Avec sa grille de calandre surdimensionnée et ses lignes angulaires lui permettant de se démarquer de la concurrence, ce F-150 a fière allure.
En 2018, tous les modèles (XL, XLT, Lariat, Raptor, King Ranch, Platinum et Limited) restent. Cela permet d’obtenir une étonnante variété de choix, un signe distinctif de cette catégorie. De plus, il n’y a aucun changement dans les capacités, ou même dans les différentes configurations.
Ford est, au chapitre des ventes, sur une lancée impressionnante avec son camion et il semble que chacun des modèles soit populaire auprès d’une clientèle très diversifiée. Par contre, la grande nouveauté cette année est l’ajout d’un moteur V6 Turbo Diesel de 3,0 litres.
Le F-150 n’est pas populaire pour rien. Trois cabines sont disponibles : la cabine ordinaire, la cabine double et la SuperCrew. L’habitacle est spacieux et les sièges baquets avant proposent une assise sans reproche. La position de conduite s’ajuste en fonction de la taille du conducteur, quel que soit son gabarit. Dans la cabine SuperCrew, vous y trouverez plus d’espace passager que dans un utilitaire pleine grandeur. Cependant, le dossier des passagers arrière ne s’ajuste pas comme chez Ram, par exemple.
Je n’ai que de bons mots pour l’aspect pratique de la cabine qui offre beaucoup de rangements et une ergonomie exemplaire. Seul le design du tableau de bord me semble moins attrayant que la concurrence. À titre d’exemple, chez Ford, les écrans atteignent les huit pouces, alors que la concurrence offre des écrans de 12 pouces maximum. En revanche, le système de divertissement SYNC 3 est beaucoup plus efficace qu’auparavant.
La robustesse et les capacités du Ford F-150 ont de quoi impressionner. Le choix des moteurs V6 et V8 est sans pareil. J’aime que Ford ait choisi d’offrir des moteurs modernes. Ils sont tous très puissants. C’est le cas notamment du V6 de 2,7 litres qui développe une puissance de 325 chevaux à 5 000 tr/min et 400 lb-pi de couple à 2 750 tr/min. Avancé technologiquement, il propose une puissance spectaculaire compte tenu de sa petite cylindrée. Franchement, la concurrence n’est pas là à ce chapitre.
J’ai la même opinion pour tous les moteurs de Ford. C’est vrai qu’ils ont connu leur part de problèmes, mais, maintenant, ils n’ont rien à envier à la concurrence en matière de fiabilité et de coûts d’entretien.
La nouvelle transmission à dix rapports est maintenant de série sur tous les modèles, sauf ceux munis du moteur V6 de 3,3 litres.
L’arrivée du V6 de 3,0 litres diesel est un autre atout : il est moderne et très silencieux pour un diesel. À mon avis, il servira surtout pour une utilisation commerciale. Ford annonce une puissance de 250 chevaux et 440 lb-pi de couple à 1 750 tr/min. Sa capacité de charge est de 2 020 livres et sa capacité de remorquage est de 11 400 livres, en mode traction uniquement. J’ai l’impression que le camion peut atteindre ces chiffres, mais s’il y parvient, ses capacités seront nettement diminuées.
En effet, quand le F-150 passe le cap des 8 000 livres, son petit moteur Diesel devient très limité. Il a de la difficulté à répondre aux moindres demandes du conducteur, comme lors de dépassements.
Bref, je ne crois pas que ce moteur soit une solution de rechange valable comparativement aux superbes V6 à essence de Ford. Son coût d’acquisition frôlant les 8 000 dollars pourra d’ailleurs en refroidir plus d’un.
Le plaisir de conduire un F-150 se ressent au moment où il faut le faire travailler. Bien qu’il soit capable de remorquer de lourdes charges, j’ai remarqué qu’à partir de 8 000 livres, le train avant devient plus léger, provoquant ainsi un mouvement de balancier désagréable. Évitez donc de dépasser les capacités du camion et vous apprécierez sa puissance et sa bonne tenue de cap.
La transmission à dix rapports est un atout autant sur la route qu’en conduite urbaine, car elle permet d’utiliser à fond la puissance de tous les moteurs disponibles, tout en valorisant l’économie de carburant sur la route. Par contre, elle devient hésitante lorsque le camion entre en mode 4 roues motrices. En mode traction, ou avec de lourdes charges, ces effets semblent disparaitre. Comme quoi c’est un camion fait pour le travail, d’abord et avant tout.
J’ai eu aussi l’occasion, juste avant d’écrire ces lignes, de faire un essai hors route avec un modèle Platinum. Je vous assure qu’avec l’option hors route activée, c’est impressionnant! Le différentiel arrière à blocage électronique permet bien des erreurs…
Ford devra se méfier de la concurrence, car celle-ci le rattrape, surtout sur le plan du design, du confort de la cabine et des capacités de charge et de remorquage. Cette même concurrence devra toutefois, elle aussi, un jour, faire le pas vers des motorisations plus modernes. Pour le moment, Ford demeure le leader incontesté. La vaste gamme de configurations et de moteurs est tout simplement impressionnante. La valeur est un autre atout, car la popularité du F-150 est équivalente à celle des compactes japonaises, comme la Corolla et la Civic. Ceci représente vraiment un tour de force. Il sera par ailleurs intéressant de voir arriver l’hybridation du F-150 prévue pour bientôt. Quand ça se produira, les concurrents n’auront qu’à bien se tenir!