En général plus conservatrice dans son approche, Hyundai a décidé de se démarquer visuellement pour bien souligner son arrivée dans le segment. Parlons d’abord des couleurs. Bien sûr, il y aura le blanc, le noir et le gris mais pour le lancement du produit, nous avons eu droit à un Bleu lagon, à un Comète tangerine et à un Jaune acide question de faire différent. L’originalité tient aussi dans la ligne avec la présence d’une grille en cascades à l’avant, de phares à deux étages et d’un capot nervuré. Ce sont des traits de caractères que l’on attribue plus facilement à Kia que Hyundai.
Les passages de roues en plastique, tout comme le rail de toit, donnent une certaine légitimité au vocable utilitaire. Les versions haut de gamme profitent aussi de jantes en alliage spécifiques de 18 pouces et vous avez aussi des versions deux tons très réussies. Hyundai a compris que les acheteurs plus jeunes de cette catégorie de véhicules veulent se démarquer visuellement du lot et à ce chapitre, c’est mission accomplie.
On se rend compte rapidement que l’intérieur est moins extravagant que l’extérieur. La facture générale est de qualité même si les plastiques durs couvrent l’ensemble de l’habitacle. La finition est minutieuse et Hyundai a mis quelques petites touches de couleurs qui passent de l’intérieur des grilles d’aération au contour du levier de vitesse. Des surpiqures harmonisées à la couleur de la carrosserie ont également été ajoutées aux sièges. La position de conduite est bonne. Le conducteur profitera d’un ajustement électrique dans les versions haut de gamme alors que le siège du passager avant demeure manuel. L’espace aux sièges arrière se situe entre le CX-3 de Mazda, qui est le moins généreux, et le HR-V chez Honda, qui est le plus généreux. Disons que c’est suffisant et que la troisième place est plus symbolique que réaliste tandis que l’assise gagnerait à être un brin plus moelleuse.
De série, le Kona reçoit un écran tactile de 7 pouces compatible avec Apple CarPlay et Android Auto, associé à deux prises 12 Volts, une prise USB et une entrée auxiliaire. Les versions haut de gamme reçoivent un écran de huit pouces, la navigation et un chargeur à induction pour téléphone intelligent. On compte aussi un affichage tête haute rétractable en plastique, un peu à la manière Mazda, mais avec un écran plus clair et plus grand. Le coffre offre un volume de chargement compris entre 361 et 1 143 litres avec, en bonus, un plancher plat lorsque la banquette 60/40 est rabattue. Des compartiments de rangements sont présents sous le plancher.
Sous le capot, le Kona est un des seuls véhicules du segment à offrir deux motorisations. La mécanique de base est un 4 cylindres 2,0 litres de 147 chevaux et 132 lb-pi de couple. Il est jumelé à une transmission automatique à six rapports. Vous avez droit en option à un moteur 1,6 litre turbo de 175 chevaux et 195 lb-pi de couple relié à une boîte double embrayage à sept rapports. Vous avez aussi le choix de deux versions soit à deux ou quatre roues motrices et de plusieurs modes de conduite soit Eco, Normal et Sport. Le châssis provient du grand frère Tucson et a été adapté pour le Kona.
Au volant de la version 2,0 litres, on retrouve plusieurs caractéristiques propres à ce segment. La puissance est un peu juste si vous êtes plusieurs occupants à bord ou, comme ce fut notre cas, si vous circulez dans des régions montagneuses comme les Rocheuses. Les reprises sont plus difficiles, le moteur travaille fort lorsque sollicité et l’insonorisation n’est pas suffisante pour camoufler les complaintes mécaniques. Heureusement, le châssis est solide et la tenue de route saine.
C’est dans sa version 1,6 litre que le Kona est, de loin, plus intéressant. Les 175 chevaux accompagnés d’un couple généreux transforment la conduite du Kona. La prise en main, l’équilibre général, la tenue de route, bref, tout est rehaussé d’un cran. Le mode sport donne réellement un surplus de sportivité et on sent une bien meilleure complicité entre la route et le conducteur. C’est vrai qu’il vous en coûtera environ 2 500$ pour passer du moteur de base à la version turbo, mais si, pour vous, le plaisir de conduire revêt la moindre importance, le jeu en vaut largement la chandelle.
Offert à un prix oscillant entre 21 000 $ et 32 000 $, le Kona a les bons ingrédients pour réussir avec un style jeune, un équipement complet et une garantie séduisante. L’attente pour un modèle est présentement de huit à dix semaines en concession. Si vous me demandez mon choix, je vais vers le moteur 1,6 turbo qui sied le mieux à ce véhicule.