Effectuez une recherche rapide dans Instagram avec le mot-clic #subaruoutback et vous tomberez sur une tonne d’images d’Outback modifiés et prêts pour l’aventure. Avec la déclinaison Wilderness, Subaru ne fait que donner à sa clientèle ce qu’elle veut. Dites bonjour à l’Outback le plus extrême jamais conçu.
Le Subaru Outback Wilderness 2022 annonce le début d’une nouvelle famille de véhicules à vocation hors route chez Subaru. À preuve, l’écusson qui sert à représenter ce modèle s’appelle Subaru Wilderness et non Outback Wilderness, signe qu’il sera utilisé ailleurs.
Subaru Canada a préféré garder le silence à ce sujet, mais le constructeur avoue qu’il aimerait voir des déclinaisons Wilderness éventuellement s’étendre dans les gammes Forester, Crosstrek et Ascent.
Visiblement plus costaud qu’un Outback ordinaire, le Wilderness se démarque par ses énormes pare-chocs noirs et redessinés, ses antibrouillards exclusifs, ses pneus hors route Yokohama Geolandar G015 enveloppant des jantes noires de 17 pouces, ses bas de caisse également noirs, sa bande noire sur le capot, ses couvercles de crochets jaunes et sa galerie de toit renforcée qui peut supporter jusqu’à 318 kilos (700 livres) lorsque le véhicule est à l’arrêt et 100 kilos (220 livres) lorsqu’il est en mouvement.
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Personnellement j’adore ce que Subaru a fait avec le Wilderness au chapitre du design. L’Outback ordinaire est ennuyeux et homogène, mais le Wilderness s’affiche comme une véritable familiale de guerre conçue pour affronter une apocalypse.
On doit payer 43 870 $ pour en être propriétaire, et très peu d’options sont proposées, outre une longue liste d’accessoires comme des tentes, des supports à kayak ou des plaques de protection supplémentaires. Le Wilderness se positionne entre les déclinaisons Premier et Limited XT au sein de la gamme.
L’habitacle d’un Wilderness se démarque par ses éléments peints en jaune. On les aperçoit sur le sélecteur de vitesses, le volant et l’intérieur des portières.
On remarque des sièges recouverts de Gore-Tex pour une meilleure résistance à l’eau. Il y a une finition spongieuse à l’intérieur des portières et d’énormes tapis en caoutchouc, offerts de série. À l’instar des récents produits Subaru, la qualité d’assemblage est impeccable, mais certains matériaux utilisés se révèlent encore bon marché.
La position de conduite de l’Outback demeure excellente, et la visibilité est sans reproche grâce à garde au sol élevée, à une vaste fenestration et à de minces piliers A. L’ergonomie générale est également réussie ; on trouve rapidement les commandes et les fonctions.
Le Wilderness n’est offert qu’avec un seul moteur, soit un 4-cylindres turbocompressé de 2,4 litres du type Boxer. Il développe une puissance de 260 chevaux et produit un couple de 277 livres-pieds. Ce moteur est jumelé à une transmission à variation continue (CVT) et à la transmission intégrale à prise constante de Subaru.
L’Outback Wilderness a toutefois reçu plusieurs altérations techniques. La CVT a été reprogrammée pour mieux exploiter le couple à bas régime du moteur. Subaru en a également profité pour revoir le ratio du différentiel arrière. Il passe de 4,111 : 1 à 4,444 : 1. Tout concourt à aider le Wilderness à mieux grimper.
Le véhicule a été soulevé de quelque 25 millimètres, et les amortisseurs ont été spécifiquement développés pour le Wilderness. La direction a été recalibrée pour lui permettre de mieux s’adapter à la nouvelle suspension. Les angles d’approche et de fuite ont aussi été revus : 19,6 (contre 18,4) et 23,6 (contre 21,7) degrés respectivement.
Subaru a entièrement revu la programmation du système électronique X-Mode : Neige/Gravier et Neige profonde/Boue. Des plaques de protection se chargent de protéger le moteur, la transmission et le différentiel arrière.
Le parcours que Subaru nous avait préparé dans la région de Kingston, en Ontario, comprenait un bon mélange de conduite urbaine, d’autoroutes, de chemins de gravier ainsi que de situations hors route coriaces.
Sans surprises, la garde au sol élevée du Wilderness affecte sa tenue de route dans les virages sur la route. L’effet de roulis est très présent, et la direction manque sérieusement de précision. En revanche, les amortisseurs sont d’une souplesse remarquable sur les routes abîmées, octroyant à cet Outback une douceur de roulement remarquable.
J’ai toutefois été déçu par le bruit de la mécanique, surtout à froid – un défaut de tous les véhicules Subaru – et de l’insonorisation de l’habitacle. On comprend Subaru d’avoir opté pour les pneus Geolandar en raison du fait qu’ils sont moins bruyants que les autres pneus hors route du marché, mais les bruits de vent et de roulement demeurent néanmoins très présents à haute vitesse en raison de la mauvaise insonorisation de l’habitacle.
C’est sur les petits chemins de gravier que le Wilderness m’a montré ses vraies couleurs. Son degré d’adhérence sur une surface glissante est sans égal, et la suspension souple lui permet de bien encaisser l’affaissement quand on arrive au bas d’une côte à haute vitesse.
La calibration de son châssis est impeccable, au point où je me suis rapidement mis à faire valser le train arrière en sortie de virage. Les systèmes électroniques de contrôle de la stabilité demeurent toujours activés, même quand on tente de les retirer, mais il y a tout de même moyen d’effectuer de beaux dérapages contrôlés.
Le moteur turbocompressé a été le compagnon idéal pour ce genre de manœuvre en raison de sa bonne livrée de couple à bas régime. La CVT fonctionne bien également, mais elle demeure… une CVT, c'est-à-dire qu’il y a toujours un délai fâcheux avant qu’elle ne se réveille. Subaru tente de régler le problème en ajoutant de faux rapports ; et ça aide un peu, mais dans ce genre d’environnement, j’aurais de loin préféré la précision d’une boîte de vitesses automatique ou manuelle !
Durant les épreuves de hors-route extrême, la garde au sol élevée a été très appréciée quand on nous demandait de traverser d’énormes trous d’eau. Mais la CVT réagit trop vite ou pas assez, et la pédale d’accélération est trop sensible, ce qui peut rendre le véhicule maladroit dans les parcours plus complexes.
En outre, le système d’aide à la conduite EyeSight ne semble pas avoir été programmé pour le hors-route. Dès que j’ai mis le museau dans un trou d’eau, il s’est mis à paniquer comme si j’approchais d’un obstacle !
Le Subaru Outback Wilderness 2022 ne fait qu’améliorer ce qui était déjà un bon produit. Même qu’il devient la déclinaison à acheter. Le prix est bon, l’équipement est complet, et les compétences aventurières sont là.
Le Outback ordinaire était déjà un véhicule que nous recommandions en raison de ses multiples qualités, de son rouage intégral exemplaire et de son excellent dossier de fiabilité, malgré des frais d’entretien un peu plus pointus que la moyenne. Nous recommandons donc l’achat du Wilderness sans hésiter.