Malgré l’engouement sans cesse croissant pour les VUS au cours des deux dernières décennies, la Mercedes-Benz de Classe C a continué de générer un bon volume de ventes ; il n’est donc pas étonnant que le constructeur lui porte une grande attention, surtout qu’elle sert de base au GLC. La Classe C s’est écoulée à plus de 10 millions d’exemplaires dans le monde depuis son introduction en 1982 sous l’appellation Mercedes-Benz 190. Le constructeur nous en propose, cette année, une cinquième génération ; ce n’est pas un luxe, puisque l’actuelle remontait à 2015
Style sophistiqué, beaucoup plus que sportif
Décrire la nouvelle Classe C est assez simple : la voiture ressemble à une mini Classe S, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Le tout est visible par les lignes fluides du modèle dont les parties avant et arrière plongent vers le bas, ce qui crée une impression de mouvement. L’habitacle est aussi reculé, on a l’impression que la voiture dispose d’un capot plus élancé. La grille avant demeure très imposante et intègre en son centre le large emblème de la marque, personne ne pourra se méprendre. Mon véhicule d’essai profitait des jantes de 19 pouces offertes en option qui ajoutaient au design ; mais, dans l’ensemble, la voiture fait dans la sobriété, surtout avec une carrosserie peinte en blanc. Il faudra attendre les livrées AMG pour avoir un peu plus d’exubérance.
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Le modèle est plus imposant que l’ancienne Classe C, avec 63,5 millimètres (2,5 pouces) de plus en longueur et 25,4 millimètres (1 pouce) additionnels du côté empattement. Sa largeur est presque identique, elle est cependant un peu plus basse, ce qui ajoute à son dynamisme.
Une seule version est offerte pour le moment, et c’est la berline C300 4Matic dont le prix de base se situe à 56 700 $ avant les frais de transport, un montant légèrement supérieur à l’an dernier. Quelques ensembles permettent de rehausser son degré d’équipement et son style, attendez-vous à vous laisser tenter, mais la facture grimpera tout aussi rapidement que votre enthousiasme.
Un habitacle spectaculaire
Si, lors de ma prise de contact, l’extérieur ne m’a pas décroché la mâchoire, l’intérieur est beaucoup plus spectaculaire. Dès qu’on ouvre la portière, on remarque rapidement l’inspiration de la Classe S, et l’effet est drôlement réussi, surtout dans le cas de mon modèle d’essai en raison de son aménagement à deux tons comprenant l’intérieur des portières et les sièges en cuir de couleur rouge. La qualité des matériaux, l’attention aux détails et la qualité d’assemblage sont au rendez-vous, on est rarement déçu chez Mercedes-Benz. On a beaucoup moins l’impression d’être à l’intérieur d’un modèle d’entrée de gamme, on se croirait à bord d’une Classe plus coûteuse.
On reconnaît surtout le nouvel habitacle aux nombreuses technologies présentes. Il est difficile de passer outre les cinq imposantes buses de ventilation circulaires qui sont montées très haut au tableau de bord, mais c’est surtout tout le numérique qui attire l’œil. L’instrumentation est composée d’un écran de 12,9 pouces disposé à l’horizontale et qui peut être personnalisé, il ne vous faudra qu’une maîtrise en informatique pour arriver à bien comprendre toutes les fonctionnalités.
Au centre trône l’écran de 11,9 pouces du système d’infodivertissement ; il est monté à la verticale, légerement orienté vers le conducteur (6 degrés) et flotte au-dessus du tableau de bord plutôt que d’y être entièrement intégré. Simple à utiliser, il permet d’afficher l’information du système MBUX de seconde génération qui, grâce à son assistant vocal « Hey Mercedes », permet de contrôler un peu tout à bord et de gérer vos déplacements assez simplement, pour autant que vous ayez la discipline d’apprendre les commandes et, surtout, de penser à les utiliser.
Les sièges avant procurent un bon degré de confort, quoiqu’un peu ferme lors de longues randonnées, surtout que je n’ai pas beaucoup de renfort au postérieur. Les dimensions accrues de la voiture permettent surtout d’aller chercher un peu plus de dégagement pour les passagers arrière, notamment aux jambes et aux épaules.
Une seule mécanique, mais électrifiée
On devrait trouver diverses motorisations ultérieurement dans la Classe C, notamment une C43 AMG plus tard cet automne, mais la voiture arrive initialement avec un seul moteur sous le capot, soit un 4-cylindres turbocompressé de 2,0 litres qui développe une puissance de 255 chevaux et produit un couple de 295 livres-pieds. Le moteur profite d’une nouvelle technologie de turbocompression développée de concert avec l’équipe de F1 Mercedes-AMG Petronas, qui permet de réduire le temps de réponse et de maximiser l’induction d’air frais.
Le moteur est jumelé à un système d’hybridation légère à 48 volts qui comprend un démarreur-alternateur. Il ajoute une puissance de 20 chevaux et, surtout, 148 livres-pieds de couple au moteur à essence. De plus, il permet de circuler dans certaines conditions sans l’apport du moteur à combustion.
Le tout est jumelé à l’unique boîte de vitesses offerte, soit une automatique à 9 rapports, plus compacte et légère (30 %), optimisée spécifiquement pour une application hybride. Puisque le modèle dispose de l’acronyme 4Matic, on comprend que le rouage intégral est de série, il distribue le couple avec, en tête, des performances optimales.
Sur la route
J’ai pu prendre le volant de la nouvelle Mercedes-Benz Classe C dans la région de New York afin de parcourir quelques centaines de kilomètres, assez pour me faire une idée de la plus récente mouture du constructeur.
Premier constat, le moteur à 4 cylindres turbocompressé déploie un bon niveau de puissance, mais c’est son couple de 295 livres-pieds qui procure l’effet désiré, une bonne impression de puissance, dès qu’on titille l’accélérateur. Non seulement l’alternateur électrique fournit un surplus de couple, mais le moteur dispose aussi d’un mode Overboost qui ajoute 20 chevaux pour une courte période. Même s’il s’agit d’un 4-cylindres, un véritable sacrilège pour une Classe C si on recule dans le temps, jamais je n’ai eu l’impression de manquer de puissance, que ce soit pour doubler ou pour m’insérer devant la circulation dense de la région de New York.
Cependant, dès le départ, j’ai aussi remarqué que la pédale de frein est spongieuse, il faut appuyer fort et loin pour bien sentir la force freinage, un sentiment qui n’est pas nécessairement agréable.
Le volant offre une bonne prise en main, son boudin assez gros renforce l’impression de contrôle. Il comprend une multitude de commandes, elles sont assez distrayantes, car il faut bien souvent présélectionner leurs fonctions dans un autre menu avant de les utiliser. Le système d’affichage tête haute est aussi complet, mais il est très large et comporte beaucoup d’information, ce qui nuisait à la visibilité. Dans le cadre d’un essai régulier, j’aurais pris le temps de l’épurer un peu.
J’ai aussi trouvé la suspension très souple, et ce, même sur le mode Sport+ ; j’aurais préféré un peu plus de fermeté, mais je comprends que Mercedes-Benz loge du côté du confort plutôt que du côté de la sportivité, surtout dans le cas de ses versions de base. Les modes servent surtout à personnaliser la réactivité de l’accélérateur et de la boîte de vitesses.
Mon essai n’a pas véritablement permis de valider convenablement les chiffres de consommation du moteur, un essai plus complet nous permettra certainement de le faire et de valider mes premières impressions du modèle.
Conclusion
Mercedes-Benz a su moderniser sa Classe C et la rendre concurrentielle dans le segment en misant surtout sur les technologies à bord. Elle fait un pas dans l’électrification avec une technologie d’hybridation légère, mais Mercedes-Benz nous laisse tout de même sur notre appétit sans annonce en matière de motorisation rechargeable ou électrique. Seuls les amateurs de performances y trouveront leur compte avec les futures AMG.
Puisque la fiabilité de la Classe C ne s’est pas révélée sans failles ces dernières années, nous ne recommandons pas son achat avant au moins un an, surtout qu’il s’agit d’une nouvelle génération et qu’elle est truffée de nouvelles technologies.
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