La « Scanadavian Adventure », c’est le prétexte qu’a trouvé Volvo pour présenter pas moins de quatre modèles 2020 dans la très touristique région de Banff, en Alberta.
Une horde de journalistes américains et canadiens a donc fait connaissance avec le tout premier XC60 T8 trituré par Polestar, la division chargée de pomper de l’adrénaline dans les Volvo régulières. Dès le premier coup d’œil, les étriers de frein Akebono de couleur dorée donnent le ton à cet utilitaire de 415 chevaux à la fois compact, hybride et branchable.
Polestar en a également profité pour préparer une familiale V60 disposée juste à côté d’une version Cross Country de l’année, celle-ci néanmoins semblable à celle de 2019.
Enfin, pour compléter le quatuor, le gros VUS XC90 étrennait gaiement son rafraîchissement de mi-parcours, lui dont l’actuelle génération a été introduite en 2016.

V60 Cross Country
Le patronyme exact de ces XC60 et V60 tunés inclut en fait l’appellation « Polestar Engineered ». Ça signifie que ces véhicules bénéficient de quelques touches spécifiques à la division de performance, mais qu’ils ne sont pas des Polestar à part entière, comme par exemple les bien nommés Polestar 1et 2.
Il s’agit d’une stratégie employée par bon nombre de constructeurs de luxe. À l’instar de Mercedes-Benz! Sa division AMG axée sur la sportivité peut tout aussi bien assembler des bolides entièrement conçus dans son atelier d’Affalterbach que se contenter de greffer quelques éléments de son cru à un modèle « pépère » de Benz.
L’important, c’est qu’on se retrouve chez Volvo, militante de la sécurité à tous crins, avec un utilitaire et une familiale dont le look envoie de jolis frissons le long de la moelle épinière. Rien d’exagérément agressif, mais assurément saupoudré d’épices et c’est juste à point.
Dans cette cuvée 2020, je décerne personnellement la palme de la belle initiative au XC90 qui nous arrive enfin avec une version à six places. Pour avoir récemment passé plusieurs jours à bord d’un XC90 à sept places, j’ai pu constater que les braves passagers qui avaient pour mission d’occuper les assises du fond devaient faire preuve de souplesse et de résignation pour y accéder, malgré le fait que la banquette médiane se prête à diverses manipulations.
Avec les six magnifiques sièges capitaine au cuir ventilé, les déplacements vers l’arrière sont énormément facilités.
Un bon mot aussi à l’égard du système Pilot Assist qui offre une conduite semi-autonome efficace et relaxante. La nouveauté en 2020, c’est que le volant vibre si le système se désengage, par exemple quand il ne trouve plus assez de repères (lignes blanches) à son goût.

XC90 à 6 places : la bonne idée!
Nous savons que les constructeurs modernes multiplient les modèles différents dans leur apparence, mais qui dans le fond, sont très semblables. À partir d’une plateforme, d’un moteur et d’un habitacle similaires, ils modifient ceci et cela pour concevoir une nouvelle variante de la même voiture. Volvo est devenue experte en la matière.
Sa plateforme SPA est utilisée à toutes les sauces, tandis que son quatre-cylindres 2,0 litres se prête à toutes les ambitions, selon qu’on lui associe un turbo (T5), un turbo et un compresseur (T6), ou bien un turbo, un compresseur et un moteur électrique, ce qui qui nous donne un véhicule hybride rechargeable (T8).
Pour 2020, la batterie lithium-ion des T8 passe d’une capacité de 10,4 kWh à 11,6 kWh, de sorte que l’autonomie tout électrique qui était de 35 kilomètres s’améliore de 14 % (presque 5 km supplémentaires).
Comme autres changements, citons les modifications esthétiques apportées à la grille, au pare-chocs avant et aux jantes.
L’éventail 2020 du XC90 au Canada s’avère généreux : le T5 AWD Momentum (61 250 $), les T6 AWD Momentum (65 600 $), R-Design (71 250 $) et Inscription (72 900 $), et les T8 eAWD Momentum (74 950 $), R-Design (84 100 $) et Inscription (85 800 $), offrent tous sept places.
Le nouvel habitacle à six places est proposé dans les versions T6 AWD Momentum (66 200 $) et Inscription (73 500 $). Remarquez : un siège en moins pour quelques dollars de plus…
Le plus petit XC60 T5 AWD affiche les mêmes spécifications techniques qu’une V60 Cross Country – « CC » pour les intimes : 2,0-litres turbo, 250 chevaux, 258 lb-pi de couple et une boîte automatique Geartronic à huit vitesses partagée à l’échelle de la marque. La version Momentum (à partir de 46 350 $) est toutefois la seule disponible.
Quand on passe au modèle T6, le XC60 se décline alors en trois variantes : Momentum (50 350 $), R-Design (57 600 $) et Inscription (59 300 $). L’addition du compresseur au turbo hausse la puissance à 316 chevaux (et le couple à 295 lb-pi). Le système Pilot Assist, aussi désigné par le synonyme IntelliSafe, est habituellement inclus dans un groupe d’options dont la valeur oscille autour de 2 000 $.
Avec le T8 eAWD rechargeable, le XC60 ajoute un moulin électrique de 87 chevaux à son arsenal pour totaliser 400 chevaux et 472 lb-pi de couple. Deux modèles au menu, soit les R-Design (72 200 $) et Inscription (73 850 $).
Enfin, avec sa cavalerie de 415 chevaux et 494 lb-pi de couple, le XC60 T8 eAWD Polestar Engineered couronne ce crescendo de puissance moyennant 89 150 $, ce qui, on vous l’accorde, n’est vraiment pas donné.

V60 Polestar
Précisons tout de go que nous n’avons pu conduire la familiale Polestar. Non pas parce que Volvo était contre l’idée, mais bien parce que la marque n’avait sur place que deux exemplaires transportés à grand frais par avion, directement de l’usine de Göteborg en Suède. Donc, pour ne pas faire de jaloux parmi les reporters, l’athlétique break s’est seulement laissé admirer avec les Rocheuses en toile de fond.
Nous nous sommes rabattus sur le XC60 préparé par Polestar. Avons-nous remarqué une différence notable? Parce qu’après tout, ce modèle embarque des amortisseurs Öhlins, des embouts d’échappement chromés foncés, de superbes roues de 21 po et surtout, surtout, des ceintures de sécurité jaune or – comme les freins – aussi voyantes qu’une tache de moutarde sur un caniche blanc. Eh bien, pas vraiment.
Certes, la conduite se veut plus resserrée et le profil bas des pneus trahissent avec fébrilité l’état du macadam, mais on se retrouve surtout aux commandes d’un boudoir scandinave qui continue principalement d’épater par son design à la fois épuré et audacieux.
Pour sa part, la familiale Cross Country (uniquement une T5 AWD à partir de 48 900 $) dispose d’une garde au sol surélevée, et d’ailes soulignées par une armure noire qui affirme la vocation aventurière du véhicule. D’ailleurs, pour nous prouver que l’auto sait joindre les gestes à la parole, les organisateurs de l’évènement nous ont invités à grimper les pistes cahoteuses du domaine skiable de Kicking Horse jusqu’à son sommet. Nous avons croisé plusieurs sentiers de vélo de montagne où il convenait de klaxonner au passage pour avertir les casse-cous en descente de notre présence inusitée.
La balade nous a non seulement permis d’admirer les paysages époustouflants en contrebas, elle a prouvé que ce véhicule a de l’ADN de chèvre de montagne dans les pistons.
Pour sa part, le costaud XC90 – meilleur vendeur Volvo aux États-Unis, un titre qui au Québec revient plutôt au XC60 – s’est comporté comme s’il roulait sur un nuage. À ce prix-là, j’ai envie d’ajouter que c’est la moindre des choses. Et encore, le freinage régénératif parfois capricieux exige qu’on module la pédale avec des doses supplémentaires de douceur ou de conviction, selon les circonstances.

V60 Polestar
Enfin, sachez chers consommateurs aux aguets que ce florilège de nouveautés suédoises dont nous venons d’effleurer les principaux attributs sera disponible simultanément à partir de l’automne, chez l’un des dix concessionnaires Volvo de la Belle Province.