L’apparition du Ford Maverick et du Hyundai Santa Cruz marque le grand retour des camionnettes compactes. Cependant, à près de 40 000 $, le Santa Cruz n’est pas nécessairement abordable. En fait, Hyundai prétend même ne pas vouloir vendre une camionnette avec ce véhicule, ni rivaliser le Maverick. Le constructeur dit plutôt vouloir commercialiser une nouvelle saveur de VUS.
Basé sur un Tucson, le Hyundai Santa Cruz 2022 affiche des dimensions similaires à celles de la plupart des VUS compacts sur le marché. Il est cependant 340 millimètres plus long afin de pouvoir recevoir la benne de 1,34 mètre (4,4 pieds) qu’on lui a greffée à l’arrière. C’est la seule dimension de caisse offerte sur le Santa Cruz.
Côté design, il s’agit d’un beau mélange de Tucson et de camionnette. La partie avant futuriste, du type « cyberpunk », empruntée au Tucson, permet au Santa Cruz d’afficher une allure moderne et distinguée. Elle s’agence bien avec la forme globale du véhicule et ses proportions. J’irais même jusqu’à dire que cette calandre s’harmonise mieux au Santa Cruz qu’au Tucson. La partie arrière, qui se démarque par la benne ajoutée, est bien exécutée, octroyant au Santa Cruz l’allure d’une camionnette jeune, dynamique et aventurière.
Contrairement au marché américain qui reçoit un Santa Cruz de base vendu à un prix plancher, notre version est bien garnie en équipement, mais elle coûte plus cher.
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La raison qui motive cette décision est que le Santa Cruz est encore un produit niché. Hyundai Canada décide donc d’y aller d’une approche plus conservatrice. Si l’on observe une forte demande pour ce modèle, le constructeur pourrait éventuellement introduire une déclinaison moins chère comme aux États-Unis.
Notre Hyundai Santa Cruz 2022 affiche donc un prix de départ de 40 324 $ (au lieu de 25 490 $ US). Le modèle à l’essai est une déclinaison Ultimate vendue au prix de 46 624 $, le tout, incluant transport et préparation.
Sans surprise, le Santa Cruz reprend intégralement la planche de bord et les mêmes éléments d’habitacle qu’un Tucson, pour le meilleur et pour le pire. On retrouve donc la même instrumentation entièrement numérique et les mêmes commandes tactiles pseudo-efficaces. Elles ne répondent tout simplement pas aussi bien à nos interactions qu’un bouton physique.
Outre ces légers défauts ergonomiques, l’information est bien affichée dans un Santa Cruz, et son système multimédia – malgré sa complexité – répond rapidement à nos commandes. L’assise est bonne, et la visibilité est sans reproche, tant à l’avant qu’à l’arrière.
J’ai été heureux de retrouver un bon vieux levier de vitesses au lieu des illogiques et encombrants boutons-poussoirs de sélection d’un Tucson. Hyundai m’expliquait que le levier de vitesses donne au conducteur l’illusion de conduire une vraie camionnette…
À l’arrière, on n’obtient pas le même dégagement pour les jambes que dans un Tucson en raison d’un raccourcissement de l’habitacle. Bien que l’empattement ait été étiré, Hyundai a préféré donner plus d’espace à la caisse. On se retrouve donc avec une deuxième rangée de sièges qui se compare à un Chevrolet Colorado en matière d’espace.
Comme le fait déjà un Honda Ridgeline, le Santa Cruz intègre d’ingénieuses solutions de rangement. Un compartiment a été installé sous la banquette du siège arrière, et l’on peut y glisser des accessoires. On peut ensuite retirer ce compartiment pour faire un plancher plat quand on soulève la banquette. Toujours à la saveur Ridgeline, un énorme compartiment de rangement se trouve à même le plancher de la caisse. Oui, il est possible de l’utiliser comme glacière.
Une seule motorisation est offerte sous le capot de notre Santa Cruz, soit un 4-cylindres turbocompressé de 2,5 litres. La puissance et le couple sont chiffrés respectivement à 281 chevaux et à 311 livres-pieds. Ce moteur est jumelé à une boîte de vitesses automatique à double embrayage à 8 rapports. La transmission intégrale est offerte de série.
Pour en arriver à un Santa Cruz, les ingénieurs de Hyundai ont considérablement renforcé l’architecture du Tucson à des points stratégiques. L’empattement a été allongé, et le véhicule est plus large de 77 millimètres. Les amortisseurs sont plus costauds, incorporant un système autonivelant hydraulique à l’arrière. Les disques de frein avant sont également plus gros que ceux du Tucson.
Toutes ces modifications permettent au Santa Cruz à transmission intégrale de remorquer jusqu’à de 2 268 kilos (5 000 livres) et de transporter une charge utile de 809 kilos (1 785 livres), des chiffres qui surpassent ceux d’un Ford Maverick.
Je n’étais aucunement étonné de retrouver un comportement routier semblable à celui d’un Tucson. C’est en réalité exactement la même dynamique de conduite, si ce n’est la sensation que le véhicule est plus long et qu’il transporte plus de poids à l’arrière.
Rien de tout cela n’est cependant une mauvaise chose, car le Santa Cruz s’affiche comme la camionnette la plus sportive du lot. Sa solide structure, son exquise calibration de la suspension et la manière dont sa motorisation livre la marchandise lui permettent de très bien performer.
La boîte de vitesses hérite toutefois des mêmes défauts que celle des autres produits du groupe Hyundai : son fonctionnement est saccadé par moments – surtout à basse vitesse – et les fâcheux délais de réaction m’ont laissé sur mon appétit, surtout considérant la vocation utilitaire du véhicule. La pédale d’accélérateur est également beaucoup trop sensible pour une camionnette.
Hyundai nous avait préparé un court circuit hors route suivi d’une brève séance de remorquage. Ces activités sont toutefois contrôlées par les constructeurs, alors nous devons les prendre avec un grain de sel.
Je me suis tout de même permis de pousser le Santa Cruz à ses limites lors d’une ascension en montagne. Soyez avisés : n’allez pas faire du hors-route avec ce véhicule, car sa garde au sol est trop basse, et sa suspension n’est aucunement outillée pour la tâche. Tenez-vous-en à des chemins de gravier ou à de la neige, et ça devrait bien aller.
J’ai terminé le programme en remorquant un trio de motocross. Sur une distance d’environ 100 kilomètres, le Santa Cruz n’a jamais flanché ni démontré de pertes de puissance flagrantes. Nous devrons toutefois proprement le mettre à l’essai à l’émission pour confirmer ses compétences.
Le Hyundai Santa Cruz 2022 démontre qu’il y a, en effet, de la place pour un nouveau genre de camionnette. Bien que son prix soit élevé, il performe bien pour sa vocation et offre aux consommateurs quelque chose qui se démarque des VUS traditionnels.
Pour ce qui de le recommander, nous observons encore le bilan de fiabilité de sa mécanique, qui se trouve également sous le capot d’autres véhicules du constructeur depuis moins d’un an. Nous vous reviendrons donc avec une recommandation pour le Santa Cruz vers la fin de l’année.