Aucun doute sur l’extérieur, le nouveau modèle respecte la philosophie introduite il y a presque 10 ans. Cette fenestration réduite par la ligne de caisse surélevée, les arches de roue élargies pour justement accommoder des jantes de grande taille, le toit qui se termine par un petit aileron au-dessus de la lunette arrière : tous ces détails sont des clins d’œil à l’Evoque de première génération.
En fait, il est même permis de dire que l’Evoque 2.0 ne change pas beaucoup par rapport à son prédécesseur. D’ailleurs, à ce sujet, le responsable du design chez Land Rover, le Professeur Gerry McGovern, n’a pas hésité à exprimer son mécontentement en entendant ce genre de commentaire sur le modèle révisé.
En regardant de plus près, on remarque en effet que le Range Rover Evoque 2020 reçoit quelques modifications subtiles. Le bouclier, par exemple, est fortement inspiré du Velar avec ses phares amincis et cette grille de calandre rectangulaire, tandis que les ouvertures dans le pare-chocs adoptent une signature moins sévère que sur l’ancien modèle. Sur les flancs, les poignées disparaissent dans les portières lorsque le véhicule se verrouille, une solution observée sur d’autres véhicules du groupe Jaguar Land Rover. Ce détail peut sembler anodin, mais il épure la ligne du véhicule.
Finalement, la portion arrière est aussi ramassée que par le passé, mais les designers ont réuni les feux de position en une seule bande avec, bien sûr, une signature renouvelée pour l’éclairage aux diodes électroluminescentes. Petite observation toutefois : ces ouvertures qu’on aperçoit à la base du pare-chocs arrière ne servent pas à laisser passer les tuyaux d’échappement, ceux-ci étant dissimulés sous le véhicule.
L’ambiance à l’intérieur du Evoque n’a jamais été un problème grâce au design fonctionnel et soigné. Bonne nouvelle : c’est toujours le cas! La planche de bord présente encore ce vaste panneau de gauche à droite, avec un écran central qui a la particularité de se soulever quelque peu au démarrage. On verra bien dans quelques années si cette caractéristique fonctionne toujours. À l’image des plus récents modèles de la marque, un panneau tactile prolonge le tableau de bord entre les deux occupants avant. Il y a bien sûr ces deux molettes qui permettent d’ajuster quelques paramètres comme la ventilation et la température. Ici aussi on souhaite que cette portion du tableau de bord résiste à l’épreuve du temps, sinon la facture risque d’être salée!
Le volant recouvert de cuir (ou de suède dans certains cas, selon le modèle retenu), est quant à lui très plaisant à tenir en mains et comporte également des commandes tactiles pour naviguer à travers l’écran derrière le volant ou simplement pour ajuster le régulateur de vitesse, répondre au téléphone et monter le volume de la chaîne stéréo. Le rétroviseur intelligent est également une belle addition qui améliore la vision arrière, comme lorsque le coffre est trop plein. Land Rover innove aussi avec son système ClearSight GroundView qui « enlève » virtuellement le capot du champ de vision du conducteur pour les manœuvres plus serrées telles que le stationnement en parallèle. Dans les cas correspondants, la prise de vue en temps réel, modifiée par le système, s’affiche sur l’écran central. Malheureusement, notre modèle d’essai n’en était pas muni.
La sellerie, tant à l’avant qu’à l’arrière, est très confortable. C'est un aspect que maîtrise assez bien le constructeur, il faut l’avouer, mais même si l’espace de la deuxième rangée a été amélioré, je confirme qu'il y a encore place à l'amélioration. C’est un Evoque tout de même, pas un Range Rover allongé!
Le Range Rover Evoque 2020 arrivera au pays très prochainement (avant la fin du mois d’avril) avec deux groupes motopropulseurs.
Le modèle P250 constitue l’offre de base à partir de 47 000 $ dans la livrée S. Le quatre-cylindres turbo Ingenium de 2,0 litres livre une puissance de 246 chevaux et un couple optimal de 269 lb-pi.
L’autre option s’appelle P300 et commande un prix de départ de 52 500 $. Le niveau P300 vient de son côté avec le même moteur quatre cylindres, mais ajoute un système hybride de 48 volts, ce qui fait grimper la puissance à 296 chevaux, et le couple, à 295 lb-pi.
Toutes les livrées font appel à une boîte de vitesses automatique à neuf rapports, qui peuvent évidemment être changés avec les palettes derrière le volant, ou bien avec le levier de vitesses.
Le nom Land Rover est synonyme de véhicule passe-partout et l’Evoque se doit d’être à la hauteur. Le véhicule est donc équipé d’un rouage intégral sophistiqué qui s’ajuste aussi au type de terrain. Bref, pas de surprise à ce niveau!
Mais, ce qui importe, c’est l’expérience de conduite du véhicule, n’est-ce pas? L’ancien Evoque était déjà fort agréable à conduire au quotidien et, je dois l’admettre, ses capacités hors route m’étonnaient encore plus.
Concernant ce deuxième opus, une attention particulière a été apportée à rendre le véhicule plus agile, mais également plus silencieux. À plusieurs reprises sur l'autoroute, j’ai dû réduire la cadence pour ne pas me retrouver avec une contravention, signe de la douceur du roulement. La direction n’est pas trop lourde, mais indique tout de même ce qui se passe sous les semelles. La suspension est également calibrée pour le confort avant tout. Même après plusieurs kilomètres de brassage en conduite hors route, je n’étais aucunement fatigué.
Le seul hic dans cette histoire, c’est que nous n’avons pas pu mettre la main sur le modèle P300. Mes impressions de conduite concernent donc uniquement l’Evoque P250. Il aurait été intéressant de comparer les deux niveaux de puissance, mais ça devra attendre. Malgré tout, le modèle de base se débrouille fort bien lors des accélérations et freinages. La boîte de vitesses n’a pas présenté trop d’à-coups, et ce, même lors des reprises sur l’autoroute alors que la transmission rétrogradait d’un ou deux rapports.
L’Evoque impressionne une fois de plus avec ses capacités hors route. Malgré les jantes de 21 pouces enveloppées par des pneumatiques conçues pour un usage sur bitume, le plus petit des Range Rover n’a fait qu’une bouchée des parcours aménagés. Que ce soit pour traverser une rivière ou escalader une pente abrupte sans même toucher l’accélérateur – grâce au système Terrain Response 2 –, le petit VUS se comporte de manière exemplaire.
Pour un premier contact, le Range Rover Evoque 2020 livre une très bonne impression. Le VUS s’est amélioré à tous les niveaux, sur route ou loin de celle-ci. Il est confortable, bien ficelé et même plus racé que l’an dernier.
Il faudra attendre avant de se prononcer sur la livrée P300, plus puissante et à peine plus gourmande à la pompe. Aussi, l'arrivée du modèle hybride rechargeable sur le marché nord-américain n’est pas encore confirmée, mais avec la popularité croissante des véhicules électriques, il serait étonnant que Land Rover en décide autrement.
Reste maintenant à voir si la fiabilité sera au rendez-vous, un élément qui fait défaut au sein du groupe Jaguar Land Rover depuis fort longtemps. Et avec la liste interminable de technologies embarquées, en plus du passé peu reluisant de la marque, il est permis d’être sceptique à l’égard de l’Evoque malgré tout le charme qu’il exerce.