Toronto, Ontario – Lors de l’introduction du premier Kia Soul en 2009, peu de gens auraient pu se douter qu’il connaîtrait un si grand succès. D’ailleurs, les concurrents qu’il avait à l’époque – le Nissan Cube et le Scion xB – ont tous les deux laissé de côté cette catégorie, faute de popularité.
Parlant de catégorie, dans laquelle sommes-nous avec le Kia Soul? Est-ce une voiture à hayon? Est-ce un multisegment? La catégorie est-elle indéfinissable? Pas facile.
Qu’à cela ne tienne, j’ai été convié dans la ville de Toronto – en plein centre-ville – pour mettre à l’essai la dernière mouture de ce solitaire. Ce fut bref, mais suffisant pour dire que le Kia Soul de troisième génération fait bonne impression, peu importe sa catégorie.
Tout le monde connaît le Soul. Impossible de passer à côté de la forme carrée de la carrosserie, du pilier A peint en noir, de la ligne de toit déclinante et des feux verticaux, tous des éléments qui composent sa signature visuelle depuis longtemps. La partie avant a subi les plus gros changements. Les blocs optiques sont maintenant scindés en deux – comme le veut la tendance –, regroupant dans la partie inférieure les clignotants et les phares antibrouillard, et dans la partie supérieure, les phares. Ces derniers sont d’ailleurs à DEL sur certaines versions.
Deux ensembles d’apparence sont disponibles pour ce nouveau venu. Les versions dites « régulières » ont des pare-chocs et des bas de caisse dont la partie inférieure est de couleur contrastante. Les versions GT-Line ont, quant-à-elles, une carrosserie de couleur harmonisée et des pare-chocs plus agressifs. Ce sont ces versions qui se distinguent le plus et qui sont, de surcroît, les plus jolies. Malheureusement, elles n’étaient pas disponibles lors de l’essai.
Personnellement, j’adore le look de ce nouveau Soul. La partie avant plus imposante et la singularité du reste de la carrosserie agrémentent une industrie automobile trop homogène.
D’un point de vue plus technique, le Kia Soul 2020 reprend la même plateforme, mais sa composition a été revue. L’ajout d’acier haute résistance fait qu’elle est 35 % plus rigide que l’ancienne.
De prime abord, l’habitacle tout de noir vêtu m’a laissé de glace. C’est toutefois en m’attardant à quelques détails que je me suis aperçu que l’accent a été mis sur l’équipement abondant, la fonctionnalité et l’amusement – typiquement Kia.
En matière d’équipement, les versions EX+ et supérieures surprennent. D’abord, la console centrale dispose d’un écran horizontal de 10,25 pouces, ce qui surpasse toute la concurrence. Cette tablette peut être personnalisée en fonction de ce que désire le conducteur et son fonctionnement est rapide et intuitif. Mention spéciale aussi à l’affichage tête haute, aux sièges chauffants à l’arrière et à toutes les assistances à la conduite. Les versions moins équipées ne sont pas en reste non plus avec les sièges chauffants à l’avant, l’écran de sept pouces et l’entrée sans clé.
Côté pratique, le Soul 2020 voit son espace cargo amélioré en comparaison avec la précédente génération. Le coffre dispose même d’un double fond ajustable : une belle astuce facile à mettre en place.
Le côté jovial est mis en lumière par les inserts texturés qu’on retrouve dans le haut des portières. Ceux-ci peuvent être éclairés de différentes couleurs grâce aux DEL insérés un peu partout. D’ailleurs, l’intensité de la lumière peut s’adapter en fonction de la musique jouée par l’excellent système harman/kardon en option. Amusant, tout ça!
Le groupe motopropulseur du Soul provient directement d’un autre modèle récemment renouvelé chez Kia : la berline Forte. Il s’agit d’un quatre-cylindres de 2,0 litres à cycle Atkinson muni de l’injection multipoints. Il produit une puissance de 147 chevaux à 6 200 tr/min et un couple tout de même assez contenu de 132 lb-pi à 4 700 tr/min. Il travaille de concert avec une boîte automatique à variation continue, nommée IVT, qui peut simuler huit rapports. C’est la seule option mécanique disponible pour les versions à essence.
La seule option? Mais où sont cachés le moteur quatre cylindres turbocompressé de 1,6 litre et la boîte manuelle à six rapports de l’ancienne génération?
Chez les Américains! Oui, ils ont conservé cette motorisation aux États-Unis alors que le Canada n’y a pas droit. En effet, sa faible popularité (moins de 5 %) a eu raison de sa disponibilité de notre côté. Aussi, toujours pas de traction intégrale : le Soul est à traction.
Et la version électrique sera disponible chez nous! Son arrivée est prévue à l’été et nous aurons sans doute l’occasion de la tester de fond en comble en temps et lieu.
Tel que mentionné précédemment, la ville est le milieu de prédilection du Soul. Dans cet environnement où le lancement a été effectué, il est à l’aise. Le petit moteur dispose d’une puissance suffisante, surtout quand le régime moteur monte, et la transmission automatique à variation continue s’est montrée fluide. Le mode manuel dont elle dispose – qu’à peu près personne n’utilisera – simule tout de même correctement les rapports traditionnels. Bien entendu, quand le pied droit est enfoncé, le bruit moteur est omniprésent mais vos oreilles ne souffriront pas en conduite normale. Bonne note également pour le système arrêt-démarrage doux, silencieux et rapide.
La direction, d’une précision correcte, n’est pas des plus communicatives, mais son assistance bien dosée compense. La suspension indépendante à l’avant et à poutre de torsion à l’arrière ne se gêne pas pour montrer sa fermeté mais elle permet, en contrepartie, de donner une excellente agilité au citadin. D’autres éléments le définissent comme un bon véhicule urbain : la visibilité est excellente, le confort procuré par les sièges est adéquat et les bruits parasites sont maîtrisés.
L’essai était malheureusement trop court pour se faire une idée de la consommation de carburant, mais le constructeur affirme qu’elle a été améliorée de plus de 9,2 %. Ce sera à valider sur les routes du Québec!
Ce bref contact avec le Kia Soul 2020 m’a permis de constater que la recette n’a pas changé. On voit clairement qu’il a tous les éléments pour continuer d’être populaire chez nous, à commencer par un prix relativement bien étudié. Il ne me reste qu’à le tester sur les routes mal-en-point du Québec pour être certain que ces qualités se manifestent réellement dans notre environnement quotidien!