Il y a 25 ans, Kia arrivait sur le marché canadien avec deux modèles, l’utilitaire sport Sportage et la berline Sephia. Plusieurs se souviennent de la qualité douteuse des produits : leur seul véritable argument était le prix. Un quart de siècle plus tard, le constructeur sud-coréen se renouvelle une fois de plus puisque la Kia K4 2025 remplace la Forte qui était la compacte de la gamme depuis 2010.
Le segment se contracte d’année en année, mais le constructeur persiste avec une offre initiale en configuration berline. Pour l’instant, Kia Canada refuse de confirmer officiellement si la K4 sera aussi vendue avec un hayon tel que présentée au dernier Salon de New York. OK, mais c’est un secret de polichinelle qu’elle arrivera sous peu au pays. Cet apport sera très intéressant dans la mesure où des compétitrices de la K4, les Honda Civic et Toyota Corolla offrent aussi des versions à hayon. Pour 2025, Kia peut toujours se réfugier dans le fait que les Hyundai Elantra, Nissan Sentra et Volkswagen Jetta ne l’offrent pas.
Pour frapper, ça frappe
Dans l’univers de la berline compacte, Kia veut se distinguer en offrant des lignes qui tranchent avec tout ce qu’on connaît avec l’école stylistique « Opposés réunis ». Ça commence par une partie avant particulièrement basse, à l’instar de sa jumelle technique, la Hyundai Elantra. Les blocs optiques en T descendent très bas dans le pare-chocs avec la bande de DEL qui fait office de phares de jour et de clignotants. Les phares à proprement parler sont à DEL dans toute la gamme. La grille de calandre se fond entre les deux projecteurs.
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Quels sont les prix de la Kia et ses versions
Il y aura deux styles différents pour la K4, les modèles LX (25 945 $), EX (28 445 $) et EX+ (29 945 $) auront une présentation plus sage notamment avec des roues en acier de 16 pouces (LX) ou des jantes de 17 pouces (EX, EX+). Pour les modèles GT-Line (33 445 $) et GT-Line Limited (36 445 $), tout ce qui est en plastique mat (arches de roues, ceinture de fenestration, décorations aux pare-chocs) sur les modèles de base devient noir lustré. Les roues passent à 18 pouces, le pare-chocs est plus angulaire en plus d’une bande de chrome à la base de la fenestration. Il faut aussi noter que la version Limited obtient des phares plus technologiques à petites DEL carrées.
Pour ce qui est de la silhouette, c’est polarisant. C’est frappant à la ligne du toit en « fastback » coupé à la verticale par le panneau de custode très proéminent. Ce dernier intègre une vitre supplémentaire, et la portière cache la poignée dans le montant pour un effet de « coupé » plus ou moins assumé. À l’arrière, on retrouve un feu unique de grande dimension qui traverse le coffre avant de se casser vers le bas dans le pare-chocs, ça me rappelle étrangement la Toyota Mirai de 1re génération.
Si le but de Kia consistait à faire parler d’elle avec le style de la K4, c’est réussi. Si l’on considère le fait que la K4 est l’une des voitures les plus abordables sur le marché, on lui pardonne l’apparence « bon marché » de la LX. Il faut toutefois, savoir que Kia Canada a eu la bonne idée de nous faire essayer la version EX qui sera probablement la plus populaire.
On tranche avec l’extérieur
Autant la présentation extérieure est expressive, autant la présentation intérieure est banale. Pour les versions LX et EX, on retrouve un déprimant tissu gris. Pour un habillage plus intéressant, il faut aller à l’EX+ avec un cuir synthétique ou les GT-Line avec une présentation en faux cuir à deux tons. Fait à noter, les GT-Line intègrent des accents contrastants un peu partout dans l’habitacle pour égayer le tout.
À l’instrumentation, on est à l’école des Sud-Coréens avec de grands écrans. Toutes les versions proposent deux écrans de 12,3 pouces. Pour celui de l’instrumentation, il n’y a que 4 pouces d’ordinateur de bord qui sont modulaires, et c’est restreint. L’autre écran central est aussi de 12,3 pouces et inclut Apple CarPlay/Android Auto sans fil. Particularité du Limited, l’instrumentation est entièrement modulaire et l’on ajoute un 3e écran de 5 pouces entre les deux principales pour la gestion de la climatisation. Cette présentation vient directement du Kia EV9. L’ergonomie de ces composants, à défaut d’être excitante en présentation, se montre adéquate. Seules les GT-Line obtiennent la climatisation à deux zones, l’éclairage d’ambiance et les sièges arrière chauffants. Le Limited ajoute les sièges avant ventilés alors que dès l’EX+, on obtient un toit ouvrant.
Dans l’EX, le confort des sièges est limité surtout pour les personnes de grande taille. Si le soutien lombaire est bon, l’assise est courte. Les réglages manuels sont restreints. D’un point de vue de visibilité, vers l’avant et les côtés, on s’en sort bien, mais vers l’arrière c’est plus compliqué en raison de la hauteur du coffre qui ampute la partie inférieure de la lunette. À l’arrière, les dégagements sont une force du produit. Même le confort est à prendre en considération avec de bons appuis pour le dos et les flancs. Au coffre, à 413 litres, la K4 perd 21 litres par rapport à la Forte. Malgré ce recul, Kia demeure au-dessus de la moyenne du segment.
Quelles sont les motorisations de la Kia K4 2025?
Les gens de Kia ont décidé de nous faire conduire l’EX, probablement l’une des versions les plus populaires. De ce fait, on obtient le même moteur que dans l’ancienne Forte et la Hyundai Elantra, un 4-cylindres de 2 litres dont la puissance fait 147 chevaux, et le couple, 132 livres-pieds. La puissance est correcte quand on se concentre à un usage urbain, mais tombe vite dans ses limites quand on prend de la vitesse de manière soutenue, même si l’on active le mode « Sport ».
La transmission IVT, à variation continue, gomme la puissance en étirant les montées en régime. Fort heureusement, on entend moins les lamentations du moteur que dans la Forte, l’insonorisation est supérieure. Il faut voir ce moteur pour ce qu’il est : un moyen de mouvoir la K4 sans excitation ni émotion. Durant l’essai, en poussant un peu la machine pour voir ce qu’elle a dans le ventre, j’ai obtenu une moyenne de 8 litres/100 kilomètres ; c’est haut. Dans des conditions plus traditionnelles, elle devait aller sous les 6 litres/100 kilomètres tel que récemment expérimenté dans une Elantra avec la même motorisation.
Ceux qui veulent plus de plaisir peuvent se tourner vers un autre moteur bien connu, présent dans les GT-Line, le 4-cylindres de 1,6 litre turbocompressé dont la puissance fait, dans cette mouture, 190 chevaux, et le couple, 195 livres-pieds. La puissance en chevaux est inexplicablement inférieure au 201 de son pendant chez Hyundai avec l’Elantra N-Line. Terminé la boîte automatique à double embrayage à 7 rapports, Kia opte pour une automatique à 8 rapports traditionnels. Cette version n’était pas offerte à l’essai.
Quel est le comportement sur route de la Kia K4?
Sur la route, l’excitation est inexistante. La direction est précise, mais n’offre aucune connexion avec la route. Ajoutez à cela des pneus, des Kumho Solus à l’adhérence limitée et vous brassez la recette gagnante pour une expérience de conduite sans saveur. Les suspensions font un bon travail même si les versions à moteur de 2 litres obtiennent un pont rigide à l’arrière. On sent la voiture bien appuyée sur la route avec un soupçon de fermeté que je n’ai pas détesté, il faut dire que les routes d’essai au Texas sont lisses comme un tapis de billard. Les GT-Line ont droit à des suspensions arrière à roues indépendantes. Au freinage, la sensation au pédalier est juste mauvaise. C’est spongieux et il faut jouer de fermeté pour obtenir la réaction voulue. Kia devrait recalibrer cet aspect.
Conclusion
La K4 n’apporte rien de nouveau dans le segment outre son style audacieux et polarisant. Il s’agit d’une jumelle de la Hyundai Elantra avec une personnalité différente. On sait qu’une version à hayon est dans la manche de Kia, voilà un élément qui permettra à la K4 de se distinguer un peu plus. Bien qu’une motorisation hybride venant de l’Elantra pourrait se glisser sous le capot, elle n’est pas encore prévue chez Kia, dommage. Kia avait une position stratégique intéressante avec des prix passablement plus bas que la compétition. Avec la K4, on s’aligne sur la concurrence en remarquant une importante hausse de près de 2 300 $ par rapport à l’équivalence dans la Forte. Étant dérivée de l’Elantra bien connue, on recommande la Kia K4 2025.