personnes, il est possible d’ajouter une troisième rangée de sièges pour la modique somme de 4 000 $.
Le prix d’entrée pour un Model Y Long Range est de 69 990 $. Il n’est donc pas admissible aux rabais gouvernementaux pour les véhicules électriques. À ce prix, on obtient une autonomie estimée d’environ 500 kilomètres. Un modèle Performance, au prix de 83 990 $, est également offert et propose une autonomie d’environ 468 kilomètres. Dans les deux cas, le Model Y en offre plus pour votre argent qu’un Audi e-tron ou un Jaguar I-Pace.
Le Ford Mustang Mach E, prévu cet automne, pourrait toutefois venir changer la donne avec son prix de départ de 50 495 $ avant les rabais applicables. Et il se pourrait très bien que le Nissan Ariya se vende encore moins cher lorsqu’il sera commercialisé l’année prochaine.
Pour ceux qui s'interrogent sur comment nous avons obtenu ce véhicule, il nous a été loué par son propriétaire via la plateforme de partage Turo.
Au chapitre de l’habitacle, c’est carrément un copier-coller d’une Model 3 du pilier B au pare-brise. On est donc assis face à une planche de bord épurée, privée de commandes physiques. La seule différence entre ce Model Y et la Model 3 SR+ que nous avions conduite, c’est le revêtement en fausse fibre de carbone que le propriétaire a lui-même fait installer.
J’aimerais parler de l’énorme écran servant de centre de données pour l’auto. Il demeure convivial, facile à saisir, hyper bien pensé et on s’y retrouve rapidement. Mais je continue de croire que Tesla aurait pu laisser quelques commandes physiques question de rendre le réglage des rétroviseurs, du volant, de la climatisation et de la chaîne audio un peu plus convivial, surtout en conduisant.
Là où le Model Y se démarque néanmoins d’une Model 3, c’est par le dégagement général que procurent ses sièges arrière. En effet, c’est très spacieux, encore plus même que la moyenne des VUS de cette taille. Je dois toutefois dénoncer la dureté et la position verticale des sièges arrière. Au moins, les dossiers s’inclinent, mais le confort n’est vraiment pas comparable à ce qu’on a à l’avant où les sièges procurent un degré de maintien latéral et de soutien remarquable.
En ce qui à trait de la qualité d’assemblage générale du Model Y, elle n’est tout simplement pas au rendez-vous. Il a été facile pour nous de trouver des phares mal alignés, des panneaux de carrosserie inégaux et des moulures croches. De plus, comme la Model 3, la qualité de certains matériaux d’habitacle, comme l’énorme console centrale fait d’un plastique bon marché, est tout simplement inacceptable dans cette échelle de prix.
En matière de motorisation, on utilise sensiblement la même formule qu’une Model 3 équipée du rouage intégral Dual Motor. On a donc affaire à une batterie de 75 kilowattheures qui alimente deux moteurs électriques positionnés sur les trains avant et arrière.
Le moteur principal (à l’arrière) est du type synchrone à réluctance commutée. Mais contrairement à la Model 3 SR+ (201 chevaux), il déploie ici 272 chevaux. L’ajout d’un deuxième moteur à induction classique octroie au Model Y Long Range une puissance totale de 384 chevaux et un couple de 376 livres-pieds.
Ainsi, le véhicule est capable de bondir de 0 à 100 kilomètres/heure en 4,6 secondes, ce qui fait de lui un VUS électrique plus rapide qu’un Audi e-tron (5,5 secondes), mais tout de même plus lent qu’un Jaguar I-Pace EV400 (4 secondes). Notons toutefois qu’un Tesla Model Y Performance accomplit ce sprint en 3,7 secondes seulement.
Enfin, l’autre distinction qui démarque un Model Y de la concurrence, c’est sa capacité de remorquage pouvant aller jusqu’à 1 600 kilos (3 527 livres). Notez toutefois que, pour en arriver là, vous devez équiper le Model Y de l’option attelage d’une valeur de 1 300 $.
À ce chapitre, honnêtement, je n’ai absolument rien à redire. Le Model Y est certes un peu moins agile qu’une Model 3 en raison de sa garde au sol et de son centre de gravité élevés, mais sa tenue de route et ses performances demeurent au-dessus de la moyenne dans cette gamme de prix.
Les éléments qui frappent le plus, c’est la douceur et la précision de sa mécanique électrique. On n’a qu’à frôler la pédale d’accélérateur pour que le véhicule avance discrètement, sans émettre le moindre son. On relâche pour un freinage régénératif tout aussi impressionnant. Bien que certaines marques concurrentes offrent la possibilité de moduler la résistance du système de récupération d’énergie, Tesla nous prouve une fois de plus que deux réglages préconfigurés suffisent.
Sans surprise, le Model Y accélère au même rythme que des voitures à essence coûtant sensiblement le double de son prix. Cependant, ce qui étonne encore plus, ce n’est pas son habileté à se catapulter sur une bretelle d’autoroute à la même vitesse qu’une moto sport, mais bien plutôt la calibration exemplaire de son châssis et de sa suspension.
Il est normal pour une voiture électrique d’être collée au sol en raison du poids des batteries, mais rares sont les modèles électriques où le train arrière communique autant d’information au conducteur. Certes, le Model Y colle à la chaussée, mais il vous permet aussi de le faire valser dans un virage avec un contrôle absolu, question de vous coller un petit sourire aux lèvres au passage.
En d’autres mots, on sent que les ingénieurs de Tesla lui ont injecté une dynamique de conduite amusante, lui permettant d’être beaucoup plus analogique que sa mécanique laisse sous-entendre. Et que dire de sa direction ultra précise qui répond à nos mouvements d’une manière quasi chirurgicale ?
La cerise sur le sundae, c’est son efficacité énergétique exceptionnelle qui octroie au Model Y une autonomie formellement plus élevée que ce que propose la concurrence.
Mon seul reproche va au fait qu’on a l’impression d’être assis dans une coquille vide tellement la qualité de la finition est déplorable. Comme dans une Model 3, les bruits de caisse se font rapidement entendre !
Alors, quelle est notre recommandation pour le Tesla Model Y 2020 ? Franchement, il s’agit d’un produit impressionnant, mais surtout, d’un véhicule qui, encore une fois, soulève la barre de nos attentes. Au moment d’écrire ces lignes, le petit VUS de Tesla est en avance sur tout ce qui se fait actuellement dans l’industrie, tant au chapitre de la technologie que de ses performances.
Mais avant de vous lancer sur le produit les yeux fermés, nous vous recommandons de vous garder une petite gêne et d’attendre que sa qualité ne s’améliore. On parle tout de même d’un véhicule se détaillant plus de 70 000 $, donc soyez avertis. Si c’est absolument un Model Y qui vous intéresse, prenez au moins le temps de bien le faire inspecter avant la livraison.
Sachez aussi que, d’ici l’an prochain, des concurrents de taille comme le Ford Mustang Mach E, le Nissan Ariya et, un peu plus tard dans le calendrier, le Cadillac LYRIQ, pourraient donner du fil à retordre à ce charmant Model Y.