Le Mitsubishi Outlander est le véhicule le plus vendu par le constructeur japonais depuis des années. Il maintient littéralement la marque en vie, elle qui demeure marginale avec seulement 97 concessionnaires au pays. Mitsubishi a tendance à séparer l’Outlander PHEV de celui à essence non électrifié, au point où les deux disposent d’un cycle de vie différent. La génération actuelle de l’Outlander à essence est arrivée en 2022 alors que l’Outlander hybride rechargeable est arrivé en 2023.
Il en va de même pour cette refonte de mi-cycle qui ne touche que la version à essence. Les mêmes changements apparaîtront sans aucun doute à bord de l’Outlander PHEV l’an prochain. Il n’y a pas de changements majeurs à bord du Mitsubishi Outlander 2025 ; le constructeur a simplement retravaillé quelques détails afin de le rentre un peu plus attrayant dans un segment chargé, celui des VUS compacts.
Six versions, un prix de base compétitif
Le Mitsubishi Outlander 2025 a la difficile tâche de se frotter à une pléiade de modèles compétents, comme le Toyota RAV4, le Mazda CX-5, le Subaru Forester et le Honda CR-V. Les gens du marketing de Mitsubishi ont beau essayer de mettre de l’avant toutes les belles raisons qui poussent les gens à se le procurer, mais ce qui milite le plus en la faveur de l’Outlander ce sont les incitatifs financiers, de même que sa garantie générale de 5 ans/100 000 km et de 10 ans/160 000 km sur le groupe motopropulseur.
- À LIRE : Mitsubishi ne rejoindra probablement pas l’alliance Honda-Nissan
- À LIRE : Mitsubishi Outlander PHEV 2024 : le quart-arrière de la marque
Au Canada, le Mitsubishi Outlander 2025 est proposé en six déclinaisons (ES, SE, LE, SEL, GT et GT Premium), qui se distinguent principalement par leur niveau d’équipement car elles n’ont rien de différent au chapitre des motorisations. Contrairement à certains concurrents, toutes les variantes proposent de série un rouage intégral, une très bonne chose.

Il faut débourser 37 648$ pour vous payer la version de base ES S-AWC alors que la plus cossue, la GT Premium S-AWC, frise les 50 000$. L’Outlander n’est pas nécessairement beaucoup plus abordable que ses concurrents, mais il se reprend sur la valeur avec un niveau d’équipement assez intéressant. Même les versions d’entrée de gamme sont intéressantes et ne vous pénalisent pas trop. On ne vous force pas à vous diriger vers le haut de la gamme pour obtenir un véhicule bien équipé.
Le Mitsubishi Outlander dispose d’un niveau de dépréciation sur cinq ans qui se situe un peu sous la moyenne par rapport aux marques présentes dans le segment, il fait donc mieux, je me serais attendu à pire curieusement.
L’avant demeure polarisant
Il faut réellement prêter attention afin de constater les changements apportés au modèle. Mitsubishi a retouché la partie supérieure de la grille, près du capot, tout comme la section inférieure du pare-chocs. C’est très subtil. Ce qui demeure, c’est le bouclier baptisé Dynamic Shield qui comprend de chaque côté des immenses blocs de lumière cerclés d’une imposante garniture chromée en forme de C. Je n’aime toujours pas l’effet, c’est très massif en plus d’apporter un effet grossier. L’immense grille dispose aussi d’une apparence très plastique, tout comme les prises d’air. Je ne retrouvais pas un sentiment de robustesse malgré un assemblage réussi.

Le véhicule profite d’éclairage à DEL à l’avant sur toutes les versions, même chose pour les feux arrière qui ont été retravaillés et dont la lentille a été assombrie. Cette fois, l’effet s’avère plus subtil et sophistiqué.
Vous aurez un choix de cinq couleurs deux tons et de huit couleurs unies, dont le gris Pierre lunaire qui s’ajoute cette année à la palette. Les deux choix de roues de la livrée 2024 ont été remplacés par trois nouveaux styles de jantes allant de 18 à 20 pouces. Les versions intermédiaires ont maintenant des roues distinctives plutôt que celle de base comme par le passé.
De l’audio signé Yamaha, une troisième banquette inutile
C’est à bord que l’on retrouve les principaux changements du véhicule. Le gros défaut de l’Outlander par le passé, c’était son habitacle terne à l’effet très plastique. Mitsubishi a amélioré la situation avec cette nouvelle génération depuis 2022 et cette refonte contribue à rehausser un peu plus l’effet du travail déjà débuté.
C’est surtout visible sur le tableau de bord et les portières avec un choix de matériaux plus noble. Les garnitures ajoutent au design et les matériaux souples aux points de contact rehaussent le sentiment de luxe. Sans être au niveau d’un Mazda CX-5, c’est mieux que par le passé. Mon véhicule d’essai proposait une nouvelle couleur intérieure, Brique brune, qui fait partie des quatre nouveaux choix.
Le sélecteur du levier de vitesse a aussi été retouché, tout comme le chargeur sans fil qui peut accommoder des téléphones plus imposants. L’Écran tactile ancré sur le tableau de bord voit ses dimensions rehaussées en passant de 9,0 à 12,3 pouces. Le système d’infodivertissement est bien entendu compatible avec Android Auto et Apple CarPlay sans fil.

La grande nouveauté, c’est l’ajout d’un système de sonorisation signé Yamaha. C’est une première collaboration en Amérique du Nord entre Yamaha et un constructeur automobile. Deux types de systèmes sont proposés : le Ultimate qui comprend 12 haut-parleurs, incluant un de sous-grave à l'arrière et le Premium, qui dispose de huit haut-parleurs, mais qui laisse malheureusement de côté le caisson de sous-grave. La qualité est définitivement en hausse par rapport au système Bose (ou d’origine Mitsubishi, dans les Outlander de base) du passé, mais en prime, les grilles de haut-parleurs Yamaha au fini métallisé apportent une belle touche à bord.
Autre nouveauté, on peut obtenir des sièges ventilés et un rétroviseur numérique avec caméra dans la version la plus haut de gamme, mais c’est une fausse bonne idée. L’image n’est pas réaliste, les objets semblent beaucoup plus proches qu’ils ne le sont réellement.
Quant à la troisième banquette qui est de série, elle n’est pas plus pratique qu’avant et elle convient à peine à des enfants. Il y a tellement peu s’espace aux jambes, seulement 475 mm. Elle devrait être optionnelle. Mitsubishi pourrait ainsi abaisser le prix du véhicule.
Pas puissant le moteur, mais plus intéressant que le 3-cylindres de Nissan
Rien de neuf sous le capot puisque l’Outlander demeure équipé du 4-cylindres de 2,5 litres qui développe une puissance de 181 chevaux pour un couple identique. Sur les chemins pentus de la Californie, on s’aperçoit rapidement que le moteur n’est pas très puissant et qu’il a fort à faire pour déplacer avec aise le véhicule. L’effet est renforcé par la transmission à variation continue (CVT) qui, malgré des rapports préprogrammés, fait littéralement hurler le moteur lorsqu’il est sollicité.
Ce sera beaucoup moins perceptible en zone urbaine ou en conduite très posée, mais c’est lorsque l’on pousse le véhicule que ça devient plus notable. Au moins, Mitsubishi a conservé ce moteur et a décidé de ne pas émuler la stratégie de Nissan avec le Rogue, le cousin technique de l’Outlander. Le Rogue ne propose maintenant qu’un moteur 3-cylindres turbocompressé à compression variable d’une cylindrée de 1,5 litre qui n’a rien de très intéressant. La sauce aurait pu être drôlement gâchée.

Lors de mon essai, j’ai remarqué une bonne insonorisation à bord du véhicule. L’habitacle était silencieux et les bruits extérieurs étaient très bien filtrés. Bon point ici. La direction a aussi été retravaillée par rapport à l’ancien modèle et c’était aussi perceptible. J’aime bien l’effet de lourdeur plus marqué, améliorant la sensation sur la route.
L’élément le plus réussi du groupe motopropulseur de l'Outlander, c’est son rouage intégral S-AWC. Il utilise un embrayage hydraulique opéré par un moteur électrique et qui distribue le couple entre les roues avant et arrière. Ce qui le distingue, c’est qu’il mise sur la traction et la stabilité comme celui de ses concurrents, mais s’oriente en plus sur les performances, étant inspiré des véhicules de course du constructeur. On peut moduler la conduite avec différents modes de conduite, mais impossible de gérer le rouage intégral, pour le verrouiller à titre d’exemple.
Côté consommation, les conditions d’essai ne m’ont pas permis de bien l’établir, mais l’Outlander n’est pas le plus économe en carburant par rapport à ses concurrents. Le constructeur annonce 8,9 L/100 km en moyenne, mais en réalité, il est rarement sous les 10 L/100 km. Ce n’est malheureusement pas la force du véhicule. Quand a sa capacité de remorquage, elle se situe à 907 kg (2 000 lb).

Recommandé
La refonte du Mitsubishi Outlander 2025 aura permis de peaufiner un modèle important pour le constructeur. Le véhicule a démontré par le passé une bonne fiabilité. Par exemple, il n’y a pas eu de rappel au Canada en 2024, et un seul a touché le modèle en 2023, concernant sa caméra de recul.
Il lui manque encore quelques éléments pour prétendre rivaliser avec les ténors du segment, mais accompagné d’incitatifs financiers intéressants, il peut représenter un choix intéressant pour son prix. Puisque les changements apportés au modèle sont mineurs, l’équipe de RPM peut maintenir sa recommandation d’achat.
- Trouvez une Mitsubishi Outlander d'occasion à vendre
- Consultez tous nos articles et vidéos sur la Mitsubishi Outlander
- Découvrez les Meilleurs véhicules 2025 selon RPM