J’ai assisté l’an dernier au lancement du Mazda CX-90, un VUS intermédiaire qui devenait le modèle porte-étendard de la gamme Mazda et qui apportait son lot de nouveautés technologique. Nouveau moteur à 6 cylindres en ligne, version hybride rechargeable, le modèle a contribué à renforcer le repositionnement de la marque, soit un peu plus haut dans l’échelle du luxe.
Le CX-90 a aussi permis, surtout chez nos voisins du Sud, à améliorer la situation financière de Mazda avec des ventes en hausse pour sa gamme de VUS, le CX-5 et le CX-50, notamment. Oubliez les voitures chez Mazda, les VUS sont maintenant les rois, mais de grâce, gardez-nous au moins contre vents et marrées la MX-5. Dans le cas du CX-70, ce n’est pas la première incursion du constructeur du côté des VUS intermédiaires. On se souvient du Mazda CX-7, un modèle qui a connu un certain succès avant l’arrêt de sa production en 2012. Le CX-70 est, quant à lui, beaucoup plus gros, il s’apparente beaucoup plus à l’ancien CX-9 en termes de dimensions.
Quelques distinctions de style par rapport au CX-90
Je me suis donc rendu cette semaine en Californie afin de mettre à l’essai le Mazda CX-70 2025, le jumeau du CX-90, la 3e banquette en moins. Je m’attendais donc à ce qu’il partage les qualités et les irritants du Mazda CX-90. Est-ce le cas? Découvrons-le ensemble.
Réglons tout d’abord la question du nom. Comme plusieurs, vous vous demandez pourquoi Mazda a choisi un nom distinct alors qu’il s’agit ni plus ni moins que d’un CX-90 sans l’option d’une 3e banquette. Chuck Reimer, de Mazda Canada, m’expliquait que Mazda voulait apporter une identité propre au modèle et lui permettre de se démarquer du CX-90 afin d’éviter la confusion chez les acheteurs. L’explication se défend, mais il faut avouer que peu de constructeurs ont adopté une approche similaire pour deux véhicules aussi semblables, surtout dans la même marque.
En matière de style, le CX-70 est très similaire au CX-90 outre quelques petites distinctions. C’est surtout l’avant qui le démarque avec une grille et des entrées d’air distinctes. Les garnitures sont aussi de finition noire, on laisse le chrome au CX-90. De côté, même choix de jantes, mais avec un fini distinct. Les rétroviseurs latéraux du CX-70 seront toujours noirs, une autre distinction. Dommage que, au Canada, on ne puisse profiter des poignées de portières également noires comme c’était le cas des modèles américains que j’ai mis à l’essai. L’effet était assez réussi, surtout sur les modèles peints en blanc.
L’arrière dispose aussi de quelques particularités, mais, dans l’ensemble, le véhicule propose les mêmes lignes racées qui lui procurent une allure haut de gamme. J’aime bien l’effet dynamique apporté par son long capot et l’habitacle reculé avec le toit plus écrasé. Il me rappelle un peu l’effet du défunt Infiniti FX. Bref, on pourrait coller au Mazda CX-70 un emblème provenant d’une marque de prestige, et ça passerait très bien.
Il a l’air plus cher que le CX-90, mais il ne l’est pas
Curieusement, Mazda a décidé d’adopter une drôle de stratégie. Si vous vous dirigez sur le site de Mazda Canada, le CX-70 est présenté à un prix de base supérieur au Mazda CX-90, soit 3 850 $ de plus. C’est en analysant les versions que l’on comprend pourquoi. Le Mazda CX-70 2025 ne propose pas de version de base GS comme son homologue, on a donc l’impression qu’il est plus cher. Ça crée un effet négatif.
C’est une décision très étrange, car je me serais attendu au contraire, soit rendre le CX-70 le plus accessible possible. Les gens qui recherchent un gros VUS à 3 rangées sont souvent mieux nantis et optent pour les modèles mieux équipés. Je crois que la livrée de base GS serait plus pertinente du côté du CX-70. Si on compare les autres versions, on s’aperçoit que chacune des autres livrées est environ 1 000 $ de moins que son équivalent chez le CX-90.
À l’intérieur, outre le choix de couleur, le CX-70 est identique en toutes pièces au CX-90M. J’aime bien l’attention aux détails, la qualité d’assemblage et le choix des matériaux qui procurent un réel sentiment de luxe. Je dois faire le même reproche qu’au CX-90, l’écran du système d’infodivertissement n’est pas très grand et est n’est pas tactile. On doit jouer de la molette, ce qui alourdit chaque opération et demande plus de concentration, même si Mazda prétend le contraire depuis des années.
Tout se joue à l’arrière pour le Mazda CX-70 2025. Il offre 598 litres d’espace de chargement contre 568 litres dans le cas du CX-90, il dispose donc de 30 litres supplémentaires. Ils sont principalement apportés par l’ajout d’un coffre sous le plancher qui permet de sécuriser des petits objets. J’ai remarqué que le plancher est très haut, mais la profondeur du coffre est assez impressionnante. S’il faut retenir un avantage du CX-70 par rapport à ses concurrents, c’est son volume de chargement, il est supérieur à la grande majeure partie de ses concurrents.
Le 6-cylindres en ligne à favoriser
Pas de changement du côté de sa motorisation par comparaison avec le CX-90, on retrouve les deux mêmes choix de mécaniques. J’ai tout d’abord pris le volant d’un CX-70 équipé du nouveau moteur à 6 cylindres en ligne de 3,3 litres avec hybridation légère, il est le plus abordable avec son prix de base de 60 945 $.
Ce moteur est doté de la technologie hybride légère M-Hybrid Boost, qui intègre un moteur électrique placé entre le moteur et la boîte de vitesses à 8 rapports. Connecté à un système électrique de 48 volts, il réduit la consommation de carburant et fournit une puissance supplémentaire lors de l’accélération. Fait intéressant, il propose deux niveaux de puissance. Dans les deux premières versions, il s’agit d’une puissance de 280 chevaux et d’un couple de 332 livres-pieds. Afin de rivaliser avec les VUS plus haut de gamme, une version à haut rendement du même moteur hausse les chiffres à 340 chevaux et à 369 livres-pieds quand il est alimenté en carburant super. Ce n’est pas obligatoire, mais le carburant régulier vous pénalisera d’environ 20 chevaux.
Sur la route, j’aime bien ce moteur, c’est celui à favoriser pour le moment. Il est plus souple, j’aime l’effet de puissance qu’il apporte et sa sonorité. Qui plus est, sa consommation est au même niveau que la livrée PHEV quand son moteur à essence est en action. Seul bémol au tableau, quelques à-coups du côté de la boîte de vitesses, surtout à basse vitesse.
L’hybride est décevant
Il faudra débourser environ 9 000 $ de plus pour vous payer l’une des deux versions équivalentes (GS-L et GT) équipées de la mécanique hybride rechargeable. Elle se compose d’un moteur à essence à 4 cylindres atmosphérique de 2,5 litres ; il s’agit du même moteur qu’on retrouve sous le capot du CX-5. Il est associé à un moteur électrique qui ajoute 173 chevaux et 199 livres-pieds de couple. La puissance totale annoncée est de 323 chevaux, et le couple culmine à 369 livres-pieds.
J’avais bien hâte de voir si le comportement de cette motorisation hybride est le même qu’à bord du CX-90 ; c’est bien le cas. Le mariage entre les moteurs thermique et électrique n’est pas parfait, on entend des bruits qui semblent provenir d’un peu partout, y compris du système de régénération. À l’arrêt, quand on enfonce l’accélérateur, le groupe motopropulseur grogne et émet un bruit comme si les engrenages glissaient. Bref, l’harmonie n’est pas au beau fixe entre les divers composants, ce n’est pas au niveau des concurrents PHEV du CX-70. C’est dommage, il reste du travail à faire à ce chapitre.
J’aurais bien aimé vous dire que, à la fin, la version hybride vaut la chandelle, mais ce n’est pas le cas, surtout avec l’abandon prochain des subventions au Québec. D’une part son autonomie de 42 kilomètres n’est pas très emballante, elle le sera encore moins en hiver. Cette autonomie devient aussi essentielle si l’on veut profiter d’une économie de carburant intéressante par rapport au 6-cylindres, sinon difficile de rentabiliser le déboursé supérieur.
Deux cibles
Les deux versions de base du Mazda CX-70 2025 tentent de rivaliser avec des véhicules plus généralistes comme le Jeep Grand Cherokee, alors que les deux plus cossues s’attaquent aux modèles de luxe, le Lexus RX et le BMW X5, notamment. Même si on concède le ratio équipement-prix au CX-70, il doit se pointer dans la bataille avec un niveau de prestige non reconnu pour le moment, un élément que les acheteurs recherchent bien souvent. Du reste, il est spacieux, stylisé et bien conçu.
Avec des mécaniques complexes et nouvelles pour la marque, on place de le CX-70 évaluation pour sa première année avant que l’équipe de RPM se prononce sur sa recommandation.
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