Le Jeep Compass n’a jamais été le plus accompli des VUS compacts. Alors que les puristes de la marque avaient décrié l’arrivée de ce faux Jeep en 2007, le véhicule décevait par la qualité de son intérieur, son manque de puissance, sa fiabilité et, surtout, sa valeur de revente. Il faisait office de modèle d’entrée de gamme pour la marque — le Jeep Renegade arrivé en 2015 n’a jamais réellement rempli cette mission. Malgré tout, on a cru à maintes reprises que le Jeep Compass subirait le même sort que le Patriot et disparaîtrait.
Au contraire, le Jeep Compass s’est accroché. Ses atouts ? Son design Jeep et son prix attrayant, surtout que la marque a toujours été dynamique en offrant des rabais et des taux de financement alléchants. Le tout suffisait à convaincre plusieurs acheteurs irrités par les mensualités d’autres VUS du segment.
Nouveau moteur et rouage intégral pour tous les Jeep Compass 2023
Toujours commercialisé dans sa 2e génération, le Jeep Compass a profité d’une refonte esthétique en 2022 qui lui confère un design et un habitacle plus aux goûts du jour. Voilà qui corrigeait plusieurs de ses lacunes, mais deux déceptions demeuraient, la boîte de vitesses à 9 rapports peu efficace et le manque de puissance de sa mécanique. Le constructeur se rattrape cette année puisque le Jeep Compass 2023 profite non seulement d’un nouveau groupe motopropulseur, mais le rouage intégral est aussi de série, une bonne chose (je n’ai jamais recommandé la version à traction).
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J’ai donc pu mettre à l’essai le Jeep Compass 2023 lors d’un premier contact afin de découvrir comment il se compare maintenant à des modèles comme le Honda CR-V, le Mazda CX-5 ou le Subaru Forester. Le Jeep Compass 2023 est toujours basé sur la même plateforme que les Cherokee et Renegade, il n’a presque rien de nouveau depuis sa refonte visuelle de l’an dernier. Son véritable atout, c’est sa calandre à 7 barres qui l’associe rapidement aux autres véhicules griffés Jeep, un attrait qui, à lui seul, suffit à convaincre plusieurs acheteurs. Les stratèges du marketing de la marque l’avaient bien compris.
Le Jeep Compass Trailhawk le plus populaire
Puisque la version de base Sport n’est plus offerte en version à traction, il faut donc débourser un peu plus pour obtenir le Compass, soit 37 590 $, y compris tous les frais. Ce n’est pas donné, mais c’est en ligne avec le prix de base de ses concurrents 4X4. Les versions North, Altitude, Trailhawk et Limited proposent des prix légèrement supérieurs par rapport à l’an dernier, mais il faut bien payer les éléments de sécurité supplémentaires et le nouveau moteur.
Attendez-vous à payer environ 45 000 $ pour la version Trailhawk, la plus vendue au pays. Les gens ne l’achètent pas pour ses capacités hors route supérieures, mais surtout pour son traitement visuel unique qui comprend des jantes de 17 pouces noir mat, des crochets de remorquage rouges et un autocollant sur le capot. Bref, en termes de style, le modèle est plus sexy que par le passé et affiche un certain caractère, ce qui n’est pas le cas de bien de ses concurrents.
La qualité de l’habitacle et du tableau de bord est définitivement en hausse depuis l’an dernier, c’est plus visible dans le cas des versions plus haut de gamme, sinon c’est plus terne. Sans bousculer le segment, j’ai bien aimé l’instrumentation entièrement numérique et l’écran tactile de 10,1 pouces sans cadre qui permet de contrôler tout du bout des doigts. Il est relié au système Uconnect 5, l’un des systèmes d’infodivertissement que je préfère et qui est compatible de série avec Apple CarPlay et Android Auto sans fil, et ce, dans toutes les livrées.
Le Jeep Compass demeure un peu plus petit que des rivaux comme le Ford Escape et le Nissan Rogue, ce qui le pénalise au chapitre de l’espace intérieur. C’est surtout visible dans le cas de l’espace disponible pour les passagers arrière, même chose quant au volume de chargement qui est inférieur en volume par rapport à beaucoup de ses rivaux avec seulement 770 litres.
Nouveau moteur turbo et pas de CVT
Stellantis, que je déteste ce nom, a décidé de mettre au rancart le valeureux 4-cylindres Tigershark de 2,4 litres qui livrait une puissance de 177 chevaux ; personne ne s’en plaindra. On a maintenant droit à un moteur à 4 cylindres en ligne de 2 litres qui, grâce à la turbocompression, offre plus de puissance, 200 chevaux. Ce n’est pas énorme comme hausse, mais c’est surtout le couple qui devient intéressant puisqu’il passe de 172 à 221 livres-pieds, et ce, sur du carburant régulier. Sur les chemins sinueux et dans les côtes de la Californie, je m’attendais bien à affirmer que ce couple supplémentaire transformerait du tout au tout la conduite du Jeep Compass. Il l’améliore, certes, mais l’effet de « punch » auquel je m’attendais n’était pas aussi marqué. Il faut croire que je commence à m’habituer un peu trop à la sensation de puissance qu’offrent les modèles électriques ou hybrides.
Ce nouveau moteur permet au Jeep Compass de se retrouver plus en ligne avec la concurrence, mais il ne le propulse pas à l’avant-plan. Ce qui est cependant plus efficace, c’est la nouvelle boîte de vitesses automatique à 8 rapports. Elle fait rapidement oublier l’ancienne à 9 rapports qui était hésitante et qui exploitait bien mal la puissance du moteur. La nouvelle offre un bien meilleur rendement et, surtout, je la trouve bien plus agréable que les CVT qui pullulent dans ce segment.
Sur la route, j’ai trouvé la direction assez précise, et la sensation de contrôle était bien appuyée par le volant qui disposait d’un large boudin. La suspension était étonnamment molle, c’était bien visible dans la portion sinueuse avec des transferts de poids plus marqués. J’apprécie un peu plus de fermeté et de tenue, chose que Mazda maîtrise très bien.
Impressionnant en hors-route, mais personne ne s’en soucie
Tout lancement Jeep ne serait pas complet sans un peu de hors-route. Il faut d’abord savoir que toutes les moutures profitent du système Jeep Selec-Terrain qui comprend 4 modes de conduite (Auto, Neige, Sable, Boue). Notre Trailhawk disposait de son côté d’un mode Rock supplémentaire du Jeep Active Drive Low qui comprend un rapport de démultiplication de 20 : 1.
Je me suis donc retrouvé à suivre les traces de Nina, la spécialiste du hors-route chez Jeep. À la vue du tracé boueux et très à pic qui nous mènerait vers le sommet d’une montagne, je me disais que j’aurais peine à la suivre, elle qui était au volant d’un Wrangler beaucoup plus capable. Mon Jeep Compass Trailhawk 2023 ne s’est pas laissé intimider. Il a gravi et, surtout, descendu les pentes avec aplomb, j’ai simplement constaté que son capot élevé par rapport à l’assise ne favorise pas une bonne vision à l’avant dans ces manœuvres extrêmes. Il pourrait tout de même se moquer de plusieurs concurrents dans ces circonstances et les laissant en plan, derrière, alors que ces derniers lui répliqueraient qu’ils préfèrent miser sur leur valeur de revente supérieure que de se salir les roues.
Pas de version 4xe pour le Canada, c’est dommage!
La récente refonte et son nouveau moteur placent le Jeep Compass 2023 en meilleure position face à la concurrence, mais le modèle ne révolutionne rien. Qui plus est, il traîne de la patte côté électrification face à de nombreux concurrents hybrides et hybrides rechargeables. Ce qui est encore plus étonnant, c’est que Jeep vend le Compass 4xe hybride rechargeable en Europe, mais ne l’offre pas ici. Le Jeep Compass aurait ainsi disposé d’arguments supplémentaires. Nous allons tout de même laisser le modèle faire ses preuves avant de nous prononcer sur notre recommandation.
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