Si un constructeur désire s’installer dans la catégorie des VUS de luxe compacts, il doit se montrer novateur. Sinon, il se fera manger tout rond avec les modèles allemands. Acura et Genesis l’ont compris avec le RDX et le GV70, deux véhicules qui réussissent à ébranler l’opposition germanique. Lexus est-elle capable d’en faire autant avec son nouveau NX ? Nous l’avons mis à l’essai pour le savoir.
Il faut remonter jusqu’à 2014 pour assister à la naissance du Lexus NX. Il figurait à l’époque parmi les premiers VUS sous-compacts de luxe. Cependant, après l’arrivée du tout petit UX chez Lexus, le pauvre NX se retrouvait à cheval entre deux segments.
C’est ce qui a poussé Lexus à proposer une deuxième génération plus imposante et plus volumineuse. Le Lexus NX 2022 réside maintenant officiellement dans la catégorie des VUS de luxe compacts.
Il ne semble pas avoir beaucoup changé au premier coup d’œil, résultat de la philosophie évolutive du design chez Lexus. Personnellement, j’aime beaucoup l’allure de ce petit utilitaire. Il semble moderne, futuriste, même, et montre des coups de crayon angulaires typiques de l’art japonais qui créent une illusion de profondeur dans la peinture.
-
À LIRE AUSSI : Lexus NX 2022 : plusieurs nouveautés dont une motorisation hybride rechargeable
-
À LIRE AUSSI : LF-Z électrifié, le futur de Lexus sera électrique
Il y a maintenant quatre saveurs de Lexus NX (au lieu de deux) : 250, 350, 350h hybride et 450h+ hybride rechargeable ; une première pour ce modèle. Les prix commencent à 49 515 $, y compris les frais de transport et de préparation, ce qui représente une augmentation d’environ 300 $ par rapport à l’ancien modèle. La gamme s’étend ensuite jusqu’à 78 465 $ pour un 450h+ F Sport 3.
Notez qu’un NX 450h+ Ultra-Premium est admissible au rabais de 8 000 $ pour les véhicules électriques au Québec grâce à son PDSF de 59 950 $.
L’habitacle du NX comprend une foule de nouveautés intéressantes. On remarque d’emblée une qualité de construction et de finition impeccable avec des matériaux d’allure riche et des agencements de couleurs agréables.
La nouveauté la plus évidente est l’énorme écran de 14 pouces (9,8 pouces sur les déclinaisons NX 250 et NX 350h) qui domine la partie centrale de la planche de bord. Elle fait des pas de géant en matière d’ergonomie et de technologie. Fini l’ancien pavé tactile chez Lexus, place maintenant à un écran entièrement tactile et à de bonnes vieilles commandes physiques.
Ce système répond rapidement, affiche clairement l’information et se révèle très convivial une fois qu’on l’apprivoise. Dans mon cas, la connexion à Android Auto sans fil s’est effectuée rapidement et efficacement. Le NX a maintenant une instrumentation entièrement numérique, où l’information est bien présentée et dont l’affichage change selon les modes de conduite.
L’autre grande nouveauté, c’est l’intégration d’un affichage tête haute intégrant plusieurs menus. En utilisant deux petits pavés tactiles au volant, on navigue dans cet affichage aisément, ce qui nous permet d’activer certaines fonctions du véhicule comme le type de régulateur de vitesse et, même, une chaîne audio. C’est plutôt « cool » ! Les sièges et le volant chauffants/ventilés intelligents, qui s’adaptent à la température ambiante de l’habitacle, permettent d’accentuer l’effet de luxe.
La position de conduite dans un Lexus NX est cependant étrange, surtout pour les grandes personnes, en raison d’un siège positionné haut dans l’habitacle. L’accès aux places arrière se révèle également un peu difficile en raison de la forme du toit, mais une fois à bord, on y trouve un excellent dégagement pour la tête et les épaules. C’est confortable.
Ce petit VUS est hélas à la traîne en matière de volume. Quand on replie le dossier du siège arrière, on se retrouve avec 1 302 litres d’espace, ce qui est derrière un Audi Q5 (1 500 litres) et un BMW X3 (1 755 litres).
Le grand éventail des motorisations offertes représente l’une des plus belles qualités du NX. Pas moins de quatre groupes motopropulseurs sont offerts, et toutes les déclinaisons viennent de série avec le rouage intégral.
Le NX 250 a recours à un 4-cylindres de 2,5 litres qui développe une puissance de 203 chevaux et produit un couple de 184 livres-pieds. Ensuite vient le NX 350 mû par un tout nouveau 4-cylindres turbocompressé de 2,4 litres qui déballe 275 chevaux et produit un couple de 317 livres-pieds. Ces deux moteurs sont jumelés à une boîte de vitesses automatique à 8 rapports.
Pour ce qui est du NX 350h, sa motorisation est composée d’un 4-cylindres de 2,5 litres et d’un moteur électrique monté sur le train arrière, pour une puissance totale combinée de 240 chevaux. Cette motorisation est jumelée à une transmission à variation continue (CVT).
Enfin, le NX 450h+, qui hérite de la même motorisation que le RAV4 Prime, affiche une autonomie électrique de 61 kilomètres et une puissance totale combinée de 304 chevaux. Pourquoi 10 kilomètres de moins en autonomie qu’un RAV4 Prime ? Parce que le NX est plus lourd, tout simplement.
La capacité de remorquage est chiffrée à 907 kilos (2 000 livres) pour l’ensemble de la gamme. Aucune déclinaison de haute performance n’est encore proposée.
J’ai conduit les NX 350 et NX 450h+ sur les routes de l’Ontario. Chaque déclinaison m’a charmé par la solidité de sa structure, l’insonorisation de l’habitacle et un comportement routier beaucoup plus sportif qu’avant.
Le nouveau moteur de 2,4 litres apporte un vent de fraîcheur au modèle. Le fait que sa cylindrée soit plus élevée que l’ancien 2,0-litres fait en sorte que le couple s’active beaucoup plus bas dans les tours. Lexus a même ajouté un amplificateur de sonorité du moteur dans les haut-parleurs, ce qui confère à cet utilitaire une marque de sportivité appréciée. Les accélérations sont franches, et les reprises de la boîte de vitesses se font plus rapidement qu’avant. Cette boîte demeure toutefois plus lente à réagir qu’une équivalente allemande.
Le 450h+ se conduit presque exactement comme un RAV4 Prime ! Mais ce n’est pas une mauvaise chose. Quand on roule sur le mode électrique, on constate les efforts du constructeur en matière d’insonorisation de l’habitacle. C’est hyper silencieux, et la manière dont le NX encaisse les imperfections de la route est épatante.
Pour ce qui est de la consommation et de l’autonomie électrique, l’essai a été trop bref, et la batterie du 450h+ n’était pas chargée au maximum. Nous devrons conduire ces modèles plus longtemps sur les routes du Québec pour en brosser un portrait éclairé.
Le Lexus NX de dernière génération s’était glissé parmi nos Meilleurs véhicules pour sa qualité globale, ses faibles frais d’entretien et son excellent dossier de fiabilité. Cette deuxième génération pourra-t-elle en faire autant ? Laissons le temps au nouveau 4-cylindres de 2,4 litres de faire ses preuves avant de nous prononcer sur une recommandation.
Pour ce qui est de la tentative du NX de s’infiltrer parmi les VUS de luxe compacts, c’est réussi. La grande souplesse de ses motorisations, la qualité globale du modèle et les technologies qu’il amène au segment lui permettent d’affronter les ténors de la catégorie.