La mode est un domaine qui évolue rapidement. Le vêtement que vous venez d’acheter sera possiblement désuet d’ici quelques mois, ou au mieux d’ici quelques années.
L’automobile répond pratiquement aux mêmes standards, mais plus lentement. Les traditionnels VUS (sur châssis à échelle) sont maintenant démodés, ayant été remplacés par les multisegments, plus populaires que jamais.
Il en reste cependant quelques-uns qui ne sacrifient pas la robustesse, les capacités ou la durabilité sur l’autel de la mode. Ils sont des purs, des durs, des vrais. Le Lexus GX 460 est un de ceux-là. Pour faire une comparaison vestimentaire, il est comme un pantalon à poches cargo du début des années 2000, remplacé depuis par le jeans à coupe étroite.
Pour savoir si la présence du GX est toujours aussi pertinente dans le marché, mais également voir de quoi il est capable, j’ai eu l’opportunité d’en faire l’essai dans la région de Toronto.
Peut-être que vous ne connaissez même pas l’existence du GX, tellement sa distribution est confidentielle au Québec.
Arrivé au pays en 2010 sous sa forme actuelle, le GX est dérivé directement du Toyota Land Cruiser Prado, un VUS qui est distribué sur d’autres marchés. Ayant subi le traitement Lexus, il arbore fièrement la fameuse grille en forme de sablier qui, à mon grand étonnement, a su me conquérir. Elle est d’ailleurs retravaillée pour l’année 2020 afin d’avoir une apparence un peu plus moderne, tout comme les phares qui sont aussi retouchés.
Malgré ces améliorations, on ne peut pas dire que l’allure du GX soit particulièrement moderne, surtout lorsqu’on la compare avec celles des autres produits Lexus plus récents comme le UX, le NX et le RX. Par contre, cet aspect robuste laisse transparaître la vocation pratique de ce véritable VUS, ce qui n’est pas une mauvaise chose.
Cliquez sur Vie à bord pour la suite de l'essai.
À l’intérieur aussi, le côté vétuste ressort. Premièrement, la forêt de boutons au tableau de bord, sur la console centrale et au plafonnier ne saurait faire mentir l’âge vénérable de cette bête. Pas moins d’ailleurs que l’écran du système d’infodivertissement et l’instrumentation qui n’ont pas grand-chose de commun avec ceux que l’on retrouve dans les Lexus récentes.
La position de conduite particulière donne l’impression d’être assis au sommet de la tour du CN tellement on est haut perché, une autre caractéristique ancienne. L’aspect positif de cet attribut demeure néanmoins l’excellente visibilité de part et d’autre, ce qui est de moins en moins commun dans l’industrie.
Pour le reste, le confort, la qualité de finition et d’assemblage de même que le silence de roulement sont à l’image de ce à quoi on s’attend d’une Lexus. Combinées à la grande douceur de roulement, ces caractéristiques assurent une grande sérénité dans l’habitacle, ce qui est plutôt inhabituel dans un véhicule monté sur un châssis séparé.
Quelques mots sur les places arrière de deuxième rangée qui sont accessibles en grimpant littéralement à bord (merci aux marchepieds), et à l’espace de chargement relativement élevé.
Cliquez sur Technique pour la suite de l'essai.
La conception de la mécanique est un élément qui distingue une fois de plus le GX des multisegments. Ça commence par le V8 4,6 litres de 310 chevaux (oui, seulement 310 chevaux pour un V8), un moteur désormais exclusif au GX 460, compte tenu du fait qu’il a été retiré du catalogue de tous les autres modèles de la grande famille Toyota/Lexus.
Cet engin est accouplé à une transmission automatique à SIX rapports et à un rouage 4x4 disposant de trois modes : 4x4 automatique, neutre et 4x4 en gamme basse. Il appert donc que le GX est équipé pour trimer dur.
Une suspension pneumatique à fermeté réglable est de la partie, ainsi que divers systèmes d’assistance à la conduite qui facilitent la circulation en hors route, comme le A-TRAC.
Cliquez sur Au volant pour la suite de l'essai.
Pour être franc, rouler avec un GX donne l’impression de rouler avec un véhicule qui date d’une autre époque tant il est différent des multisegments contemporains.
Le comportement routier du GX pourrait être qualifié de déroutant en raison du centre de gravité élevé et de la direction floue, deux caractéristiques inhérentes à la configuration à châssis à échelle. De plus, la suspension pneumatique molle ne fait qu’exacerber cette caractéristique. Clairement, le GX privilégie les lignes droites plutôt que les courbes.
À l’inverse, ce comportement robuste prend tout son sens quand l’asphalte cède la place au gravier et à la boue. Tel que démontré à l’occasion du petit parcours hors route que nous avons eu la chance de faire, le GX est capable d’en prendre. Les montées deviennent un jeu d’enfant en raison de la gamme basse, alors que les descentes sont gérées entièrement par le système A-TRAC, laissant seulement au conducteur le contrôle de la direction.
Le moteur V8, qui donne un bon couple pour passer à travers ces épreuves, fait montre d’une douceur de roulement évidente, qui ne fait qu’améliorer le confort ressenti à bord. C’est cependant au prix d’une consommation de carburant élevée, gracieuseté du moteur mais aussi de l’aérodynamisme digne d’une brique. Heureusement que la transmission à six rapports sait se faire oublier, ce qui est une qualité.
Cliquez sur Conslusion pour la suite de l'essai.
Une question demeure : êtes-vous du type pantalon à poches cargo ou jeans à coupe étroite?
Si vous êtes du type pantalon pratique à poches cargo, n’hésitez pas une seule seconde à vous procurer un GX. Il est capable de prouesses inattendues et sa fiabilité est remarquable.
Il y a beaucoup plus de chance cependant que vous soyez du type jeans. Dans ce cas, le GX ne s’adresse pas à vous. Il demande beaucoup de compromis pour être réellement agréable au quotidien, en plus de ne pas être donné.
Le choix ultime pour obtenir un véhicule aussi fiable et qui ne sacrifiera pas le confort, tout en étant carrément plus agréable au quotidien : le Lexus RX. Moins exclusif, certes, mais nettement plus compétent!