Tout le monde se souvient de la fameuse phrase : « L’important, ce n’est pas de gagner, c’est de participer ! ».
On imagine les ingénieurs de GMC qui trouvent correct que le Terrain ne fasse que de la figuration devant les autres VUS compacts. Et ça semble totalement faire l’affaire de General Motors, car bien que le Terrain soit, somme toute, un bon produit, il ne démontre aucune envie de gagner le match.
VUE D’ENSEMBLE
GMC a convié RPM à Laval dans le cadre du lancement canadien du Terrain 2022, lequel reçoit une bonne mise à jour qui, selon le constructeur, lui permettra de mieux se positionner dans son segment.
Jumeau mécanique du Chevrolet Equinox, le GMC Terrain 2022 reçoit une partie avant légèrement redessinée avec une nouvelle grille de calandre, un nouveau pare-chocs et de nouveaux phares. Il y a aussi des feux très subtilement altérés, dont des feux de recul plus imposants. Personnellement, je n’ai jamais trouvé le Terrain très joli, et cette mise à jour ne fait rien pour l’embellir.
De nouvelles jantes et de nouvelles couleurs de carrosserie sont également de la partie, ainsi qu’une nouvelle déclinaison AT4, une première pour le Terrain. Tout comme les Sierra, Canyon et Yukon qui portent, eux aussi, cette nomenclature, l’AT4 met surtout l’accent sur l’aventure grâce à une plaque de protection qui protège le carter d’huile, à un rouage intégral de série, à des pneus hors route Goodyear Wrangler et à des touches esthétiques qui sont propres à cette version qui se détaille 39 998 $, frais de transport et de préparation inclus.
Les consommateurs ont donc maintenant le choix de quatre déclinaisons : SLE, SLT, AT4 et Denali. Un ensemble esthétique Elevation, qui confie au véhicule une allure plus menaçante, est offerte en option sur les déclinaisons SLE et SLT.
GMC se targue du fait que le prix d’entrée d’un Terrain SLE est 800 $ moins cher qu’avant. L’échelle de prix débute donc à 34 398 $ et plafonne à 45 398 $ pour un Denali. Une seule option est offerte sur cette déclinaison, soit un toit ouvrant d’une valeur de 1 000 $.
VIE À BORD
Parmi les nouveautés, on note quelques révisions quant à l’apparence des boutons physiques dans la planche de bord, notamment les boutons de sélection de la boîte de vitesses. Le système multimédia, bien que toujours limité à un écran de 8 pouces, incorpore désormais les connectivités Android Auto et Apple CarPlay sans fil de série.
Les sièges des déclinaisons AT4 et Denali reçoivent leurs propres motifs et matériaux. On remarque d’ailleurs un léger rehaussement de la qualité de la finition dans un Terrain Denali. Ses sièges sont même plus épais et nettement plus confortables que ceux des autres déclinaisons.
Outre ces changements, il est difficile de ne pas noter le manque de modernité de ce véhicule. Victime du fait qu’il soit déjà sur notre marché depuis 2018, le Terrain ne compte ni une instrumentation numérique, ni un système multimédia très moderne. La qualité de construction est correcte, sans plus. Disons que, après avoir conduit le Kia Sportage 2023 la semaine précédente, le GMC Terrain a l’air d’un véhicule d’une tout autre époque.
Tout cela étant dit, son habitacle demeure hautement efficace grâce à la capacité de General Motors d’exceller en matière d’ergonomie. Le système multimédia, bien que vieux, reste absolument réussi par sa simplicité, sa vitesse d’exécution et sa convivialité. Idem pour l’instrumentation où l’information est bien affichée et facile à saisir.
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La visibilité dans un Terrain est bonne, tant à l’avant qu’à l’arrière. L’accès à bord est facile grâce à de larges portières. À l’arrière, on constate un dégagement généreux pour les jambes et la tête.
Hélas, c’est au chapitre de l’espace de chargement total (avec dossier des sièges repliés) que le Terrain souffre face à sa concurrence. Bien que 1 703 litres d’espace de chargement soient généreux, ce GMC se fait manger la laine sur le dos par un Kia Sportage (2 098 litres) et un Honda CR-V (2 146 litres).
TECHNIQUE
Autre changement sur le plan technique : le retrait du moteur à 4 cylindres turbocompressé de 2,0 litres. C’est dommage, car ce moteur permettait au Terrain de se démarquer de la concurrence en matière de performance.
GMC n’offre donc qu’une seule motorisation pour 2022, soit le moteur à 4 cylindres turbocompressé de 1,5 litre. Sa puissance et son couple restent inchangés à 170 chevaux et à 203 livres-pieds. Ce bloc-moteur est jumelé à une boîte de vitesses automatique à 9 rapports, une distinction par rapport au Chevrolet Equinox qui, lui, ne reçoit qu’une boîte à 6 rapports.
La capacité de remorquage est chiffrée à 680 kilos (1 500 livres), et ce, pour l’ensemble de la gamme. Aucune motorisation électrifiée n’est au menu pour ce modèle, ce qui lui fait perdre d’autres plumes face à des modèles comme le Toyota RAV4, le Ford Escape, le Hyundai Tucson et le Kia Sportage.
AU VOLANT
Notre parcours s’est d’abord déroulé à bord d’un Terrain Denali pour se terminer derrière le volant d’un AT4. C’est là que nous avons constaté que les sièges du Denali sont plus confortables. Nous les avons surtout appréciés sur les routes abîmées du Québec.
D’emblée, il est clair que le Terrain ne fait pas preuve de la même rigidité structurelle que les VUS compacts de nouvelle génération. On le sent plus fébrile quand il franchit des imperfections de la route, et son degré d’insonorisation n’est pas aussi poussé que celui d’un RAV4, d’un Tucson ou d’un Sportage.
Sa tenue de route m’a toutefois plu. Sans être sportif, le Terrain se débrouille très bien sur une route sinueuse de campagne grâce à sa direction précise et communicative et à la calibration de ses éléments suspenseurs.
J’ai également apprécié la sensation de conduite d’un camion de ce VUS. En raison de son design carré et de son approche robuste, le Terrain nous donne plus l’impression de conduire un camion plutôt qu’une voiture haute sur roues, une illusion qui lui permet de se distinguer d’un Equinox.
Mention spéciale à la transmission intégrale qui permet au conducteur de n’activer que les roues motrices avant pour réduire la consommation de carburant. J’ai enregistré une moyenne de 7,8 litres/100 kilomètres durant mon aventure, ce qui est tout à fait décent pour la catégorie.
Le moteur de 1,5 litre n’offre pas beaucoup de performances, même que sa livrée de puissance n’a absolument rien d’excitant. Ce moteur livre la marchandise, sans plus. Par chance, la boîte de vitesses répond rapidement et permet d’extraire tout ce que ce bloc-moteur a dans le ventre.
CONCLUSION
RPM continue de recommander l’achat d’un GMC Terrain en raison de ses qualités rationnelles. Il s’agit d’un véhicule dont le dossier de fiabilité est établi et dont le prix est, somme toute, décent, surtout quand on s’en tient aux déclinaisons SLT et AT4.
Le Terrain fait donc tout bien, sans toutefois exceller dans rien. Le problème, c’est que, dans la catégorie des VUS compacts, il ne suffit pas d’être bon. Il faut y aller avec une attitude de gagnant, chose que GMC ne semble toujours pas comprendre. Et c’est dommage, car le Terrain mériterait sa médaille d’or.
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