Le Nissan Pathfinder est un modèle important pour le constructeur. Les consommateurs ont apprécié la quatrième génération pour ses capacités, son espace et son prix, mais son âge vénérable lui nuisait, tout comme la réputation de la boîte CVT. Pour 2022, Nissan lance le Pathfinder de cinquième génération, revu et corrigé, un véhicule qui a tout pour revenir dans la course.
Même si les trois ouvertures au sommet de la calandre et l’inclinaison du pilier C rappellent le modèle 1986, là s’arrêtent les ressemblances. Même avec le modèle précédent, le lien est difficile à établir. L’apparence plus musclée, avec des traits plus francs de la nouvelle génération rend sa présence inévitablement plus imposante et l’éloigne des lignes fondantes et molles de la précédente génération.
Comme les lignes, le choix de couleur a lui aussi un lien immanquable avec le Nissan Rogue de nouvelle génération. Le Nissan Pathfinder 2022 est disponible avec le toit noir pour certaines combinaisons, une caractéristique qui ne fait qu’améliorer le style déjà très beau du véhicule. L’assemblage des panneaux de carrosserie montre aussi beaucoup de sérieux, une grande avancée.
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Quatre versions sont proposées : S, SV, SL et Platinum. Les prix varient entre 45 658 et 56 258 $, incluant transport et préparation. Le prix de base est plus élevé que la précédente génération, mais l’équipement est aussi plus généreux.
À bord, le renouveau était plus que nécessaire. Et bonne nouvelle, l’exécution est très bonne. Les sièges sont confortables, leur support est bon, et l’amplitude des ajustements est grande, facilitant l’adoption d’une bonne position de conduite. La visibilité est bonne sous tous les angles, exception faite de l’arrière quand tous les appuie-têtes sont relevés. Un rétroviseur caméra – comme dans le Subaru Ascent, le Toyota Highlander ou le Chevrolet Traverse – aurait été le bienvenu.
Le tableau de bord fait un bond vers de 21e siècle. Les formes carrées sont assumées et donnent de la robustesse au coup d’œil. L’écran de 9 pouces (8 pouces de série) est facile d’accès, positionné près du conducteur et propose une interface facile à comprendre et à utiliser, tout comme les commandes de climatisation claires et de bonne dimension. L’instrumentation numérique de 12,1 pouces de la version Platinum est aussi facile à lire et à comprendre.
L’autre amélioration vient de l’amélioration de la qualité de finition et d’assemblage. Les espaces de rangement sont aussi plus nombreux et volumineux, notamment avec une tablette devant le passager, un espace sous la console centrale et un panier sous le plancher du coffre. Génial pour la famille.
Comme sur la précédente génération, la banquette centrale peut accueillir trois personnes. Elle est désormais plus haute et plus confortable, procurant un meilleur soutien. La version Platinum dispose de sièges capitaine à la seconde rangée entre lesquels se trouve une console amovible d’une seule main. Les sièges basculent facilement pour accéder à la troisième rangée; il suffit d’appuyer sur un bouton pour qu’ils se replient, même si un siège d’appoint pour enfant y est installé. Très pratique.
Quant à la troisième rangée, elle est toujours assez basse, mais le dégagement pour la tête est bon. Le dégagement pour les jambes est limité, mais il suffit d’avancer la seconde rangée pour l’améliorer. Elle peut désormais accueillir trois personnes, faisant du Pathfinder un véhicule à huit places assises dans les versions S, SV et SL.
On a refusé la tentation de passer à un moteur 4-cylindres turbocompressé comme nombre d’autres concurrents (Mazda CX-9, Subaru Ascent, Ford Explorer) pour conserver le même V6 3,5 litres à injection directe que la précédente génération. Les 284 chevaux à 6 400 tours/minute et 259 livres-pieds de couple à 4 800 tours/minute sont transmis aux quatre roues via une nouvelle boîte automatique. Bye CVT, bienvenue à la boîte à 9 rapports d’origine ZF.
Celle-ci permet de conserver la capacité de remorquage à 6 000 livres, qui faisait la joie des propriétaires de l’ancienne génération. La suspension demeure configurée de la même manière avec jambes de force MacPherson à l’avant et arrangement multi-bras à l’arrière. Les roues de 20 pouces avec pneus 255/50R20 sont de série sur la version Platinum alors que les autres versions ont des roues de 18 pouces.
Le meilleur mot pour décrire le comportement routier du Nissan Pathfinder est raffinement. Largement plus silencieux, plus rigide et plus agile que son prédécesseur, on croirait pratiquement que la plateforme a été changée même si ce n’est pas le cas.
La suspension m’a néanmoins initialement surpris pour sa fermeté en ville, mais je l’ai rapidement oubliée quand j’ai pris des courbes. Elle maintient l’assiette du Pathfinder et lui permet d’enchainer les courbes sans tracas. La direction précise et rapide de même que la pédale de frein bien calibrée contribuent au sentiment de confiance qu’on ressent derrière le volant. Toute une amélioration en comparaison avec la mollesse de la génération précédente.
Sous les 3 500 tours/minute, le V6 est paresseux, mais ses 284 chevaux se réveillent ensuite. Par chance, la nouvelle 9-rapports n’hésite pas à le faire monter en régime, passant les rapports imperceptiblement. Douce et rapide, elle rétrograde avec conviction sans attendre lors des reprises. Voilà enfin un rendement satisfaisant et surtout plus gratifiant que celui de la CVT qu’elle remplace.
Le fait de jouer avec les modes de conduite modifie le fonctionnement du rouage, la réponse de l’accélérateur et la fermeté de la direction : en mode Boue et Racines, Sable ou Neige, jusqu’à 50 % du couple est transmis aux roues arrière en tout temps, améliorant l’adhérence. Le rouage a beaucoup de mordant, malgré le léger délai d’activation au départ.
En matière de consommation de carburant, j’ai obtenu 10,4 litres/100 km sur environ 240 km, ce qui est dans la norme de la catégorie.
Le Nissan Pathfinder 2022 corrige tous les défauts de l’ancien. Ses capacités, son rendement, sa qualité de construction sont améliorés au point où il rejoint, du moins à première vue, les autres ténors de la catégorie que sont les Honda Pilot, Toyota Highlander, Kia Telluride ou Hyundai Palisade. Son prix est également bien étudié, particulièrement celui de la version SV de milieu de gamme.
Je déplore néanmoins le fait qu’on n’ait pas profité de l’occasion pour innover considérablement ou encore apporter une version hybride ou hybride rechargeable. On nous a dit que ce n’était pas prévu pour le moment, ce qui est dommage considérant le gain que ce type de motorisation apporte.
Même si Nissan a un solide produit entre les mains, nous vous recommandons d’attendre avant de vous le procurer. On vous en reparlera.