Certains s’en souviennent, le Santa Fe est le tout premier VUS offert par Hyundai. Alors, en 2021, on célèbre ses 20 ans. Histoire de souligner le passage de cette deuxième décennie, le constructeur propose une refonte technique et une première motorisation hybride.
Hyundai opte pour une stratégie particulière avec le Santa Fe 2021. Même si sa plateforme et ses motorisations sont toute nouvelles, on se contente d’y aller d’un rafraîchissement à la carrosserie. D’ailleurs, l’essentiel des améliorations est apporté à l’avant du véhicule. La grille de calandre s’amincit, mais s’élargit pour avaler les phares. Tout comme sur le modèle 2019, les éléments éclairants demeurent séparés. Cette fois, les feux de jour sont perchés haut, mais transpercent le centre des principaux blocs optique plus bas. Sur la version Luxury à l’essai tout était à DEL.
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De profil, le seul changement significatif se résume à un design revu des jantes de 18 pouces sur le Preferred mais de 19 pouces sur le Luxury. À l’arrière, la retenue est à l’honneur avec un pare-chocs redessiné, une nouvelle présentation de la structure interne des feux et une bande rouge qui les joint. À l’exception de l’écusson « hybrid » sur le hayon, il n’y a aucune distinction esthétique entre la version hybride et les modèles réguliers du Santa Fe.
Parlant de modèles, Hyundai propose une stratégie limitée avec seulement deux versions avec le moteur hybride. Le premier est le Preferred avec l’option hybrid à 2 900 $ dont le prix est de 43 324 $. L’autre modèle est le Luxury à 45 724 $.
En prenant place dans l’habitacle du Santa Fe, on reconnaît le modèle 2019, mais on réalise vite que toute la partie qui se trouve sous les buses d’aération est complètement différente. Adoptant une approche en « cascade », elle semble couler entre les passagers. Fidèle à ce qu’on voit dans le Palisade, cela permet un accès plus facile aux commandes. De plus, l’ergonomie est simplifiée par la présence de boutons de grande taille et de formes différentes.
L’instrumentation numérique fait partie de l’équation avec ses différents tableaux en fonction du mode de conduite. Là encore, c’est visuellement réussi. Pourquoi donc n’a-t-on pas intégré la visualisation des caméras extérieures pour les angles morts ? Au sommet de la planche de bord, on propose un écran de 9 pouces. Je m’explique mal l’absence du nouvel écran de 10,25 pouces. Notez aussi que le système d’infodivertissement du Santa Fe hybride est compatible avec Apple CarPlay et Android Auto. Je le souligne, car il n’est pas possible d’obtenir un système de navigation avec la version hybride. L’équipement demeure intéressant avec le volant et les sièges chauffants. J’ai aussi rarement vu un toit ouvrant panoramique d’une telle grandeur.
À l’arrière, on confirme l’aspect familial avec une bonne ouverture des portières. De plus, les dégagements sont généreux. La banquette est divisible 60/40, on peut incliner le dossier sur plusieurs degrés, et l’assise est sur glissières. Par conséquent, il est possible d’augmenter le volume du coffre. De base, il a une capacité de 1 019 litres. En abaissant les dossiers à l’aide de boutons dans la paroi intérieure, on passe à 2 038 litres. On compte sur des espaces de rangement supplémentaires dans le sous-coffre.
C’est la première fois que Hyundai offre une version hybride dans la gamme Santa Fe. Comme dirait l’autre : « Il était temps. » Contrairement à ce que nous pourrions croire, il ne s’agit pas du moteur de la Sonata hybride. Dans le cas présent, on découvre un 4-cylindres turbocompressé de 1,6 litre d’une puissance de 178 chevaux jumelé à un moteur synchrone à aimant permanent de 44,2 kilowatts (59 chevaux). Tout comme le moteur thermique, ce dernier produit un couple de 195 livres-pieds. Étrangement, Hyundai ne lui greffe pas une transmission à variation continue (CVT) ou une automatique à 8 rapports ; elle favorise plutôt la simplicité avec seulement 6 rapports traditionnels. Ce n’est pas particulièrement impressionnant, mais le Santa Fe hybride offre une capacité de remorquage de 907 kilos (2 000 livres).
Hyundai ne lésine pas quand il est question d’électrification, la batterie lithium-ion polymère est de bonne taille à 1,49 kilowatt. Le système de refroidissement à huile de la batterie est à deux voies parallèles permettant le maintien d’une température optimale. On évite ainsi une perte de rendement, mais, surtout, on prolonge la durabilité du composant. À mon avis, une version hybride rechargeable se pointera sous peu. Il y a de la place pour un ensemble de batteries beaucoup plus imposant.
L’hybridation du Santa Fe prend tout son sens sur la route. Bien qu’on retrouve plusieurs modes de conduite, deux sont vraiment intéressants : « ECO » et « Sport ». Avec le mode « ECO », on vise une faible consommation de carburant. Sa programmation cherche à favoriser l’électrique pour mouvoir le véhicule ; elle est très permissive. Il suffit de relâcher l’accélérateur pour tomber en « EV ». À ce chapitre, son rendement est similaire à celui de Toyota. Le passage du moteur thermique au moteur électrique et vice-versa se montre imperceptible. La récupération d’énergie est plus lente puisqu’il y a moins de résistance apportée par le moteur électrique. En jouant de prudence, on peut même rouler quelques kilomètres sans brûler d’essence.
Sur le mode « Sport », c’est la performance qui est visée. L’apport de l’électrification donne du « punch » au moteur avec des accélérations et des reprises vives. On ne favorise pas le mode « EV », le moteur électrique assiste le moteur thermique, il ne le remplace pas. Je dois admettre avoir été étonné de l’aplomb du Santa Fe malgré ses 1 970 kilos. Ici, la récupération de l’énergie cinétique est beaucoup plus dynamique. Le ralentissement est soutenu simplement en levant le pied de l’accélérateur. Au cours de mon essai, j’ai obtenu une consommation moyenne de carburant de 7,2 litres/100 kilomètres.
Le Santa Fe est un véhicule qui favorise le confort. La direction communique peu. On obtient un peu plus de réactivité sur le mode « Sport », mais il y a toujours un manque de communication. Les suspensions, peu importe le mode, demeurent très souples. En virage, on sent les mouvements de caisse, mais le reste du temps, les imperfections sont très bien absorbées. Le seul point véritable qui mériterait une amélioration est la sensation au pédalier au freinage. C’est extrêmement spongieux, à un point tel qu’on doit se montrer insistant pour avoir le résultat désiré.
Déjà en 2019, nous considérions le Santa Fe comme un produit ayant atteint sa maturité. Avec ce rafraîchissement intensif pour 2021, il confirme son sérieux. Comme c’est souvent le cas, il est transformé par l’électrification. J’ai vraiment envie de vous dire de l’acheter pour l’ensemble de ses qualités. Par contre, je dois avoir une réserve le temps que cette toute nouvelle motorisation fasse ses preuves. En général, Hyundai offre des systèmes hybrides durables, mais on n’est jamais trop prudents. Attendez. Si la fiabilité est au rendez-vous, le Santa Fe aura toutes les raisons de faire un gros party pour fêter ses 20 ans.