Depuis l’apparition du Nissan Frontier de dernière génération, en 2005, il s’en est passé des choses dans la catégorie des camionnettes intermédiaires. Non seulement l’offre des modèles est-elle plus grande, mais chaque nouveauté apporte quelque chose de novateur, comme la turbocompression (Ford Ranger), le concept monocoque (Honda Ridgeline) et l’option décapotable (Jeep Gladiator). Le Nissan Frontier 2022, qu’apporte-t-il, lui ? Nous l’avons conduit pour le savoir.
Cette quatrième génération du Nissan Frontier arrive avec un design beaucoup plus angulaire, ce qui lui confère une stature nettement plus imposante et robuste, même si ses dimensions sont presque identiques à celles de son prédécesseur. C’est toutefois voulu, car Nissan explique qu’une camionnette intermédiaire ne doit pas être plus grosse que cela.
Tout comme le modèle qu’il remplace, le Nissan Frontier 2022 est offert en deux configurations de cabine, soit King Cab (deux portières avec portes inversées) ou Crew Cab (quatre portières). Une caisse de 6 pieds (1,8 mètre) vient de série dans les deux cas, et une boîte de 5 pieds (1,5 mètre) est offerte en option avec la cabine Crew Cab. Seule la déclinaison Pro-4X n’est limitée qu’à une boîte de 5 pieds.
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L’échelle de prix d’un Frontier se situe en bas des Toyota Tacoma et Honda Ridgeline, mais un peu au-dessus du Ford Ranger et du Chevrolet Colorado/GMC Canyon. Il faut payer 41 948 $, y compris les frais de transport et de préparation, pour un Frontier S King Cab de base. La gamme s’étend ensuite jusqu’à 51 448 $ pour un Pro-4X Crew Cab Luxury, l’exemplaire à l’essai.
La refonte du Frontier a eu un énorme impact sur son habitacle. La planche de bord incorpore un nouveau design et intègre des matériaux de bien meilleure qualité. La qualité d’assemblage est bonne sans en être excellente, mais l’ergonomie des commandes est superbe. La déclinaison Pro-4X ajoute de jolies finitions orangées qui aident à accentuer le design utilitaire de cette planche de bord.
Il y a aussi plusieurs solutions de rangement novatrices, comme un énorme plateau de rangement situé sous la planche de bord, en plus d’un plateau de recharge sans fil pour le téléphone (de série). Pas moins de 8 porte-gobelets sont à la disposition des occupants, les pochettes de portières sont profondes, et le compartiment de rangement situé au-dessus de la planche de bord est pratique.
L’interface multimédia du Frontier fonctionne adéquatement en ce sens qu’elle répond rapidement aux commandes, et ses fonctions ne sont ni trop complexes, ni trop difficiles à trouver. Ce système inclut une borne Wi-Fi (sur abonnement) et peut se mettre à jour à distance.
Les sièges avant du Frontier procurent un bon maintien, mais l’assise est un brin inconfortable en raison de coussins durs. La position de conduite se révèle cependant bonne, mais l’absence d’un volant à réglage télescopique nous force à faire preuve de créativité quant au positionnement du siège.
Finalement, l’accès aux places arrière de la version Crew Cab demeure étroit en raison de la largeur des portières. Une fois à bord, l’assise est carrée, mais le dégagement pour les genoux et la tête est généreux, même pour une grande personne. Il s’agit également d’une caisse plus large que ce que propose, par exemple, un Chevrolet Colorado/GMC Canyon. Autrement dit, trois adultes ne devraient pas se sentir trop coincés.
Un seul moteur équipe cette camionnette, soit un tout nouveau V6 de 3,8 litres d’une puissance de 310 chevaux et d’un couple de 281 livres-pieds. Ce moteur est jumelé à une boîte de vitesses automatique à 9 rapports. Le rouage à 4 roues motrices vient de série pour notre marché.
Nissan chiffre la capacité de remorquage à 2 944 kilos (6 490 livres) à condition qu’il soit équipé d’un ensemble de remorquage. La capacité de charge utile, quant à elle, s’affiche à 648 kilos (1 430 livres).
Plusieurs améliorations structurelles ont été apportées à l’architecture du Frontier, comme une barre stabilisatrice installée à l’arrière et l’augmentation du diamètre de celle d’en avant. Les amortisseurs comprennent des butées antirebonds en uréthane et de nouveaux supports de cabine permettent de réduire les vibrations de 80 %.
La déclinaison Pro-4X va encore plus loin au chapitre des compétences hors route. Elle comprend des amortisseurs plus costauds de marque Bilstein, un différentiel arrière autobloquant, pas moins de trois plaques de protection, des pneus destinés au hors-route, des crochets de remorquage et quelques changements esthétiques. Étrangement, l’angle d’approche de cette version baisse un peu, passant de 32,6 à 32,3 degrés.
Il n’y a encore aucune motorisation électrifiée. Certes, il est vrai qu’aucun modèle dans cette catégorie n’en offre une, mais Nissan aurait pu redéfinir le segment avec une motorisation hybride. Hélas, non.
Nous n’avons pu conduire que la déclinaison Pro-4X durant l’événement que Nissan nous avait préparé dans la région de l’Outaouais. J’ai immédiatement ressenti la douceur de sa suspension sur les routes du Québec et les efforts du constructeur d’avoir amélioré l’insonorisation de l’habitacle grâce à de l’isolant supplémentaire installé dans le toit et le plancher.
La motorisation m’a cependant moins enchanté, du moins, en termes d’accélération. Bien que ce V6 semble robuste et produise beaucoup de couple à bas régime, il n’est pas aussi nerveux que celui de Jeep, de Toyota ou, même, de GM. Il y a également des délais agaçants dans la boîte de vitesses.
Cette camionnette est équipée d’une direction assistée hydrauliquement, ce qui lui octroie une meilleure sensibilité dans un contexte hors route (je confirme), mais qui alourdit la direction en conduite urbaine.
Dans les sentiers, le Frontier a fait preuve d’une belle stabilité, et la douceur de sa suspension était encore plus apparente. J’ai pu me permettre de franchir quelques obstacles plus rapidement que je n’aurais dû, ce qui m’a permis de mieux observer la rigidité de sa structure. Le Frontier s’est montré costaud et capable d’en prendre. Les délais dans la pédale d’accélérateur étaient cependant beaucoup plus apparents dans cet environnement.
Pour ce qui est de la consommation de carburant, j’ai enregistré une moyenne combinée de 12 litres/100 kilomètres, ce qui est correct pour la catégorie, mais sans plus.
Avec le Frontier, Nissan nous montre qu’elle maîtrise encore l’art de la petite camionnette. Les changements apportés à ce modèle lui permettent d’évoluer afin de mieux faire face à une nouvelle génération de concurrents et d’offrir exactement ce que les acheteurs de camionnettes intermédiaires recherchent.
Malheureusement, il n’apporte rien de nouveau à la catégorie. Ce modèle aurait pu innover davantage question de faire évoluer le segment.
Cela étant dit, l’approche conservatrice du Nissan Frontier 2022 lui permettra sans doute de demeurer durable et peu coûteux en entretien. Il est cependant encore trop tôt pour nous prononcer sur une recommandation, car RPM attend toujours un an avant de statuer.