« Une Porsche, ça a un moteur à essence! » ont dit certains.
« Une voiture électrique, ce n’est pas capable de faire de la piste! » ont dit les autres.
Voilà quelques commentaires que l’on pouvait lire quand Porsche a lancé le concept Porsche Mission-E. Un vent de scepticisme avait soufflé.
Les choses se sont calmées depuis que les Taycan Turbo et Turbo S ont été dévoilées. En effet, le constructeur a su montrer qu’elles pouvaient être à la hauteur de ce que l’on attend d’une Porsche avec des performances dignes de ce nom, autant sur la piste qu’à l’accélération.
Qu’en est-il par contre de la version 4S, celle qui se positionne en dessous des Turbo et Turbo S selon la hiérarchie de Porsche? Pour la découvrir, je me suis rendu au nord de la Finlande!
Comment ne pas tomber amoureux de cette Porsche Taycan, surtout dans cette couleur verte? Ses lignes gracieuses, ses proportions bien mesurées, son toit rabaissé, ses voies élargies et ses ailes proéminentes sont autant d’éléments qui, une fois mis ensemble, rappellent la 911… Il y a pire comme inspiration!
Ce qui distingue la version 4S des autres modèles préalablement lancés se résume aux bas de caisse, tout le tour de la voiture, qui sont munis d’appliques noires légèrement différentes de celles de la Turbo et aux roues exclusives à ce modèle. C’est tout.
La bonne nouvelle, c’est que l’on n’a pas l’impression d’acheter une version d’entrée de gamme, même quand on sélectionne la version la moins chère. L’apparence demeure riche et soignée.
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Pour faire honneur à la motorisation moderne et sophistiquée, la majorité des boutons physiques est remplacée par trois écrans tactiles. Le premier, placé au centre, sert d’écran multimédia pour afficher la navigation, le système audio et diverses autres applications. Il est accompagné, à sa droite, d’un écran optionnel qui a la même fonction mais qui est destiné au passager. Plus bas dans la console se trouve un autre écran, à rétroaction haptique cette fois, qui contrôle la climatisation.
Même si je suis d’avis que de réels boutons sont généralement plus conviviaux pour des commandes simples (comme la climatisation), les trois écrans se manipulent du bout des doigts avec intuition et simplicité. Il ne faut que quelques minutes pour s’habituer à leur fonctionnement, ce qui n’est pas toujours le cas de ces systèmes aux dédales complexes.
L’instrumentation incurvée n’est pas sans rappeler celle de la 911 (tiens, tiens!), avec ses cadrans circulaires. Au nombre de trois, ils permettent d’avoir un accès facile à toute l’information requise lors de la conduite d’un véhicule électrique, comme la force de freinage régénératif, l’autonomie restante, la température de la batterie, les données de navigation, etc.
Il n’y a rien de tel que des sièges au support bien ajusté et au confort princier, et c’est ce que l’on obtient dans la Taycan. N’espérez toutefois pas faire un usage familial des places arrière. Leur accès n’est malheureusement pas le plus simple, mais une fois installé, le confort est bon.
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La version d’entrée de gamme de la Taycan 4S a une batterie de 79,2 kWh et une puissance de 435 chevaux, ce qui est suffisant pour décoiffer votre belle-mère. L’acheteur peut opter pour une batterie nommée Performance Plus, qui a une capacité de 93,4 kWh (comme la Turbo et la Turbo S), et qui fait monter la puissance à 490 chevaux, histoire de décoiffer le beau-père aussi.
Pas possible pour le moment de savoir quelle sera l’autonomie en sol nord-américain, les chiffres n’étant pas encore dévoilés.
En raison des deux moteurs présents sur toutes les versions, la Taycan 4S est à traction intégrale. Chacun des moteurs est contrôlé de manière indépendante, mais c’est toujours la propulsion qui est favorisée, performance et agrément de conduite obligent. D’ailleurs, le moteur arrière est accouplé à une transmission à deux rapports, permettant d’obtenir une poussée optimale au décollage, tout en améliorant l’efficacité de la consommation d’énergie à plus haute vitesse.
Pour gérer tout ce poids supplémentaire apporté par la motorisation électrique, une suspension pneumatique est proposée de série sur toutes les versions. Les freins de série sont aussi faits pour trimer avec leurs étriers à six pistons à l’avant et à quatre pistons à l’arrière, sans parler des nombreuses options à la disposition des acheteurs. D’autres dispositifs optionnels, tels qu’un système de vecteur de couple à l’arrière, des barres stabilisatrices actives et la direction à quatre roues directionnelles, risquent d’interpeller votre côté sportif ainsi que votre portefeuille!
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Ce qui séduit d’abord au volant de la 4S, c’est son côté paisible, parfaitement adapté au calme de la Finlande. Elle enfile les courbes et les routes enneigées avec grâce, transmettant une ambiance sereine à bord, sans parler du silence qui règne. L’implantation de la batterie dans le plancher, faisant partie intégrante de la structure, contribue également à la sensation de solidité générale.
La traction intégrale mordante fait fi des conditions routières hasardeuses présentes lors de l’essai, accumulant les kilomètres en toute confiance. À pleins gaz (!), les deux moteurs travaillent de concert pour littéralement catapulter la berline en avant, en toute instantanéité et en toute stabilité. C’est là que l’on voit que la berline est bien appuyée par son système de contrôle de stabilité et son système de gestion de la puissance, tout à fait au point.
Sur la piste, l’activation du mode Sport Plus et la désactivation de toute assistance à la conduite permet à la Taycan de sortir de son enclos. D’abord sous-vireuse, il suffit d’un coup sur l’accélérateur avec les roues braquées pour que la puissance soit délivrée majoritairement par le train arrière. Elle part alors dans une glissade relativement facile à maîtriser, décuplant du même coup le sourire qu’elle nous accroche au visage.
Décidément, ceux qui affirment qu’il n’y a pas de plaisir avec un véhicule électrique peuvent aller se recoucher!
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Parlons finance : le prix de base de la Taycan 4S se chiffre à 119 400 $. Je vous suggère d’allonger 7 500 $ de plus pour obtenir la plus grande batterie – donc une plus grande autonomie – et, tant qu’à y être, vous cocherez sans doute quelques autres options au passage, ce qui fera invariablement grimper son prix.
Bien qu’elle soit loin d’être à la portée de toutes les bourses, il faut néanmoins dire que la qualité et la performance de voiture ça se paie, et que la Taycan 4S ne déçoit pas à ce chapitre.
Une fois de plus, Porsche réussit son mandat, qui était ici de créer une voiture électrique qui est complètement Porsche, sans compromis en matière de performance malgré sa motorisation différente de ce à quoi on est habitué. Pour être honnête, je ne m’attendais pas à moins!