Ce n’est une surprise pour personne : les consommateurs délaissent les berlines intermédiaires pour se tourner vers les fameux VUS. Les ventes sont en déclin constant, malgré les stratégies innovantes de certains constructeurs.
Eh bien c’est différent avec la Subaru Legacy. En effet, depuis cinq ans, les parts de marché de cette intermédiaire ne cessent de monter, contre vents et marées. Malgré ce résultat fort encourageant, il n’est toutefois pas question pour le constructeur de s’asseoir sur ses lauriers; la Legacy étaient mûre pour un rafraîchissement.
Pour que je vois si le nouveau modèle est en bonne posture pour poursuivre son ascension dans un marché en déconfiture, Subaru m’a convié dans la région de Vernon, en Colombie-Britannique, question de le mettre à l’épreuve.
Pour cette nouvelle mouture, Subaru a choisi de mettre l’accent sur le raffinement de la voiture, autant en matière de comportement routier que de confort. Pour ce faire, la Legacy passe à la plateforme globale de Subaru, utilisée pour la toute première fois sur l’Impreza 2017 et répandue aux Ascent et Forester par la suite.
Malgré ce changement d’importance, l’apparence extérieure reste fidèle à la marque. Elle ne choquera personne, même qu’elle en séduira certainement quelques-uns avec ses lignes plus détendues, plus fluides et plus raffinées que celles de la génération précédente.
Les versions Limited et Premier mettent à profit de jolies jantes de 18 pouces alors que les deux livrées de base – Commodité et Tourisme – utilisent respectivement des roues de 17 pouces avec enjoliveur et des roues de 17 pouces en alliage.
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Un plus grand changement s’opère toutefois à l’intérieur avec la nouvelle configuration du tableau de bord. Ce qui frappe d’entrée de jeu, versions Tourisme, Limited et Premier, c’est la présence de cet écran de 11,6 pouces format portrait. D’une apparence claire et vive, il renferme toutes les commandes du système audio et du climatiseur, en plus de donner accès à tous les paramètres du véhicule. Simple et facile.
L’instrumentation, pour sa part, a la qualité d’être facile à consulter à défaut d’être particulièrement innovante dans sa présentation. Elle trône devant un volant facile à prendre en mains, mais dont le positionnement est légèrement décalé par rapport au conducteur – une caractéristique qui peut être agaçante lorsqu’on prend place à bord. La position de conduite est d’ailleurs aidée par les nouveaux sièges qui proposent (pour le conducteur) une assise à longueur réglable. Ceux-ci sont recouverts de cuir Nappa de couleur unique dans la version Premier, et sont maintenant ventilés en plus d’être chauffants.
Comme on s’y attend de la part d’une Subaru, la visibilité est bonne sous tous les angles. Même chose quand on s’assoit sur la banquette arrière, assez haute et moulante pour donner un confort appréciable, même aux adultes. L’espace pour la tête est généreux, tout comme celui pour les jambes.
La qualité d’assemblage et les matériaux du tableau de bord sont bons, mais une des deux voitures conduites émettait un craquement agaçant près des capteurs du système EyeSight. Étrange.
De grandes nouveautés prennent aussi place sous le capot de la Legacy 2020. Exit le quatre-cylindres 2,5 litres d’entrée de gamme; on a maintenant recours à un… quatre-cylindres 2,5 litres! Ce nouveau moulin partagé avec le Forester utilise 90 % de nouvelles pièces par rapport à l’ancien. Fort de ses 182 chevaux, il est doté de l’injection directe de carburant et d’un système arrêt-démarrage.
L’autre nouveauté provient de l’abandon du moteur six-cylindres à plat de 3,6 litres au profit d’un nouveau quatre-cylindres turbocompressé de 2,4 litres produisant 260 chevaux. Installé pour la première fois dans l’Ascent, ce moteur moderne produit tout son couple dès 2 000 tr/min et est disponible dans les versions Limited et Premier, sous le vocable « GT ».
Les deux moulins sont jumelés à une boîte automatique à variation continue Lineartronic et au rouage intégral à prise constante de Subaru. Côté suspensions et freins, les changements sont plutôt limités. Une suspension à jambe de force McPherson à l’avant et à double triangulation à l’arrière sont toujours en place. Par rapport à la version régulière, les réglages sont légèrement modifiés dans la version turbo pour accommoder le poids supplémentaire de 80 kg.
Le petit moteur d’entrée de gamme brille par sa linéarité à défaut d’être particulièrement puissant. Sa rapidité ne rendra personne jaloux – surtout si on le compare au quatre-cylindres 1,5T de la Honda Accord –, mais sa grande douceur et son silence font partie de ses qualités. La boîte CVT avec lequel il est jumelé fonctionne, elle aussi, tout en fluidité.
Le moteur turbocompressé des versions GT permet d’offrir plus de punch, et ça paraît. Les accélérations sont plus vives, bien animées par la disponibilité du couple à bas régime. Cet ajout décuple le plaisir au volant même si, à plein gaz, les accélérations souffrent d’un léger manque de linéarité, principalement en raison de la transmission CVT qui semble couper la puissance pour effectuer un changement de rapport simulé.
Ces deux moteurs ne sauraient se montrer complets sans accompagner une tenue de route tout à fait compétente, agrémentée par une suspension d’une fermeté bien ajusté qui ne pénalise pas le confort. J’aurais cependant préféré une direction un peu moins légère, histoire de maximiser l’agrément de conduite et la stabilité qui reste, au demeurant, convenable sur route dégradée. Comme ce à quoi je m’attends d’une intermédiaire.
Justement, un point qu’ont les deux versions en commun et qui constitue une caractéristique recherchée dans le créneau des berlines intermédiaires : le confort. Les sièges bien moulés, l’insonorisation retravaillée et l’ergonomie impeccable sont autant d’éléments qui font de la Legacy un véhicule où il fait bon vivre.
Tel qu’étalé dans ce premier contact, la Subaru Legacy propose des caractéristiques fort intéressantes qui en font, à mon avis, une intermédiaire tout à fait dans le coup par rapport à la concurrence.
Ça passe également par le prix bien étudié : la version de base commence à 26 395 $ alors que la version tout équipée Premier GT commande un déboursé de 39 095 $, excluant transport et préparation.
Mention spéciale à la version Tourisme qui présente, à mon avis, le meilleur équilibre avec son équipement bien choisi et son prix de 30 295 $.
Serait-ce suffisant pour maintenir les ventes en bonne position? Ce sera à vous, consommateurs, de le déterminer!