Après des années à avoir martelé que le moteur thermique représentait toujours l’avenir, Mazda s’est ravisée voyant sans doute la direction que prenait le marché. Quelques années après ce revirement, on a droit cette année à l’arrivée du premier véhicule entièrement électrique du constructeur nippon, soit le Mazda MX-30 2022. J’ai eu la chance de faire un court essai du véhicule, voici des réponses à toutes les questions, y compris l’information sur son autonomie.
Le Mazda MX-30 a été développé entièrement par Mazda, il ne fait donc pas partie des véhicules qui seront le fruit de l’alliance Toyota-Mazda. Il repose sur une plateforme adaptée du Mazda CX-30, ça vous donne une idée des dimensions de ce VUS sous-compact.
Le Mazda MX-30 est offert en deux versions cette année, soit GS et GT. C’est simple, surtout que rien ne les distingue en termes de motorisation. Le MX-30 GS est vendu au prix de base de 42 150 $, soit un montant similaire à ses rivaux, mais tout de même plus élevé que la Chevrolet Bolt EV 2022 (38 198 $), la Nissan LEAF (39 560 $) ou, même, la MINI Cooper S E (40 990 $). Il offre un bon niveau d’équipement dont un système de navigation, des sièges et un volant chauffants et plusieurs équipements de sécurité.
-
À LIRE AUSSI : Le Mazda MX-30 2022 sera offert à partir de 42 150 $
-
À LIRE AUSSI : 13 modèles électrifiés pour Mazda d’ici 2025
Quant à la version GT (47 150 $), elle ajoute quelques équipements intéressants mais rien qui en fait un incontournable.
En termes de style, le design du MX-30 est fort réussi. Si l’avant est assez similaire au CX-30, l’arrière est fort différent surtout dans le cas de feux ronds qui ressortent de la carrosserie. Le véhicule se distingue surtout par ses portes inversées baptisées « style libre ». Elles ne sont pas sans nous rappeler le principe qu’on retrouvait sur la RX-8. La version GT peut aussi disposer d’une carrosserie à deux tons, une distinction supplémentaire.
L’intérieur propose un design résolument moderne, on remarque rapidement les différents matériaux recyclés utilisés pour garnir les différentes surfaces. Aucun souci avec l’effet de luxe ou la qualité de finition et d’assemblage, le MX-30 2022 procure un sentiment haut de gamme supérieur à plusieurs rivaux. J’ai bien aimé la console flottante au centre avec son espace de rangement pratique situé juste en dessous. J’aurais aimé retrouver un chargeur sans fil, ce n’est pas offert. L’élément le plus inusité, c’est l’ajout de recouvrement de liège pour le plateau de la console.
Le volant et l’instrumentation sont presque identiques à ce qu’on retrouve à bord du CX-30. Mazda a tout de même ajouté un nouvel écran tactile de 7,5 pouces juste en haut de la console centrale, il permet de contrôler tout ce qui touche le climatiseur. Au lieu de tout regrouper dans un seul écran comme c’est la nouvelle tendance, on retrouve plus haut l’écran du système d’infodivertissement. C’est le même que dans les autres véhicules. Non seulement n’est-il pas tactile, mais il faut se rabattre sur la molette ; cependant, il a une apparence beaucoup moins technologique que le nouvel écran. Il détonne.
À l’arrière, l’accès est facilité par l’ouverture très large des portes inversées, on s’y glisse aisément. Il s’agit d’un VUS sous-compact, le dégagement aux jambes est limité, même chose à la tête. Quant à l’espace de chargement, il se situe à 431 litres soit moins que les 572 litres du CX-30. Pas d’espace de chargement supplémentaire à l’avant, l’espace est conservé pour le moteur rotatif qui arrivera l’an prochain à bord de la version hybride rechargeable.
Côté motorisation, le Mazda MX-30 est mû par un moteur électrique qui développe une puissance de 143 chevaux (107 kilowatts) et produit un couple de 200 livres-pieds. Il envoie sa puissance aux roues avant par l’entremise d’une transmission automatique à un rapport. Pas de rouage intégral offert.
Ce qui fait réagir le plus dans le cas du Mazda MX-30, c’est son autonomie. Il dispose d’un ensemble de batteries lithium-ion de 35,5 kilowattheures, ce qui lui procure une autonomie officielle de 161 kilomètres. C’était d’ailleurs l’éléphant blanc dans la pièce lors de la présentation. Même si Mazda nous vantait les avantages dynamiques et la réduction de poids apporté par cet ensemble, je n’ai pu m’empêcher de soulever la faible autonomie du véhicule par rapport à la concurrence et d’en questionner la raison.
Les experts présents ont avoué que la plateforme ne permettait pas d’accommoder un ensemble de batteries plus capable sans compromettre l’équilibre dynamique du véhicule. Bref, on comprend que Mazda fait ses premiers pas dans l’électrique, mais ne dispose pas des moyens des constructeurs plus importants. On nous le vend comme un véhicule urbain qui ne conviendra pas à tous, mais le hic, c’est que si je décide de me payer un iPhone 10 au lieu du dernier modèle, je m’attends à économiser sur le prix, ce qui n’est pas le cas du MX-30.
La bonne nouvelle, c’est que la batterie dispose d’une technologie de thermorégulation, elle peut être chauffée ou refroidie au liquide afin de maintenir une température optimale en tout temps. Le chargeur dispose d’une capacité maximale de 40 kilowatts, il faut compter 2,5 heures pour recharger dans une borne de niveau 2, environ 36 minutes dans une borne de niveau 3.
J’espérais que le Mazda MX-30 offrirait un plaisir de conduire supérieur aux autres véhicules électriques, et c’est le cas. Mazda a réussi à lui transposer l’ADN de ses autres véhicules, seule la MINI Cooper S E s’est révélée du même calibre. Le véhicule se conduit du bout des doigts, Mazda a bien travaillé afin de connecter le conducteur au véhicule, et ce, malgré ses 140 kilos (300 livres) supplémentaires par rapport au CX-30.
Mazda a sorti l’artillerie lourde pour assurer le tout. Les ingénieurs ont réussi à positionner le bloc de batteries très bas, améliorant le comportement dynamique. Ce sont surtout toutes les technologies dont le e-G-Vectoring Control qui travaille constamment à minimiser les transferts de poids en intervenant sur l’accélération et le couple en virage. L’idée est non seulement de hausser l’efficacité, mais surtout, de rendre la randonnée plus confortable pour tous les passagers.
Au départ, le compteur m’affichait 203 kilomètres d’autonomie, ce qui est tout de même passablement supérieur à celle annoncée. J’ai parcouru 125 kilomètres avec une autonomie restante de 54 kilomètres, ce qui m’aurait donné une autonomie totale d’environ 180 kilomètres pour un niveau de consommation de 16,9 kilowattheures/100 kilomètres.
Deux leviers de sélection derrière le volant permettent de moduler la puissance de régénération en offrant quelques modes. C’est le genre de chose qu’on apprécie grandement surtout quand on veut maximiser les récupérations de précieux kilomètres.
Malgré les qualités du Mazda CX-30 EV 2022, il est très difficile de passer à côté de l’autonomie du véhicule. Si, en théorie, c’est suffisant dans la majeure partie des cas, on s’est fait à l’idée que les véhicules électriques modernes doivent laisser de côté toute anxiété d’autonomie.
Puisqu’il s’agit d’un nouveau modèle et sachant tout ce qui se passe avec les véhicules électrifiés récemment, RPM ne recommande pas l’achat du modèle à sa première année.