Il n’y a pas si longtemps, les dirigeants de Mazda disaient préférer miser sur l’optimisation du moteur à essence plutôt que de se lancer à fond dans les véhicules électriques comme certains autres constructeurs. Des années plus tard, force est d’admettre que Mazda a revu sa position puisqu’elle commence à introduire les premiers véhicules qui seront au cœur de son plan d’électrification.
Je me suis déplacé chez Mazda Europe afin de mettre à l’essai le second opus de Mazda en matière de véhicules électrifiés, le Mazda CX-60 2023. Ce VUS fait suite à l’introduction, il y a un an, du Mazda MX-30, premier VUS électrique de la marque. Malgré une belle qualité, en raison de son autonomie restreinte, le modèle n’a rien ébranlé au royaume de l’électrique. Mazda a toujours dans les plans d’introduire une variante du MX-30 équipé d’un moteur rotatif, ce qui en fera un modèle PHEV à autonomie prolongée qui pourrait bien être intéressant.
Pas de CX-60 au Canada, mais un CX-70 et un CX-90
Le Mazda CX-60 est donc le premier de quatre nouveaux VUS intermédiaires membres de la nouvelle famille des « Large Product Group », composée des CX-60, CX-70, CX-80 et CX-90. Deux sont confirmés pour le Canada, soit les CX-70 et CX-90.
En termes de style, le CX-60 2023 profite d’un design qui s’éloigne des modèles actuels de Mazda, surtout au chapitre de la partie avant avec son nouveau fascia. On remarque son long capot ainsi que l’habitacle reculé, il me fait penser à un BMW. Ses feux arrière et ses phares nous rappellent ceux du Mazda MX-30, surtout la bande qui compose les phares de jour. Son design est très réussi, les prochains modèles risquent fort de s’en inspirer. Le CX-60 est un peu plus gros que le CX-50 ; il se situe dans les faits entre nos VUS compacts et intermédiaires, ce qui justifie son positionnement difficile pour notre marché.
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À l’intérieur, on voit bien la nouvelle philosophie de Mazda, soit un habitacle soigné, bien assemblé et proposant un choix de matériaux qui dégagent un sentiment de qualité perceptible. Malheureusement, pas d’écran tactile, mais pas la peine de s’attarder à tous les détails du véhicule, c’est surtout sa mécanique qui est pertinente.
Une motorisation hybride très puissante
Le Mazda CX-60 profitera de quelques motorisations dont un nouveau 6-cylindres en ligne de 3,0 litres comportant un système d’hybridation légère de 48 volts. La plus intéressante, c’est l’hybride rechargeable, baptisée e-Skyactiv, car elle sera offerte à bord des futurs CX-90 et CX-70 vendus au Québec.
La motorisation PHEV du CX-60, développée en collaboration avec Toyota, comprend un moteur 4 cylindres atmosphérique de 2,5 litres qui développe une puissance de 187 chevaux et produit un couple de 186 livres-pieds. Il s’agit du même moteur qu’on retrouve notamment sous le capot du CX-5. Il est jumelé à un moteur électrique de 100 kilowatts qui ajoute une puissance de 134 chevaux et un couple de 184 livres-pieds. La puissance totale annoncée est de 323 chevaux, et le couple culminera à 369 livres-pieds, ce qui en fait l’une des motorisations du genre les plus puissantes. Elle est plus puissante que celle du Toyota RAV4 Prime (302 chevaux) et du Mitsubishi Outlander PHEV 2023 (259 chevaux).
L’autre composant mécanique digne d’intérêt, c’est la nouvelle boîte de vitesses automatique à 8 rapports. Développée par Mazda, elle est beaucoup plus technologique que l’ancienne à 6 rapports, elle réduit notamment réduit les pertes d’énergie grâce un niveau de friction réduit.
Grâce à une batterie lithium-ion de 17,8 kilowattheures développée par Panasonic, le véhicule profite d’une autonomie électrique annoncée de 63 kilomètres selon la norme WLTP ; on peut donc s’attendre à une autonomie avoisinant les 50 kilomètres selon nos normes. C’est un peu moins que certains concurrents ; Mitsubishi annonce 87 kilomètres selon le cycle WLTP grâce à une batterie de 20 kilowattheures.
Le résultat sur la route
J’ai pris les clés du Mazda CX-60 e-Skyactiv 2023 afin de parcourir quelques centaines de kilomètres dans la banlieue de Düsseldorf, en Allemagne. Dès le départ, l’ordinateur affichait une autonomie de 79 kilomètres, ce que je trouvais très optimiste. J’ai activé le mode EV afin de valider le tout. Je dois avouer qu’il n’a pas été facile de se retenir lorsque l’itinéraire m’a envoyé sur l’Autobahn. Les véhicules filaient à vive allure, j’aurais voulu profiter à nouveau de cette liberté pour voir ce que le CX-60 avait dans le ventre, mais je ne voulais pas fausser mon test d’autonomie. Malgré une conduite prolongée sur l’autoroute, mon collègue et moi avons réussi à parcourir 56 kilomètres sur le mode électrique ; il sera donc possible de dépasser les 60 kilomètres en zone urbaine, à une vitesse moindre, et en maximisant la régénération.
Parlant de régénération, il n’est malheureusement pas possible de moduler son agressivité afin de récupérer plus d’énergie et, surtout, de ralentir le véhicule sans freiner, c’est dommage.
Une fois le test de l’autonomie passé, j’ai pu m’amuser un peu plus avec le véhicule. Les accélérations sont assez intéressantes, le couple initial est impressionnant, et, à plus grande vitesse, le moteur à essence permet de conserver une bonne dose de puissance, là où les véhicules électriques s’essoufflent normalement.
Il est intéressant de voir comment la boîte automatique à 8 rapports se comporte, surtout sur le mode électrique. Alors que les modèles similaires profitent d’une CVT, la boîte de Mazda effectue des changements bien perceptibles sur le mode électrique, ce qui surprend. Elle s’est révélée très efficace tout au long de notre essai, malgré deux hésitations plus marquées à basse vitesse.
Là où le Mazda CX-60 se distingue des autres VUS hybrides rechargeables, c’est en matière de dynamisme et de plaisir de conduire. Le constructeur a réussi à conserver l’ADN de ses autres véhicules, sa direction est communicative et précise. Les ingénieurs ont aussi revu le design des suspensions afin de minimiser les transferts de poids avant-arrière afin de les transformer un peu plus en bonds. J’ai remarqué peu de roulis en virage ; bref, Mazda a voulu réduire au maximum l’impact du poids supplémentaire de la motorisation PHEV. Avec ses 1 980 kilos, le Mazda CX-60 n’est pas un poids plume, mais Mazda a bien réussi à le contrôler, mieux que plusieurs autres constructeurs.
L’avis de RPM
Cette nouvelle technologie hybride rechargeable est donc un second pas pour Mazda dans son plan d’électrification. En fin de compte, elle n’a rien de révolutionnaire, mais elle permet à tout le moins à Mazda de se positionner commun un joueur à considérer si vous cherchez un véhicule capable de circuler en partie sans essence. L’avantage de Mazda ? L’agrément de conduite. Il faudra maintenant voir comment se comportera cette motorisation sous le capot des CX-70 et CX-90, des VUS qui seront un peu plus imposants.
Il faudra surveiller les prochaines initiatives du constructeur en matière de véhicule électrique, ça passera par trois nouveaux modèles qui seront introduits d’ici 2025. Cinq véhicules hybrides et cinq autres hybrides rechargeables s’ajouteront d’ici 2025.
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