Alors que la grande majorité des constructeurs automobiles – Ford, Honda, Hyundai, Toyota – ont annoncé qu’ils délaissaient la catégorie des voitures sous-compactes, Nissan choisit de faire exactement le contraire. Le constructeur estime qu’il y a de la place dans sa gamme pour une voiture sous-compacte, et voit la désertion des compétiteurs comme une opportunité pour percer à nouveau le marché.
C’est donc dans cet esprit anachronique que j’ai testé la nouvelle Nissan Versa berline 2021, elle qui vient prendra la place laissée vacante par les Micra et Versa Note. Est-elle compétente et pertinente dans un marché en transition?
Il ne faut pas chercher de midi à 14h pour se rendre compte que la Versa est une voiture qui ne coûte pas cher à Nissan. En fait, l’essentiel de ses composantes mécaniques et techniques provient du petit VUS Kicks. Le rapprochement technique est tel qu’on peut pratiquement dire que le Kicks est la version à hayon de la Versa, qui elle n’est proposée qu’en format berline.
Au chapitre du style, c’est une bonne nouvelle que Nissan n’ait pas choisi la disgracieuse Versa berline que nous avons eu ici entre 2012 et 2014 comme inspiration. On a plutôt repris des éléments de design de l’Altima et de la Sentra, deux berlines qui ont été renouvelées dernièrement et qu’on a salué pour l’audace de leur style. Des lignes tranchantes et franches, une stature large et basse et des roues élégantes ne sont pas des éléments qu’on retrouve généralement sur une sous-compacte. On a donc affaire à une Versa sacrément plus sexy, qui a fini par me tomber dans l’œil. On a même le toit flottant à l’arrière! Dommage que le pare-chocs arrière ne soit pas exactement de la même couleur que la carrosserie.
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Trois versions sont proposées : S, SV et SR. Elles se distinguent essentiellement sur le plan esthétique par les roues, qui passent de 15, à 16, à 17 pouces et de la présence de phares à DEL sur la version SR. Le reste est une affaire d’équipement à bord de l’auto.
Malgré l’absence d’éléments révolutionnaires, la bonne nouvelle est qu’on n’a jamais l’impression d’être assis dans une voiture d’entrée de gamme.
En regardant le tableau de bord, le lien filial avec celui de l’Altima est confirmé par le design recherché, dont l’ergonomie est excellente. Le système d’infodivertissement de 7 pouces avec Apple CarPlay et Android Auto (SV et plus) nous tombe directement dans la main, tout comme les commandes de climatisation automatique, faciles d’accès et à manipuler. Quelle surprise de retrouver une instrumentation partiellement numérique de 7 pouces (SV et plus) qui apporte une touche de modernisme et de convivialité avec sa multitude d’information accessible avec les boutons du volant.
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Malgré la petitesse de l’auto, l’espace ne fait pas défaut. On a un bon dégagement à l’avant comme à l’arrière, et l’espace cargo de 425 litres dépasse même celui de certaines intermédiaires. Même chose pour le confort; on est bien supporté par les sièges « Zéro Gravité » confortables et bien dessinés.
Doit-on faire une concession au chapitre de la finition? Bien que la plupart des composants soient bien assemblés, certains plastiques font bon marché. Aussi, la finition du coffre, particulièrement derrière la banquette arrière, est bâclée. Toutefois, le prix demandé pour le véhicule permet de mieux avaler la pilule.
Tel que je vous l’ai mentionné plus haut, la motorisation est partagée avec le Kicks. On a donc affaire à un 4-cylindres 1,6 litre de 122 chevaux et 114 livres-pieds de couple, tout ça jumelé à une boîte automatique à variation continue sur toutes les versions, exception faite de la version de base qui est disponible avec une manuelle à cinq rapports.
La Nissan Micra que j’ai conduite l’an dernier m’a rappelé que ce n’est pas la puissance ou le prix de la voiture qui fait son agrément. J’ai retrouvé la même chose avec la Versa, mais avec plus de raffinement. Les 122 chevaux sont amplement suffisants en ville et la boîte CVT se débrouille bien. À fond la caisse, celle-ci enchaine les rapports simulés avec vigueur et rapidité, une bonne amélioration avec les CVT précédentes du constructeur. Il n’y a qu’à la remise des gaz à basse vitesse qu’elle m’a fait quelques soubresauts étranges, comme si elle cherchait quoi faire pour satisfaire mon désir.
Si le tintamarre résonne dans l’habitacle quand on a le pied au plancher, il revient à la normale en conduite régulière. On se trouve alors dans un habitacle agréable, où la bonne visibilité sous tous les angles permet une circulation urbaine facile. La rapidité de la direction et la fermeté des suspensions donnent de l’agilité à la voiture, qui se faufile avec plaisir dans la circulation.
Même si la vocation de l’auto est essentiellement urbaine, la Versa se débrouille bien sur l’autoroute où la tenue de cap est bonne. Les bruits de route pénètrent alors davantage dans l’habitacle, mais le tout demeure à un niveau acceptable.
Au chapitre de la consommation, j’ai obtenu une moyenne de 7,3 litres/100 km, ce qui est correct compte tenu qu’il faisait -5 degrés et que j’ai circulé en ville.
Le bilan global de la Nissan Versa berline 2021 est positif; elle a fini par me flatter dans le sens du poil. J’estime qu’on a mis les efforts aux bons endroits pour donner une voiture bien adaptée aux besoins des consommateurs qui veulent de l’équipement et de la compétence à prix faible. La meilleure option est à mon avis la version SV, qui offre beaucoup d’équipement – détecteur d’angles morts, sièges chauffants, freinage automatique d’urgence – à un prix de 21 300 $.
Ce qui risque de faire mal à la Versa, c’est la concurrence apportée par sa propre sœur, la Nissan Sentra. Comme les prix sont proches, une simple différence de taux d’intérêt pourrait donner l’avantage aux mensualités de la compacte Sentra, qui en offrira davantage pour le même prix. C’est malheureusement la triste réalité des sous-compactes.
Donc, si après avoir fait vos calculs financiers la Versa vous sied mieux que la Sentra, nous vous la recommandons compte tenu du fait que le Kicks sur lequel elle est basée est fiable.