Fidèle aux plus récents produits de la marque, la Nissan Altima 2019 adopte une silhouette plus affûtée qui intègre une fois de plus ce « pilier flottant » à l’arrière, mais aussi une version plus imposante de cette grille en « V » à l’avant. Tout est une question de goût à ce chapitre. Cependant, je ne déteste pas le museau de la nouvelle Altima, cette vaste grille de calandre étant mieux intégrée que celle de la Maxima, par exemple. Les blocs optiques amincis ont quant à eux forcé les concepteurs à déplacer les clignotants au-dessus des antibrouillards.
Avec ce design plus musclé, les arêtes sur les flancs ressortent davantage, surtout près du pilier A à la base du capot; c’est peut-être même un peu trop chargé pour certains! Derrière, les feux de position découpés au couteau donnent à la voiture cette impression de largeur augmentée, tandis que le diffuseur ajoute un brin de sportivité à l’ensemble.
Nissan propose deux tailles de jantes pour son modèle canadien : 17 pouces sur les livrées S et SV, et 19 pouces sur l’édition Platine et Edition One, cette dernière n’étant prévue qu’à 250 exemplaires pour le marché canadien.
La nouvelle berline conserve sensiblement le même gabarit, mais elle se fait plus longue, plus large, plus basse, en plus d’avoir un empattement plus long que par le passé. J’aime bien le design de cette nouvelle livrée. Par contre, je me dois d’émettre un bémol quant à la qualité d’assemblage de cette voiture de « préproduction » à l’extérieur. Souhaitons que l’Altima de production soit mieux ficelée lorsqu’elle arrivera en concession au début de l’hiver.
Ce premier contact s’est déroulé à bord d’une livrée Platine, la mieux équipée de la gamme, si on ne tient pas compte des quelques flaflas esthétiques de l’Édition One. La sellerie de cuir, le système de navigation, la mémoire de position des sièges, la chaîne audio Bose, ainsi que le système de surveillance à 360 degrés font tous partie de l’équipement de série à bord de ce modèle.
La bonne nouvelle, c’est que le constructeur a rehaussé le niveau d’équipement à bord des livrées plus abordables. Par exemple, les sièges de la première rangée sont chauffants, tandis que les systèmes Apple CarPlay et Android Auto sont offerts d’office sur toutes les livrées. Toutes les Altima sont vendues avec quatre ports USB (deux de type A et deux de type C), un système mains libres Bluetooth, un démarreur à distance, les miroirs chauffants extérieurs, l’alerte de portière arrière, le freinage d’urgence intelligent, et j’en passe.
Cette refonte complète du modèle est d’ailleurs bénéfique du point de vue de la qualité des matériaux utilisés, les plastiques et les fausses boiseries étant de belle facture. La console centrale a également été abaissée, ce qui donne l’impression d’avoir un peu plus d’espace pour les coudes à la première rangée.
Les designers de la marque répètent ce qu’ils ont fait à bord du récent Kicks. L’écran du système de divertissement est donc « inséré » par-dessus la planche de bord, tandis que toutes les commandes du système de ventilation sont regroupées en un seul endroit derrière le levier de la boîte de vitesses.
La berline intermédiaire est loin d’être un modèle sport, mais l’intégration de ce volant à la base aplatie fait du bien à l’agrément de conduite, car son design est ergonomique. Chapeau aussi aux sièges à zéro gravité inspirés de la NASA qui, pendant ce court essai, se sont avérés très confortables. À la deuxième rangée, c’est « business as usual », l’espace étant accueillant pour des adultes de grande taille, un commentaire qui s’applique aussi au coffre.
Sous le capot, l’approche de Nissan Canada diffère quelque peu de celle de nos voisins américains. Non seulement la configuration à roues avant motrices disparaît du catalogue canadien, mais la nouvelle motorisation 4-cylindres turbo à compression variable déjà implantée à bord de l’Infiniti QX50 ne traverse pas la frontière non plus. C’est donc de dire que toutes les Altima sont équipées d’un moteur 4-cylindres atmosphérique à injection directe de 2,5-litres de cylindrée, d’une boîte de vitesses CVT et du rouage intégral.
Nissan affirme que son bloc de 2,5-litres a été largement révisé – 80 % des composantes seraient nouvelles ou repensées – pour améliorer le rendementet l’expérience de conduite. Avec une puissance de 182 chevaux et un couple optimal de 178 lb-pi, cette mécanique se frotte aux autres mécaniques de base de la catégorie. Je doute toutefois que ces chiffres soient suffisants pour accrocher un sourire aux amateurs d’adrénaline.
Pourtant, Nissan n’a cessé de marteler à quel point sa nouvelle berline était plus amusante à conduire. Je l’avoue, l’Altima est moins triste à conduire que l’ancienne, mais on ne peut pas parler de révolution pour autant. La direction est plus précise, le roulis est atténué dans les virages et la sonorité de la mécanique est elle aussi plus convaincante. Par contre, la recette de l’Altima demeure la même, c’est-à-dire une berline bien équipée qui ne fait pas trop de vagues.
De son côté, la boîte de vitesses CVT fait toujours chanter le moteur haut et fort lors des reprises sur l’autoroute et l’effet « élastique » est encore présent. Le bon côté de cette unité à variation continue, c’est qu’une fois rendu à vitesse de croisière, le régime moteur est à son plus bas, ce qui se traduit par une excellente consommation de carburant et un habitacle silencieux.
Malgré tout, j’ai trouvé que l’insonorisation était encore insuffisante sur les autoroutes de la Californie. Je préfère cependant attendre un deuxième essai en sol québécois pour conclure à ce chapitre, car notre temps passé au volant a été de courte durée.
La Nissan Altima 2019 est-elle plus sportive que l’ancienne? La réponse est oui, mais face aux ténors du segment – je pense notamment à la Mazda6 et la Honda Accord –, l’Altima a encore des croutes à manger pour accrocher un sourire au visage de son conducteur.
En revanche, cette motricité accrue risque de plaire au public canadien qui préfère un véhicule à quatre roues motrices lorsque la météo fait des siennes. Il sera intéressant de voir comment se comporte cette berline lorsque l’hiver sera de retour. Avant de me prononcer sur l’efficacité de la traction intégrale, je préfère attendre la saison froide, afin de voir si l’Altima 2019 représente une menace pour la Legacy qui n’a plus vraiment besoin de présentation à ce niveau.
Bref, on sent un effort de la part de Nissan pour reconquérir les consommateurs de berlines intermédiaires, mais même s’il y a beaucoup de nouveautés à bord, l’Altima est fidèle au modèle sortant. Les habitués ne seront pas dépaysés par l’ambiance, la tenue de route, le confort et même la consommation de carburant. Bien que ce rouage intégral soit bénéfique, l’Altima 2019 conserve au final son caractère de voiture sans histoires.